Il y a des rencontres dans une vie que l’on ne peut pas oublier. Des gens au destin extraordinaire, au talent incontestable, au charisme enveloppant. Vika Mahu fait partie de ces gens-là. Une voix d’une pureté angélique, une justesse qui frise la perfection, qui transporte les émotions : on souhaiterait que les chansons traditionnelles qu’elle nous livre dans son nouvel album ne finissent jamais.
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Vika me reçoit chez elle autour d’un thé et me raconte sa vie de chanteuse populaire dans son pays natal, la Moldavie. J’ai l’impression qu’elle me résume un film, tant les rencontres et les rebondissements de son existence sont passionnants. C’est par amour qu’elle a quitté ce petit pays coincé entre l’Ukraine et la Roumanie, pour la France, voilà maintenant 10 ans. C’est d’ailleurs le titre de son album : « Ten Years ». Dix années à se consacrer à sa famille, ses enfants, après avoir vécu une vraie vie de star. Mais aujourd’hui, le besoin de renouer avec sa musique, même si elle ne l’a jamais vraiment abandonnée, est plus fort que tout : «Je compte me relancer sérieusement dans la musique. Ce qui est bien dans ce projet, c’est qu’il ne sort pas de nulle part, le disque est très attendu en Moldavie. Je suis certaine de faire des dates dans de grandes salles là-bas.»
La vie de star
Elle a 14 ans seulement quand démarre sa carrière avec un premier album qui cartonne (et qui continue de cartonner aujourd’hui d’ailleurs). Toujours sur scène, à la télé, à la radio. Toujours très maquillée, toujours en route vers quelque part. Jamais une seconde pour se reposer, aucune liberté. Les gens la reconnaissent dans la rue, demandent que ses chansons soient adaptées en karaoké. Un jour, c’est le déclic : le producteur roumain avec qui elle devait signer un gros contrat est furieux contre sa nouvelle coupe de cheveux. Il voulait une « poupée avec les cheveux jusqu’aux fesses ». Vika comprend alors que sa vie sera régentée en permanence, jusqu’au moindre détail. Elle décide alors de rejoindre son chéri (rencontré au FIMU de Belfort !) en France, et d’y rester. Et de prendre le temps qu’il faudra pour réaliser la musique qui lui tient à cœur.
Melting-pot traditionnel
Sa musique rêvée, c’est une base de musique traditionnelle de Moldavie, saupoudrée « d’un peu de tout » pour la moderniser : jazz, rythmes africains, ragga muffin… Pour réaliser sa musique melting-pot, Vika s’est entourée de musiciens d’horizons très différents : Damien Groleau, pianiste (et flûtiste) de jazz ; Christopher Peyrafort, guitariste féru de musique irlandaise et africaine ; François Essomba, percussionniste d’origine camerounaise ; Lionel Achenza, chanteur de ragga marseillais (Raspigaous) ; DJ Menas, le beat-box humain ; et Adeline Aurokiom (originaire de la Martinique) pour les chœurs.
« Je ne serai jamais totalement satisfaite (comme tous les vrais artistes !) mais une étape est franchie. Ce que j’entends aujourd’hui c’est un bon résultat, mais j’ai toujours envie que ça sonne autrement, que ce soit toujours plus moderne ! C’est ce qu’apporte le beat box, mais ce qui me manque ce sont des musiciens traditionnels moldaves : un violon, une flûte… La Moldavie, c’est un pays jeune et les musiciens là bas sont tous passés par l’école russe classique, ce sont des virtuoses qui jouent à la perfection leur instrument. Il y a un dynamisme là-bas qui n’existe pas en France, jouer c’est inné, on est pas dans la performance. Mais Ten Years, c’est déjà un très beau mélange. Les collaborations qu’il y a eu dessus, c’est ce qui crée la richesse de cet album. »
C’est beau, la tristesse !
Pour l’inspiration, Vika se nourrit de musiques du monde et de vieux blues, mais n’allume la radio pour rien au monde : la pub « pourrit la tête » ! « Dans mes textes à moi, je parle de la condition de l’homme moderne, de la solitude, de cette manie de consommer sans avoir de satisfaction. Je parle des rêves qui ne se réalisent pas parce qu’on est trop influencés, de l’amour qui n’est pas partagé… Je m’inspire de toutes les personnes qui m’entourent. C’est le plus souvent mélancolique, mais je trouve qu’il y a quelque chose de beau dans la tristesse !» Pour preuve, lorsqu’elle me fait écouter le premier extrait, Lilly, sa petite dernière de 2 ans à peine, vient se lover sur ses genoux et murmure : « C’est joli, ça, maman ! ».
Clip réalisé par Bertrand Vinsu
Vika Mahu – Ten Years
Sortie prévue le 4 juin 2014
Enregistré au DownTown Studio (Strasbourg)
En attendant la construction de son nouveau site internet, suivez Vika Mahu sur sa page Facebook !