26 Oct

Habemus Papam

pape

Cher St Pierre,

Cet été, nous n’avons pas prêté attention à la fumée blanche qui s’est échappée du bureau de Fred Forte et pourtant comme en ta basilique elle signifiait bien l’arrivée d’un nouveau souverain pontif. Tout focalisés que nous étions sur les annonces plus ronflantes, les gros JFL promis, l’arrivé du nouveau Pape est passée inaperçue.

 

Or, en ce début de saison, emporté dans le tourbillon médiatique de l’Euroleague, il est un joueur qui surprend son monde dans un effectif à la fois nombreux et paradoxalement plein de trous : tu l’as compris, c’est l’homme à la mitre, Pape-Philippe Amagou.

Derrière l’étoile (filante) Westermann, nous pensions le poste de meneur négligé et confié à des « combo-guards » comme Ramel Curry voire Smith ou encore NBC. Mais non, notre nouveau Pape s’est fait fort de prouver sa valeur tant en gestion qu’en apport au scoring et c’est une bien belle surprise après quelques journées de compter dans nos rangs un second meneur « de métier ».

 

Saura-t-il tenir la longueur, éviter les blessures, s’imposer comme un solide JFL ? La saison sera (très) longue et nous livrera ces réponses mais en attendant, nous voulions te remercier cher St Pierre d’héberger en ton cercle, que-dis-je, en ta basilique, un souverain Pontife plus performant que prévu.

 

Amen.

12 Oct

La nouvelle Croisade

Cher St Pierre,

croisade

Lors des deux dernières décennies du siècle passé, les chevaliers limougeauds ont porté haut les couleurs du CSP dans les contrées européennes (et même en Terre Sainte). Les armées vertes sont allées conquérir deux Korac et une Coupe des Coupes. Les armées jaunes et grenats sont montées sur le toit de l’Europe avant de conquérir à bout de souffle une dernière Korac, chant du cygne d’une troupe valeureuse mais au combien mal gérée d’un point de vue pécuniaire.

 

A l’aube de l’an de grâce deux mil quatorze-deux mil quinze, tu nous as permis de lever une nouvelle armée pour une nouvelle croisade qui, comble d’ironie, débutera dès ce jeudi en Terre Sainte ! Fort de ta générosité, notre futur s’écrira dès le premier tour dans la plus belle des compétitions l’Euroleague, et qui sait, soit là où tant d’autres ont échoué : au TOP16, soit en Eurocup où les joutes seraient un peu moins relevées.

 

Or, si je viens vers toi aujourd’hui c’est pour prendre conseil St Pierre. Dans toute ta sagesse que me conseilles-tu ?

– Dois-je me concentrer sur mes Terres et m’assurer de reconquérir une couronne hexagonale ?

– Dois-je tenter modestement une belle performance en Eurocup histoire de renouer avec la gloire européenne passée ?

– Dois-je me montrer ambitieux et jouer crânement ma chance en Euroleague… au risque de me brûler les ailes en ProA ?

 

Je suis vraiment perdu… Nos troupes seront vaillantes et assoiffées de victoires quelle que soit la compétition, mais courir autant de lièvres est-il bien raisonnable alors que le titre acquis au printemps dernier n’était pas l’aboutissement de longs progrès durables mais bel et bien un « one-shot » acquis avec un effectif quasi-totalement démantelé ?

 

Mon esprit de compétiteur me guide vers l’envie de briller, mais la sagesse me dicterait plutôt de rester modeste dans mes ambitions. Cruel dilemme, dois-je me contenter les fidèles de ma paroisse ou tenter de convertir de nouvelles âmes hors de mes contrées ?…

 

Je sais que ma saison sera réussie tant que nous mettrons deux pilules aux palois, mais guide moi Cher St Pierre, pour le reste de mon chemin de croix.

 

Amen

28 Sep

Tous à genoux !

Cher St Pierre,

Après des décennies de ponçage, la Sainte Relique qu’est le parquet de Beaublanc avait bien besoin d’être remplacé ! Si des générations de valeureux croisés y ont usé leurs semelles, ils y ont également laissé pas mal de cartilage ! Or, nous apprenons aujourd’hui que cette offrande pourtant promise par la nouvelle municipalité et annoncée dernièrement dans la presse n’avait pas pu se concrétiser faute à « un problème technique ».

Le parquet de Beaublanc, recouvrant l’ensemble du sol du niveau bas, des protections sont disposées tout autour de l’espace de jeu réservé aux basketteurs et permettent l’installation des loges, des coursives, de la tribune Phénix et autres accès secours et handicapés. Si notre belle cathédrale souhaite blasphémer et accueillir autre chose que du basket, il était possible jusque là d’ôter des protection pour découvrir le terrain de hand par exemple, ou d’en ajouter pour recouvrir le parquet d’une terre battue pour héberger la coupe Davis ou la Fed Cup.

Afin de ne pas se priver de ces opportunités mais de limiter l’investissement, seul l’achat d’un parquet « basket » a été envisagé, il aurait donc du se positionner par dessus l’ancien revêtement « protégé » et être démontable en cas de manifestation hérétique.

 

On se sait pas trop où les services techniques et le fournisseur du dit-parquet ont pêché mais toujours est-il que nos valeureux croisés cerclistes n’en ont pas fini avec les poches de glace sur les genoux puisque l’opération s’est avérée impossible. Fred Forte a réclamé que les fonds destinés à cette entreprise soient consacrés à une remise à niveau de l’éclairage puisque les sbires de l’Opus Déi Euroleague semblent avoir des critères pointus en la matière et que notre illustre Beaublanc ne brille pas de mille feux dans ce domaine… et si on installait plutôt des vitraux ?

Amen

09 Sep

Ne pas oublier l’Amen !

Cher St Pierre,

Dans toutes nos prières nous te sollicitons pour de nombreuses requêtes : des bons résultats tout au long de la saison, des actions spectaculaires, du succès le printemps venu… et un recrutement judicieux au coeur de l’été.

Ces dernières semaines, les dirigeants de notre cher CSP n’ont pas vraiment donné un cap très lisible quant à leur politique de recrutement. Après avoir « mis le paquet » avec Batista et Camara,  deux valeurs sûres du championnat au poste d’intérieur et prolongé le généreux Zerbo aux côté d’Adrien Moerman, il s’avère que ces choix étaient en carton éloignés des réalités du terrain où un vrai 5 dominant est essentiel tant en ProA qu’en Euroleague. Batista a tout de l’erreur de casting tant il rayonne à 2-3m du cercle… ce qui n’a que peu d’intérêt si on ne capte pas de rebonds et qu’on ne peut pas fixer sous l’anneau.

Les rumeurs sur Cusin ou Plaisted sont plaisantes mais nous aurons donc 5 intérieurs… Est ce bien raisonnable financièrement ?

Léo Westermann a éclaboussé le tournoi de Beaublanc d’une classe que l’on avait rarement vue à Limoges et encore moins sous la tunique locale au poste de meneur. Du haut de ses 22 printemps, le meneur possède un talent hallucinant, une vitesse d’exécution remarquable et le tout dans un corps grand et affuté ! Oui MAIS… il y a un mais : il n’est là « que » pour un an et surtout QUI peut le suppléer ? En l’état actuel des choses : PERSONNE. Ramel Curry est indéniablement un bon joueur mais pas un meneur. Pape Philippe Amagou a défendu comme un beau diable mais sa conduite de balle n’offre pas une assurance tous-risques.

 

Limoges avait mis à l’essai Michael Lee, un arrière US honnête et longiligne mais ce dernier fait les frais d’un recrutement mal dosé et passe à la trappe car il est clair que les deux derniers éléments seront un 5 (ça on le savait) et un 1 (alors qu’un 3/4 avait été annoncé).

 

Le CSP a sacrément intérêt à ne pas oublier la mène dans sa prière de rentrée faute de quoi il faudra tirer très fort sur la corde Westermann et rappelons que ses ligaments du genou fraichement réparés sont sous haute surveillance catalane et que chacune de ses apparitions est précédée de longues minutes de vélo + étirement sous le contrôle d’un préparateur physique…

Pense à nous St Pierre et surtout pense à l’Amen 😉

18 Juin

A votre bon coeur…

Cher St Pierre,

Que les dernières messes furent belles en ta Cathédrale Beaublanc au mois de juin ! Le petit miracle de ce 10e titre nous a ravis d’autant plus que tu nous as rudement mis à l’épreuve lors de cette saison, tu as éprouve notre foi face aux péripéties de tes apôtres.quete

Une nouvelle fois, merci, en revanche, nous venons de recevoir ta missive pour la quête qui va financer cette nouvelle croisade et comment te dire ?… Tu nous as pris pour la Banque du Vatican ???

 

Pardon pour ce manque de respect passager cher St Pierre mais il faut bien avouer que l’ajout du Havre et de Rouen sont loin de justifier une telle augmentation (quasiment le double de l’an passé !), certes la venue des princes de l’Euroleague va constituer une belle plus-value, mais comme tu l’envisages (raisonnablement) toi-même, l’aventure se terminera sans doute en Eurocup… Le nombre d’offices va doubler mais est-ce que tous tes fidèles seront en mesure de répondre présent ?

Pourquoi forcer ainsi tout le monde à coupler ProA et Euroleague ? Certains passionnés de basket sont investis en club les weekends et ne peuvent pas venir voir la ProA et seraient ravis d’assister aux joutes d’Euroleague. D’autres, reviennent sur Limoges pour célébrer le CSP mais ne pourront pas le faire en semaine… et ne me parle pas de ce système de troc mis en place par les marchands du temple. Je dois bien l’avouer, je suis déçu.

 

Les tarifs en arrivent à un point que je me demande sincèrement si tu ne vas pas faire baisser la fréquentation de la messe car certains préfèreront jouer le « one shot » pour quelques matches et se contenteront de la TV pour l’Euroleague (BeIN Sport n’est qu’à 12€/mois… et on aura même les matches à l’extérieur !).

 

Bref, Cher St Pierre tu l’auras compris, je crois que tu t’es emmêlé dans ton trousseau de clés du paradis et que tu as été bien mal conseillé quand à ta stratégie commerciale. Puisses-tu m’entendre et éviter de briser le formidable engouement du peuple vert qui t’a permis de remplir Beaublanc… et son stade (ce que les footeux et les rugbymen auront sans doute du mal à accomplir) !

 

Amen

28 Avr

Le bon supporter

Cher Saint Pierre,

À l’heure où le Limoges CSP flirte de nouveau avec les sommets du basket hexagonal, tout bon Limougeaud se veut supporter exemplaire de ce bastion du basket français, souvent copié mais jamais égalé.

Or, que ce soit dans les travées de Beaublanc, à flanc de zinc, sur les forums, sur les réseaux sociaux ou même au cœur des commentaires des articles de Beaublanc.com, le débat fait souvent rage : dis nous, Saint Pierre, qu’est-ce qu’un bon supporter ?

À quoi se mesure donc ce titre si précieux aux yeux de certains, tout aussi désuet aux yeux d’autres ? On ne peut s’empêcher de penser au bon chasseur et au mauvais chasseur… En effet, à quel étalon doit-on se référer pour avoir le droit de se dire « supporter » ?

vieux-supporterEst-ce une question de temps ?

Faut-il avoir connu les épopées vertes des années 80, les déplacements en train à Padoue ou à Grenoble ? Faut-il posséder religieusement au fond de son armoire en formica un authentique bob CSP / Crédit Agricole pour être accepté ? Ou avoir pris une murge avec Don Collins dans une boîte limougeaude lors d’une de ses légendaires virées précédant des cartons offensifs toujours admirés aujourd’hui ?

Mais Brassens nous l’a appris : le temps ne fait rien à l’affaire…

Est-ce une question de décibels ?

Les Phénix, Eagles ou autres Ultras seraient-ils dépositaires du sésame à grands coups de grosse caisse et de chants plus ou moins coordonnés ? Nombre de Limougeauds viennent à Beaublanc pour apprécier du basket sans pour autant y laisser un poumon ou leurs cordes vocales sur une base bimensuelle. D’autres ont depuis longtemps fait une croix sur ce genre de prouesses et réservent leurs forces pour une bonne bordée de sifflets à l’endroit des hommes en gris ou d’un Eïto, ersatz moderne des Fauthoux et autres Gadou qui ont su nourrir notre palais des sports de rivalités fédératrices.

Si seuls les muets semblent en mesure de résister à un « Limoges, ohé ohé ohé », le volume sonore ne semble pas non plus être LA clé pour se targuer du titre de supporter.

ultra

Serait-ce alors une question d’état d’esprit ?

Et c’est là que les interactions numériques prennent toute leur saveur, la distance et l’anonymat de l’écran révélant les plus noirs instincts de certains talibans de la pensée cercliste, brandissant le crime de lèse-CSP à la moindre critique de leur équipe chérie (mais ont-ils le bob au fond de l’armoire… et connaissent-ils Don Collins ?). Le supporter devrait-il donc se réduire à l’image nauséabonde renvoyée par le foot où certains se tatouent aveuglément le logo de leur club et aiment d’amour chacun de leurs joueurs ? Le « bon » supporter serait-il donc une sorte de lobotomisé tapant des mains et se nourrissant des victoires de son équipe pour aller faire honte à tout le limousin en trollant abondamment sur le web-basket français ? Celui-là même qui se fait si discret les soirs de défaite (après tout il a beuglé comme d’hab et a rempli son rôle ?!) si ce n’est pour fustiger ceux qui vont « refaire le match » ou modestement tenter de comprendre le pourquoi du comment d’une branlée ou d’un crève-cœur au buzzer.

Pourrait-il alors s’agir de connaissances basket ?

Doit-on exiger le BE1 à l’entrée de Beaublanc pour ne laisser entrer que les élus dignes d’apprécier le spectacle technique, et donc dignes d’en débattre par la suite ? Si la maîtrise du step-out ou du pique-ze-piqueur (en Dupraz dans le texte) conférait une quelconque supériorité parmi les supporters, les travées de notre palais des sports préféré seraient bien calmes et souvent bien vides (ben oui, les coachs diplômés en activité sont souvent sur un banc eux aussi au moment où les Limougeauds croisent le fer avec leurs homologues de ProA). Non, il n’y a définitivement pas besoin d’être « calé » en basket pour être un bon supporter (même si Beaublanc a toujours eu la réputation de public « connaisseur »). Nombre de fidèles abonnés ou spectateurs récurrents peinent à discerner défense individuelle ou zone mais ils ne boudent pas pour autant leur plaisir et seuls les extrémistes sus-cités seraient en mesure de leur reprocher leur candeur technique.

Mais alors, quelle est la différence entre le BON et le MAUVAIS supporter ?

Que s’autorise le mauvais, que le bon n’oserait imaginer ? Qu’accomplit le bon alors que le mauvais s’égare ? On entend souvent que les vrais sont ceux qui sont là par vents et marées, mais pour autant faut-il rejeter ceux qui se sont égarés quelques années, le temps de rencontres moins savoureuses face à Bayonne, Liévin ou encore lors de ces années de disette où les arroseurs faisaient rougir le public tout autant que le climat faisait verdir le paysage limousin ?

Au fur et à mesure de cette réflexion, les clins d’œil et les références religieuses se multiplient, et à bien y réfléchir… le supporter serait-il un fidèle et le CSP serait-il son culte ? On s’y tromperait parfois ! Après tout, Beaublanc ne porte pas le surnom de Cathédrale du basket français pour rien ! Les croyants… enfin pardon les supporters auraient donc leurs modérés, leurs pratiquants, leurs prophètes voire leurs extrémistes… Vénérant les icônes de l’ancien testament (Qui n’a jamais été ému par le linceul de Dacoury ?) comme les cardinaux actuels candidats potentiels à la canonisation en cas de miracle (non je n’ai pas dit qu’un titre serait un miracle, je file simplement la métaphore, alors messieurs les lapidateurs, rangez vos cailloux et on reprend !).

La vérité résiderait donc dans la spiritualité, chacun ayant le droit de vivre sa foi de sa propre façon et le « mauvais » supporter serait donc l’intolérant qui ne respecte pas la façon dont son prochain encourage le CSP.

Voici donc notre vérité : les supporters ont de multiples visages. De la « petite vieille » touchante qui pointe à Beaublanc depuis 30 ans, à l’illuminé torse-nu peint en vert qui va « tout donner » pendant cinq quart-temps, en passant par la dame blonde des porcelaines MP Samie en transe comme tous les samedis ! Le gamin qui balaye le parquet, le secouriste qui a appris à aimer le basket alors qu’il n’y connaissait rien, le gamin de 8-10 ans traîné par son père et piqué du virus, la midinette qui adore les shorts serrés et les muscles acérés des athlètes ou encore le VIP qui vient se montrer parce que Beaublanc est aussi un lieu pour faire du business… Chacun trouve son compte à « supporter » le CSP, tous composent ce public unique et cosmopolite que toute la France du basket nous envie (enfin, au moins tous les responsables de billetterie !) et tous sont supporters à leur façon.

bible-csp

Paradoxe ultime : il ne faut pas parler religion entre amis, et pourtant le CSP est le sujet favori de bien des Limougeauds autour du repas familial ou d’une pause café au boulot… comme quoi, Saint Pierre, tu accomplis toujours des miracles !

Et vous, lecteurs, ou devrais-je dire fidèles… quel « croyant » êtes-vous ? Pratiquant ? Modéré ? Athée ? Mystique ?… Allez, dites nous… confessez-vous et n’oubliez pas votre AMEN… enfin ALLEZ LIMOGES !