04 Oct

Un témoin très attendu

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Attendu vendredi, Lenny est venu aujourd’hui

au quatrième jour du procès de François et Nicolas Bengler accusés, notamment,

de meurtre et tentatives de meurtres.

Sérieusement blessé par des tirs de kalachnikov, dans une cité des quartiers nord de Marseille, le 19 novembre 2010, l’adolescent est venu déposer ce mardi matin devant la cour d’assises des Bouches du Rhône. A l’époque des faits, il avait 11 ans. Six ans après, la victime raconte :

J’étais clos la rose, je revenais chez moi avec ma sœur, j’ai entendu des coups de feu, j’ai vu la voiture arriver et on m’a tiré dessus.

Je ne me souviens plus beaucoup de tout. Je me souviens des images, une voiture rouge, y a trop de trucs qui se sont passés

J’ai beaucoup de douleurs à la main, à l’épaule et à la mâchoire.

Aujourd’hui, Lenny porte encore les traces de ses blessures, une large cicatrice au cou et le bas visage déformé par une protubérance sur le côté droit.

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Les avocats de la défense attendaient avec impatience ce témoignage

Moins d’un an après les faits, le jeune garçon, avait reconnu François ou Nicolas Bengler, au cours d’une parade d’identification derrière une glace sans tain. Et avait précisé reconnaître des individus sans pour autant être formel.

 

Son témoignage permettait d’étayer la thèse de l’accusation, impliquant les frères Bengler dans un dossier où les preuves matérielles paraissent inexistantes.

.Aujourd’hui, à la barre de la cour d’assises, Lenny se souvient d’une voiture rouge qui s’est arrêtée devant son bâtiment, dans la cité du clos la rose dans le 13ème arrondissement de Marseille, et ne peut pas confirmer qui était dans la voiture. Ce dont il se rappelle, c’est qu’il y avait trois personnes et le passager avant a tiré.

Je ne suis pas capable de dire à 100 % que c’est eux. Je ne veux pas viser des gens pour rien, alors que je ne suis pas capable de me souvenir ce que j’ai mangé hier soir.

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Depuis le 19 novembre 2010, Lenny est conscient d’avoir frôlé la mort. Sa vie a beaucoup changé, il est déscolarisé et ne fait plus rien.

Le Président de la cour d’assises, Pascal Guchard, lui demande s’il n’a pas été visé ?

J’avais onze ans! Il n’y avait aucune raison. Je pense qu’il voulait tuer n’importe quel jeune dans la cité.

En fin de déposition, le jeune homme explique que sa mère a peur depuis qu’il s’est fait tirer dessus, lui non. Qu’il a hésité à venir parce qu’il avait

mal aux dents et la bouche gonflée. Quant aux faits, il n’a pas essayé de les oublier « c’est parti tout seul en vivant ma vie »