19 Juil

Ce que la Justice reproche à Karim Zeribi

©Pierre ROBERT/MAXPPP – Marseille France 07/06/2010 

Karim Zeribi sera jugé pour abus de confiance et abus de biens sociaux

La juge marseillaise Anne Tertian, a signé le cinq juillet l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel, de Karim Zeribi en compagnie de cinq autres personnes, dont son fils et Driss Aït Youssef, le président de l’institut Léonard de Vinci . Dans ce document de 63 pages, la magistrate détaille les faits d’abus de confiance et d’abus de biens sociaux reprochés notamment à l’élu marseillais.

La confusion de l’associatif et du politique

le premier finançant le second » explique la magistrate

D’après la juge d’instruction, Karim Zeribi a utilisé deux associations, qu’il a créées,  Agir pour la Citoyenneté (APC)  et Agir pour la Compétence et le Recrutement (APC-R) pour servir son activité politique. « C’est dans ce contexte qu’il allait, à de multiples reprises, manifestement opérer à une confusion des genres entre le milieu associatif et l’intérêt politique de ses campagnes, le premier finançant le second » explique la magistrate, avant de poursuivre : « en effet, les associations APC et APC-R, lesquelles fonctionnaient essentiellement grâce à l’octroi de subventions, publiques ou privées, ont vu leurs fonds utilisés à d’autres fins que celles convenues conventionnellement avec les autorités mécènes, et ce au profit de Monsieur Zeribi, candidat, et au détriment des actions pourtant annoncées. » 

©Photo via MaxPPP

Les témoignages 

L’enquête, a démarré suite à une lettre anonyme adressée au parquet de Marseille, le 18 octobre 2016.

Au cours de l’instruction, de nombreuses personnes ont été entendues, notamment des salariés des associations, ces témoins expliquent que les structures servaient de véhicules politiques pour optimiser l’électorat de Karim Zeribi ou à financer ses campagnes politiques ou encore ses intérêts politiques comme par exemple un sondage de BVA « …qui ne servait manifestement pas l’intérêt de l’association mais avait pour unique objectif de servir l’objectif de Karim Zeribi… »  Au sujet de l’antenne marseillaise d’APC-R « …il n’existait pas de réel travail associatif… »

absence de transparence dans la gestion des fonds associatifs

La magistrate conclut : « cette absence de transparence dans la gestion des fonds associatifs, lesquels servaient l’intérêt politique de Monsieur Zeribi, était corroborée par de nombreux autres témoignages. »

©PHOTOPQR/LA PROVENCE  MaxPPP

La confusion de l’intérêt social et de l’intérêt privé

la réfection de la piscine du domicile de l’élu

La juge ouvre ce chapitre avec des termes durs à propos des méthodes de gestion de Karim Zeribi : « la confusion semblait, pourtant partout au cœur du système d’organisation de Karim Zeribi qui, après avoir mêlé l’associatif et le politique, mélangeait les fonds sociaux et privés de la société K2C… » Cette société de conseils et de communication, a été créée par l’élu Marseillais en 2007, et liquidée en 2014. L’enquête révèle des irrégularités comptables, des virements sans justificatifs, au bénéfice de l’homme politique, des dépenses injustifiées, comme par exemple la réfection de la piscine du domicile de l’élu, ou encore, la cession à titre gracieux d’une Mercedes, que K2C avait acheté 26021 €uros.

©PHOTOPQR/LA PROVENCE/VALLAURI Nicolas
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La défense de Karim Zeribi 

je me défendrai au tribunal, je suis serein,

L’élu parle d’une forme « d’obsession judiciaire« , que la juge a décidé de le renvoyer devant le tribunal correctionnel, sans jamais entendre ses arguments ni prendre connaissance de documents fournis. « Je n’ai rien fait d’illégal dans ce dossier…je me défendrai au tribunal, je suis serein… »…ce dossier est un comble, on marche sur la tête… » « je vous informe qu’il n’y a pas de collectivité qui s’est constituée partie civile… » l’ancien footballeur professionnel au stade de Laval, a hâte de se trouver devant le tribunal « j’ai beaucoup de choses à dire, pour expliquer ce qu’est la vie associative… » Pour terminer, l’élu marseillais indique que cette affaire ne l’écartera pas de la vie politique « je me suis mis entre parenthèses, mais j’ai hâte de revenir!«