09 Sep

Ne pas oublier l’Amen !

Cher St Pierre,

Dans toutes nos prières nous te sollicitons pour de nombreuses requêtes : des bons résultats tout au long de la saison, des actions spectaculaires, du succès le printemps venu… et un recrutement judicieux au coeur de l’été.

Ces dernières semaines, les dirigeants de notre cher CSP n’ont pas vraiment donné un cap très lisible quant à leur politique de recrutement. Après avoir « mis le paquet » avec Batista et Camara,  deux valeurs sûres du championnat au poste d’intérieur et prolongé le généreux Zerbo aux côté d’Adrien Moerman, il s’avère que ces choix étaient en carton éloignés des réalités du terrain où un vrai 5 dominant est essentiel tant en ProA qu’en Euroleague. Batista a tout de l’erreur de casting tant il rayonne à 2-3m du cercle… ce qui n’a que peu d’intérêt si on ne capte pas de rebonds et qu’on ne peut pas fixer sous l’anneau.

Les rumeurs sur Cusin ou Plaisted sont plaisantes mais nous aurons donc 5 intérieurs… Est ce bien raisonnable financièrement ?

Léo Westermann a éclaboussé le tournoi de Beaublanc d’une classe que l’on avait rarement vue à Limoges et encore moins sous la tunique locale au poste de meneur. Du haut de ses 22 printemps, le meneur possède un talent hallucinant, une vitesse d’exécution remarquable et le tout dans un corps grand et affuté ! Oui MAIS… il y a un mais : il n’est là « que » pour un an et surtout QUI peut le suppléer ? En l’état actuel des choses : PERSONNE. Ramel Curry est indéniablement un bon joueur mais pas un meneur. Pape Philippe Amagou a défendu comme un beau diable mais sa conduite de balle n’offre pas une assurance tous-risques.

 

Limoges avait mis à l’essai Michael Lee, un arrière US honnête et longiligne mais ce dernier fait les frais d’un recrutement mal dosé et passe à la trappe car il est clair que les deux derniers éléments seront un 5 (ça on le savait) et un 1 (alors qu’un 3/4 avait été annoncé).

 

Le CSP a sacrément intérêt à ne pas oublier la mène dans sa prière de rentrée faute de quoi il faudra tirer très fort sur la corde Westermann et rappelons que ses ligaments du genou fraichement réparés sont sous haute surveillance catalane et que chacune de ses apparitions est précédée de longues minutes de vélo + étirement sous le contrôle d’un préparateur physique…

Pense à nous St Pierre et surtout pense à l’Amen 😉

28 Avr

Le bon supporter

Cher Saint Pierre,

À l’heure où le Limoges CSP flirte de nouveau avec les sommets du basket hexagonal, tout bon Limougeaud se veut supporter exemplaire de ce bastion du basket français, souvent copié mais jamais égalé.

Or, que ce soit dans les travées de Beaublanc, à flanc de zinc, sur les forums, sur les réseaux sociaux ou même au cœur des commentaires des articles de Beaublanc.com, le débat fait souvent rage : dis nous, Saint Pierre, qu’est-ce qu’un bon supporter ?

À quoi se mesure donc ce titre si précieux aux yeux de certains, tout aussi désuet aux yeux d’autres ? On ne peut s’empêcher de penser au bon chasseur et au mauvais chasseur… En effet, à quel étalon doit-on se référer pour avoir le droit de se dire « supporter » ?

vieux-supporterEst-ce une question de temps ?

Faut-il avoir connu les épopées vertes des années 80, les déplacements en train à Padoue ou à Grenoble ? Faut-il posséder religieusement au fond de son armoire en formica un authentique bob CSP / Crédit Agricole pour être accepté ? Ou avoir pris une murge avec Don Collins dans une boîte limougeaude lors d’une de ses légendaires virées précédant des cartons offensifs toujours admirés aujourd’hui ?

Mais Brassens nous l’a appris : le temps ne fait rien à l’affaire…

Est-ce une question de décibels ?

Les Phénix, Eagles ou autres Ultras seraient-ils dépositaires du sésame à grands coups de grosse caisse et de chants plus ou moins coordonnés ? Nombre de Limougeauds viennent à Beaublanc pour apprécier du basket sans pour autant y laisser un poumon ou leurs cordes vocales sur une base bimensuelle. D’autres ont depuis longtemps fait une croix sur ce genre de prouesses et réservent leurs forces pour une bonne bordée de sifflets à l’endroit des hommes en gris ou d’un Eïto, ersatz moderne des Fauthoux et autres Gadou qui ont su nourrir notre palais des sports de rivalités fédératrices.

Si seuls les muets semblent en mesure de résister à un « Limoges, ohé ohé ohé », le volume sonore ne semble pas non plus être LA clé pour se targuer du titre de supporter.

ultra

Serait-ce alors une question d’état d’esprit ?

Et c’est là que les interactions numériques prennent toute leur saveur, la distance et l’anonymat de l’écran révélant les plus noirs instincts de certains talibans de la pensée cercliste, brandissant le crime de lèse-CSP à la moindre critique de leur équipe chérie (mais ont-ils le bob au fond de l’armoire… et connaissent-ils Don Collins ?). Le supporter devrait-il donc se réduire à l’image nauséabonde renvoyée par le foot où certains se tatouent aveuglément le logo de leur club et aiment d’amour chacun de leurs joueurs ? Le « bon » supporter serait-il donc une sorte de lobotomisé tapant des mains et se nourrissant des victoires de son équipe pour aller faire honte à tout le limousin en trollant abondamment sur le web-basket français ? Celui-là même qui se fait si discret les soirs de défaite (après tout il a beuglé comme d’hab et a rempli son rôle ?!) si ce n’est pour fustiger ceux qui vont « refaire le match » ou modestement tenter de comprendre le pourquoi du comment d’une branlée ou d’un crève-cœur au buzzer.

Pourrait-il alors s’agir de connaissances basket ?

Doit-on exiger le BE1 à l’entrée de Beaublanc pour ne laisser entrer que les élus dignes d’apprécier le spectacle technique, et donc dignes d’en débattre par la suite ? Si la maîtrise du step-out ou du pique-ze-piqueur (en Dupraz dans le texte) conférait une quelconque supériorité parmi les supporters, les travées de notre palais des sports préféré seraient bien calmes et souvent bien vides (ben oui, les coachs diplômés en activité sont souvent sur un banc eux aussi au moment où les Limougeauds croisent le fer avec leurs homologues de ProA). Non, il n’y a définitivement pas besoin d’être « calé » en basket pour être un bon supporter (même si Beaublanc a toujours eu la réputation de public « connaisseur »). Nombre de fidèles abonnés ou spectateurs récurrents peinent à discerner défense individuelle ou zone mais ils ne boudent pas pour autant leur plaisir et seuls les extrémistes sus-cités seraient en mesure de leur reprocher leur candeur technique.

Mais alors, quelle est la différence entre le BON et le MAUVAIS supporter ?

Que s’autorise le mauvais, que le bon n’oserait imaginer ? Qu’accomplit le bon alors que le mauvais s’égare ? On entend souvent que les vrais sont ceux qui sont là par vents et marées, mais pour autant faut-il rejeter ceux qui se sont égarés quelques années, le temps de rencontres moins savoureuses face à Bayonne, Liévin ou encore lors de ces années de disette où les arroseurs faisaient rougir le public tout autant que le climat faisait verdir le paysage limousin ?

Au fur et à mesure de cette réflexion, les clins d’œil et les références religieuses se multiplient, et à bien y réfléchir… le supporter serait-il un fidèle et le CSP serait-il son culte ? On s’y tromperait parfois ! Après tout, Beaublanc ne porte pas le surnom de Cathédrale du basket français pour rien ! Les croyants… enfin pardon les supporters auraient donc leurs modérés, leurs pratiquants, leurs prophètes voire leurs extrémistes… Vénérant les icônes de l’ancien testament (Qui n’a jamais été ému par le linceul de Dacoury ?) comme les cardinaux actuels candidats potentiels à la canonisation en cas de miracle (non je n’ai pas dit qu’un titre serait un miracle, je file simplement la métaphore, alors messieurs les lapidateurs, rangez vos cailloux et on reprend !).

La vérité résiderait donc dans la spiritualité, chacun ayant le droit de vivre sa foi de sa propre façon et le « mauvais » supporter serait donc l’intolérant qui ne respecte pas la façon dont son prochain encourage le CSP.

Voici donc notre vérité : les supporters ont de multiples visages. De la « petite vieille » touchante qui pointe à Beaublanc depuis 30 ans, à l’illuminé torse-nu peint en vert qui va « tout donner » pendant cinq quart-temps, en passant par la dame blonde des porcelaines MP Samie en transe comme tous les samedis ! Le gamin qui balaye le parquet, le secouriste qui a appris à aimer le basket alors qu’il n’y connaissait rien, le gamin de 8-10 ans traîné par son père et piqué du virus, la midinette qui adore les shorts serrés et les muscles acérés des athlètes ou encore le VIP qui vient se montrer parce que Beaublanc est aussi un lieu pour faire du business… Chacun trouve son compte à « supporter » le CSP, tous composent ce public unique et cosmopolite que toute la France du basket nous envie (enfin, au moins tous les responsables de billetterie !) et tous sont supporters à leur façon.

bible-csp

Paradoxe ultime : il ne faut pas parler religion entre amis, et pourtant le CSP est le sujet favori de bien des Limougeauds autour du repas familial ou d’une pause café au boulot… comme quoi, Saint Pierre, tu accomplis toujours des miracles !

Et vous, lecteurs, ou devrais-je dire fidèles… quel « croyant » êtes-vous ? Pratiquant ? Modéré ? Athée ? Mystique ?… Allez, dites nous… confessez-vous et n’oubliez pas votre AMEN… enfin ALLEZ LIMOGES !