31 Oct

« Pas de permission pour les mobilisables » Léon Mortreux

Ce 31 octobre 1915, Léon Mortreux envoie à son oncle Fernand Bar à Béthune une carte postale de Troyes. La ville est située à une vingtaine de kilomètres du cantonnement de Fontvannes.

Comme dans ses précédents courriers, Léon pense à la famille, à ses petites soeurs, souhaite une bonne santé à son oncle. En cette période de Toussaint, Léon songe à ses frères Jules et Pierre morts au combat début 1915.

Je m’associe de coeur et de reconnaissance à la visite que tu vas faire prochainement au cimetière, visite plus cruelle encore cette année.

Pour le sergent Léon Mortreux, rien de nouveau depuis sa dernière lettre. Cela fait maintenant 3 trois mois qu’il officie comme sergent-instructeur de la Classe 16 dans l’attente d’un départ pour le front.

Rien de neuf ici, pas de permission pour les mobilisables.

Carte-31-10-1915-p3

La carte-postale, envoyée par Léon Mortreux, est illustrée du Monument des Bienfaiteurs de la ville de Troyes. Depuis 1900, le monument occupait la place Jean Jaurès. Il a été rasé en 1969.

Léon Mortreux

Léon Mortreux

Fernand Bar

Fernand Bar

Carte postale de Léon Mortreux à Fernand Bar, envoyée le 31 octobre 1915

Dans son courrier Léon Mortreux, anglophone et anglophile, remercie son oncle pour les journaux anglais. Le sergent Mortreux nourrit toujours l’espoir d’une affectation auprès de l’armée anglaise comme traducteur… Léon est d’autant intéressé que les anglais ont fait de Béthune leur quartier général.

Correspondance de guerre il y a cent ans …

Carte-31-101915-p1

Fontvannes
31 octobre 1915

Cher Oncle,

Je viens te remercier pour les journaux anglais que tu m’adresses si fréquemment, je les lis avec grand intérêt et les prête à des camarades causant anglais.

Berthe vient de m’écrire que les petites paraissaient heureuses dans leur nouvelle pension.

Je m’associe de coeur et de reconnaissance à la visite que tu vas faire prochainement au cimetière, visite plus cruelle encore cette année.

Je t’embrasse tendrement.
Léon

Rien de neuf ici, pas de permission pour les mobilisables.

J’espère apprendre que ta santé est bonne et que de nouveaux engins destructifs ne sont plus tombés sur la ville.

J’ai vu la citation du fils Barly dans le Petit Béthunois

Vois-tu les parents  : Oscar, Paul, Charles Bar, etc …