Jacques Cassandri Tribunal Correctionnel de Marseille le 12/02/2018 © JFGiorgetti
« Je suis très mal à l’aise devant vous, j’ai usurpé un rôle qui n’était pas le mien, je me suis laissé aller parce que j’avais des informations…je ne suis pas l’auteur de ce casse…c’est difficile de revenir en arrière et de dire que ce n’est pas vrai. »
Au troisième jour d’audience, ce mercredi, Jacques Cassandri dément formellement avoir participé au « casse du siècle » : « je n’ai pas participé au braquage, j’avais suffisamment d’éléments pour écrire le livre…j’ai dit que c’était moi, pour participer au succès du livre, c’était pour donner du crédit à l’éditeur, je ne voulais pas qu’il croit que je racontais des craques…j’aime écrire, ça m’a paru intéressant de coucher des détails que je connaissais de cette affaire… »
Remarque de Madame Mée, la présidente du tribunal : »c’est de la folie pure, de la fanfaronnerie mal placée ! »
»c’est de la folie pure, de la fanfaronnerie mal placée ! »
Jacques Cassandri : « non de la faiblesse ! »
« non de la faiblesse ! »
En 2010, paraît « la vérité sur le casse de Nice » (édition les Petits Matins) sous le pseudonyme Amigo. En réalité, l’auteur est Jacques Cassandri, ce qu’il ne n’a jamais contesté. Dans cet ouvrage il donne des détails très précis, sur le « casse du siècle », et raconte, comment avec ses complices, il a en juillet 2016, percé un tunnel de huit mètres de long, depuis les égouts, et fracturé plus de 300 coffres de la succursale de la société générale de Nice.
Jusqu’à la parution de l’ouvrage, l’organisation de ce holdup up était attribuée à Albert Spaggiari.
La publication de ce livre, a déclenché une enquête judiciaire qui a abouti à ce procès dans lequel, Jacques Cassandri, âgé aujourd’hui de 74 ans, toujours inscrit au fichier du grand banditisme, est jugé depuis lundi avec 12 autres personnes, dont sa femme et ses enfants.
La justice lui reproche d’avoir blanchi et investi une partie du butin, soit 46 millions de francs, l’équivalent de 29 millions d’€uros, aujourd’hui.
Dans cette affaire, le vol est prescrit, les faits datent de 1976. En revanche, le blanchiment est une infraction continue que la justice poursuit lorsqu’elle en prend connaissance.
Jacques Cassandri en compagnie de son avocat Maître Monneret ©JFGiorgetti
Le chef du clan a passé plusieurs heures, ce mercredi, à répondre aux nombreuses questions de la présidente Mée, notamment sur ses investissements immobiliers en Corse et sur le continent, à propos de la comptabilité des nombreux commerces et restaurants, sur les flux financiers illicites, le patriarche répond : »je suis financièrement honnête, par contre je ne suis pas complètement rigoureux en ce qui concerne la législation… »
»je suis financièrement honnête, par contre je ne suis pas complètement rigoureux en ce qui concerne la législation… »
Au sujet de soupçons d’extorsion sur un projet de construction d’une résidence de tourisme, à Conca, sur la côte orientale de la Corse, il répond à la magistrate : je n’ai pas d’ennemis, je jouis d’une réputation et d’un certain charisme, je n’ai pas de réputation sulfureuse, je n’ai pas besoin d’une kalachnikov pour me faire respecter, à Marseille on dit de moi que je suis un brave mec, je ne fais pas de mal. »
je n’ai pas d’ennemis, je jouis d’une réputation et d’un certain charisme, je n’ai pas de réputation sulfureuse, je n’ai pas besoin d’une kalachnikov pour me faire respecter, à Marseille on dit de moi que je suis un brave mec, je ne fais pas de mal. »
© JFGiorgetti
L’emblématique patron du « son des guitares », une célèbre boîte de nuit marseillaise, est soupçonné notamment de blanchiment aggravé et de non justification de ressource. Il encourt au maximum dix ans de prison et la confiscation de tous ses biens.
L’épouse et les enfants de Jacques Cassandri seront entendus ce jeudi et le réquisitoire devrait être prononcé dans l’après-midi.