24 Oct

Come into My Lady’s House

Stéphane, Simon, Guillaume et Cécile

Stéphane, Simon, Guillaume et Cécile – ©Clémence Baverel

Vous êtes dans le bus. Il stoppe à l’arrêt, une jeune fille monte. D’où vient-elle, où va-t-elle ? Vous commencez à imaginer le cours de sa vie… C’est ça la musique folk. « Un mec qui raconte des histoires simples avec une guitare. Une personne, un destin, ou un sujet qui laisse libre cours à l’interprétation personnelle.» Ce sont les My Lady’s House qui me l’ont appris. Folk, en anglais, ça veut dire « gens ». Le folk est une musique intemporelle. On peut écouter des morceaux des années 50, « avec des types comme Woody Guthrie », ou un titre de la semaine dernière, c’est la même émotion, le même fil conducteur.

Vidéo inédite en fin d’article !

Le style « Dark Country »

My Lady’s House, c’est le groupe de Cécile Bardey (bassiste-chanteuse, très enceinte, qui a revêtu son plus beau t-shirt style Minnie Mouse), Guillaume Gérard (guitare, voix, compo), Simon Grangereau (l’homme aux multi-instruments) et Stéphane Mignot (le batteur).

Un chroniqueur de webzine a qualifié leur musique de « dark country », c’est plutôt bien trouvé. Si leur premier album « West of the Sun stories », presque totalement acoustique, évoque des balades dans la forêt entre l’automne et l’hiver, leur 2ème album « Run in the South » réchauffe l’atmosphère et sonne résolument plus rock. « Dans le folk, y’a plusieurs branches. Y’a ce qu’on appelle l’americana, avec des ambiances plus arides, où  les guitares électriques apportent un côté plus brut. Il y a dans le second album ce côté planant et ce côté sombre, apporté par l’électrique. Les textes aussi ont évolué, les thèmes abordés y sont peut être un peu plus graves que dans le premier album. »

Une audience nationale énorme

Quand je les ai rencontrés, ils revenaient tout juste de Paris, d’une émission sur France Inter. Ils venaient présenter la compil « Rendez-vous en Terre Inconnue ». Si vous avez déjà regardé l’émission de Frédéric Lopez sur France 2, vous avez certainement déjà entendu My Lady’s House (pendant que Gérard Jugnot admirait les plaines d’Amérique du Sud). Mais… comment fait-on pour que plus de 8 millions de personnes entendent nos chansons ?

« Tout à commencé aux Passagers du Zinc ! On a fait un concert en première partie de Vandaveer, qui est sur la compil aussi d’ailleurs. On a sympathisé et puis on a voulu faire un petit « split » 2 titres ensemble. Une face lui,  une face nous. On a contacté les gens qu’on pensait être son label, Alter-K, mais qui en fait était une boîte d’édition, qui s’occupe de placer des morceaux dans des pubs, des émissions de télé etc. Ils étaient déjà en contact avec la prod de Frédéric Lopez. Ils ont proposés nos morceaux qui ont plu au réalisateur, et voilà ! Mais du coup, ça nous ouvre d’autres projets, on a un générique pour une émission sur une chaîne câblée et pour le spot de la semaine du chien d’aveugles, ils ont pris un de nos morceaux.»

C’est donc une histoire de rencontres, de destin, fidèle au folk finalement ! Mais bon, ça ne va pas leur coller à la peau, à force ? « C’est un beau tremplin pour l’instant, on a des pics de téléchargement à chaque passage de l’émission, et les gens se rendent compte qu’il y a un vrai groupe, avec un vrai univers derrière. MLH, ce n’est pas seulement un groupe qui compose pour la télé. C’est une super chance pour nous,  ce qu’on a pu faire ces derniers jours, c’est grâce à ça. Une émission de grande écoute, c’est un super moyen de faire connaître notre musique, ça donne de la visibilité, c’est énorme. On ne pourra pas être estampillés « groupe de musique TV » si on fait d’autres choses à côté. Mais quelle que soit la salle dans laquelle on jouera, jamais en terme d’audience, on aura autant de personnes qui nous écouteront ! »

Gros boulot et pause bébé

Ils ont à leur actif deux albums, un EP, plusieurs titres sur plusieurs compils, et bossent sur un troisième disque, dont on vous en dévoile un petit secret ici. Et tout cela, comme le dit Guillaume, « autoproduit de A à Z ». Car malgré cette reconnaissance et ce début de succès, MLH ne se sentent pas assez soutenus. La musique est leur passion, mais sans manager, sans tourneur, ne peut pas être leur métier. Ils travaillent chacun à côté.

Pour composer, généralement c’est Guillaume qui apporte un morceau, guitare-voix, et puis chacun vient poser sa partie. C’est très artisanal disent-ils, ils bidouillent des morceaux à la maison, soumettent ça aux autres, et puis voilà. « Quelque fois on bosse à deux avec Simon. Et puis à quatre. Au moment d’enregistrer, en fonction de ce qui se présente, on ajoute des choses, un violon… ce serait bien si on pouvait bosser un peu en studio, qu’on puisse essayer des choses qu’on ne peut pas faire à la maison. Mais la journée de studio coûte cher… » Pas question de multiplier les projets pour gagner leur vie, les MLH se concentrent sur leur groupe et leur univers, et c’est parfait comme ça… pour le moment. Parce qu’avec l’arrivée du bébé de Cécile, ils vont tout de même faire un petit break. « On a des dates jusqu’au 6 décembre, et ensuite je pense qu’on va se laisser le temps de préparer le prochain album. Une petite pause… les autres membres sont papas aussi. On va s’arranger ! On a fait pas mal de choses cette fin d’année, c’est déjà bien ! »

En attendant le 3ème opus, installez-vous confortablement dans votre voiture, roulez au soleil couchant avec « Run in the South » dans le lecteur CD (ne fermez pas les yeux, vous conduisez) et pour peu que vous croisiez un vieux pick-up sur la route, une station essence un peu déserte, vous pourriez réellement vous croire quelque part en Arizona…

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