Des peines allant de trois ans, dont un avec sursis, à dix ans ont été requises ce jeudi contre des membres présumés d’un réseau d’importation de cocaïne entre le Brésil et la France
Depuis lundi, 9 personnes sont jugées pour un trafic de cocaïne entre le Brésil et la France.
Absents du box, le fournisseur brésilien, Feliciano Lopes de Almeida dit « Luciano », impossible à localiser au Brésil, et la passeuse, Marli Boaventura Esquivel alias « Sonia », de nationalité Brésilienne, ancienne prostituée, devenue commerçante. Parmi les présents se trouvent : l’organisateur au Brésil des importations européennes, Roger Campana, ancien électricien à la mine de Meyreuil, devenu braqueur, puis, plusieurs fois condamné pour trafic de stupéfiants, extradé du Brésil en septembre 2015. Son bras droit, Eric Fontanelli dit « le blond » ancien beau-fils de Roger Campana, condamné, une fois, pour infraction à la législation sur les stupéfiants. L’organisateur du réseau en France, Gérard Cruz, entrepreneur dans le BTP installé dans l’Aude, déjà condamné pour des faits de trafic de cocaïne en 2004. L’équipe de Port de Bouc, composée de cinq membres dont Karim Belabes dit « le gros », « el gordo » ou « Ricardo », il a été extradé par la justice colombienne en janvier 2017. Et l’autre client de Gérard Cruz, Farid Benzakour, deux fois condamné dont une pour trafic de stupéfiants.
Les faits reprochés au 11 prévenus, datent de courant 2012 à mai 2013.
Plus de quatre kilos de cocaïne dans une valise
Après de plus de six mois d’enquête, d’écoutes et de filatures, les hommes de l’Octris de Marseille, interpellent, le 16 mai 2013, une femme et un homme à l’aéroport de Toulouse Blagnac. Elle vient du Brésil, lui est venu la chercher.
Marli Boaventura Esquivel est porteuse d’une valise, dans laquelle les policiers découvrent deux sachets entourés de scotch noir recouvrant l’ensemble de la
surface de la valise. Ils sont enduits d’un produit gras et odorant… 4,714 kg de cocaïne pure à 72,3%.
Photos X DR
Gérard Cruz, l’homme qui est venu attendre Marli Boaventura Esquivel, à l’aéroport est considéré comme l’organisateur du réseau en France. Il conteste les faits reprochés et et se dit être un « aviseur » des douanes, en clair il explique avoir renseigné les douaniers sur ce trafic. Les fonctionnaires confirmeront avoir eu un contact avec lui. En revanche, « il n’avait fourni aucune information ayant permis d’aboutir à une saisie douanière. »
« il n’avait fourni aucune information ayant permis d’aboutir à une saisie douanière. »
Aujourd’hui Gérard Cruz est détenu en Espagne. La justice française a demandé son extradition, les autorités espagnoles devraient l’extrader vers la France le 28 février prochain.
Les réquisitions contre les principaux prévenus
Dans son réquisitoire, méticuleux, la procureure de l’audience a évoqué une enquête laborieuse face à une équipe laborieuse, qui passe une valise de plus de 4 kilos de cocaïne. Sandrine Royant, a rappelé au tribunal qu’il était face à une organisation puissante, « une équipe composée de péruviens, de boliviens, de brésiliens qui a les moyens d’organiser un trafic international important, des produits qui viennent du Pérou qui ont traversé l’Amazonie. L’ombre de ces gens a plané au dessus de ce procès… » La magistrate a indiqué que le marché européen de la cocaïne c’est : 37 milliard de dollars.
le marché européen de la cocaïne c’est : 37 milliard de dollars
Au Brésil la cocaïne pure s’achète 4500 €uros le kilo, en Europe c’est 60 à 80 000 €uros avant d’être coupée
Au Brésil la cocaïne pure s’achète 4500 €uros le kilo, en Europe c’est 60 à 80 000 €uros le kilo, avant d’être coupée. « Les routes de la cocaïne évoluent et s’adaptent à la répression, aujourd’hui le Brésil est une nouvelle voie…Campana a été sollicité pour assurer la liaison entre le Brésil et la France.«
Roger Campana Photo X DR
Contre Roger Campana, la procureur adjointe, a requis : dix ans de prison, assortis d’une période de sûreté des deux tiers, 50 000 €uros d’amende et une amende douanière de 180 000 €uros à régler solidairement avec les autres protagonistes.
Gérard Cruz Photo X DR
Avant de requérir contre Gérard Cruz la procureur adjointe, indiqué que son sort pénal est en suspend. Son avocat, Maître Jean-Jacques Campana a demandé, au tribunal, la disjonction de son cas, parce qu’actuellement détenu en Espagne. La justice française a demandé son extradition. Les autorités espagnoles, on indiqué ce jeudi, qu’elles devraient le remettre à la France le 28 février prochain. La magistrate a demandé à l’encontre de l’entrepreneur en BTP, dix ans de prison, 30 000 €uros d’amende et règlement solidaire de l’amende douanière de 180 000 €uros.
Les plaidoiries des avocats de la défense commencent ce vendredi. Le jugement devrait être mis en délibéré.