05 Oct

François Bengler, héros de l’après-midi

Dans le box François Bengler, son frère Nicolas et deux complices présumés sont jugés depuis le 29 septembre pour deux affaires.

L’une concerne le meurtre d’un jeune guetteur de 16 ans dans une cité des quartiers nord de Marseille et la tentative de meurtre sur un garçon de onze ans et  sa sœur. Les faits datent du 19 novembre 2010. Ce dossier, selon l’accusation entre dans le cadre d’une guerre sans merci, entre deux clans, les gitans et les blacks. L’autre vise un enlèvement avec séquestration.

Francois gros plan

Le boss du box a parlé

 

Pendant plus de quarante cinq minutes, ce mercredi après-midi, François Bengler a pris les rênes de l’audience.

L’aîné des frères Bengler a démontré qu’il était le patron.

Le verbe haut, il se défend point par point sur chaque question, brandit des procès verbaux du dossier et critique l’enquête

Faut dire que les policiers n’ont pas fait beaucoup pour trouver des preuves dans cette affaire

Le président de la cour d’assises, Pascal Guichard, a repris l’accusé en lui expliquant qu’il devait répondre aux questions

« c’est comme cela que ça se passe ici. Je n’ai pas à vous répondre… »

IMG_6797

L’interrogatoire reprend :

Le Président : Pourquoi vous et votre frère avez été désignés dans cette affaire, de meurtre en bande organisée et tentative de meurtre en bande organisée, par des gens qui désirent garder l’anonymat ?

François Bengler : je peux le faire moi aussi

Le Président : Vous avez peut-être la réponse et vous ne souhaitez pas la donner? Pourquoi vous désigner?

François Bengler : Je ne sais pas. Cela reste des pensées. Tant qu’on n’est pas sûr on ne peut pas accuser…depuis le début de cette affaire tout est ramené au clan Bengler, les téléphones, les voitures, les maisons…on a fait six ans de cellule pour parler d’hypothèse !

Sur question du magistrat au sujet de son activité entre 2008 et 2010, François Bengler a expliqué avoir vécu en Espagne, parce qu’il avait été victime d’une tentative d’assassinat. Il a essuyé des coups de feu alors qu’il se trouvait dans sa voiture avec ses enfants à bord. Pendant ces deux années, l’accusé indique à la cour, avoir fait la fête pendant ces deux années. A chaque fois qu’il revenait en France, il s’équipait d’un « calibre 44 » pour assurer sa sécurité.

L’aîné des frères Bengler explique aux jurés avoir volé des nourrices sur des plans stups (appartement servant à stocker des armes, de la drogue et l’argent du trafic)

Avec deux petits jeunes on a braqué un appartement,  on a dit police, on a pris le sac.

Je préfère voler une nourrice qu’un commerçant

Vous verrez mon casier judiciaire, il n’y a pas de victimes

 

Le complot

Le chef de l’enquête, indique François Bengler, nous a dit qu’il y a eu des pressions politiques, Brice Hortefeux (ministre de l’intérieur en 2010) est venu à Marseille et à fait tomber des têtes.

C’est une erreur judiciaire

Maître Emmanuel Marsigny complète les déclaration de son client : « …le ministre de l’intérieur est venu en Falcon de la République Française à Marseille en compagnie des numéros deux, trois et quatre de la police. Il y a des éléments factuels dans ce dossier qui laissent à penser qu’on s’est hâter de trouver un coupable parce qu’il était impensable avant l’élection présidentielle (2012) de laisser cette affaire sans réponse… »

IMG_7563

L’audience reprend demain jeudi.

La cour d’assises va aborder l’aspect en enlèvement et séquestration. Le 8 décembre 2010 un homme est enlevé dans le quinzième arrondissement de Marseille, par trois hommes armés et cagoulés. Rapidement les policiers, ont la conviction que l’enlèvement pouvait être lié avec un trafic de stupéfiant.

Les ravisseurs réclament un million d’€uros en espèces ou une tonne de résine de cannabis contre la libération de leur otage.

Six jours plus tard, les policiers investissent une villa près d’Aix en Provence et découvrent la victime ligotée, cagoulée, et tuméfiée. Dans la maison, les enquêteurs interpellent les frères Bengler et trois complices et saisiront des armes de la drogue et une forte somme d’agent en espèces.