26 Sep

Des vieux bandits marseillais jugés pour une ancienne affaire de machines à sous

Dernière minute

Le jugement vient d’être rendu ce mercredi après-midi.

  • André Cermolacce alias gros Dédé est condamné à 30 mois de prison dont 24 mois avec sursis. Il doit s’acquitter d’une amende de  10 000 €uros
  • Richard Laaban est condamné à 2 ans de prison dont 18 mois avec sursis. Il doit s’acquitter d’une amende 5000 €uros d’amende
  • les condamnations pour les 6 autres complices vont de 2000 €uros d’amende à 18 mois de prison avec sursis.
Les avocats des deux principaux protagonistes  avaient plaidé la relaxe pour leurs clients. Maître Antoine Versini pour « gros Dédé » avait comparé ce dossier « à une relique, des cendres, un vrac judiciaire ». Pierre Caviglioli pour une petite main du réseau a parlé de « commémoration de période désuète ».
Hier, dans son réquisitoire, le procureur a expliqué ne pas pouvoir soutenir l’accusation contre  André Cermolacce et Richard Laaban. Selon le magistrat les éléments de l’enquête sont parcellaires et des vérifications n’ont pas été réalisées. Contre les six autres, prévenus le procureur a réclamé des peines allant de 6 à 18 mois de prison avec sursis.
Le procès a duré trois jours

Compte rendu du premier jour du procès et résumé de l’affaire

 En tête de liste André Cermolacce dit « Gros Dédé »,  61 ans et Richard Laaban, 71 ans, jugés en compagnie de six autres présumés complices, par le tribunal correctionnel de Marseille, pour notamment, association de malfaiteurs et non justifications ressources.

 

Saisie de machines à sous de type Bingo en avril 2005. Elles venaient de toute la région Paca. © MAGNIEN Patrice / pmagnien@msn/MAXPPP

© MAGNIEN Patrice / pmagnien@msn/MAXPPP Saisie de machines à sous de type Bingo en avril 2005. Elles venaient de toute la région Paca.

La justice reproche aux prévenus d’avoir organisé, à des niveaux d’implication différents, un réseau d’exploitationde machines à sous, de type bingo. D’après l’enquête, les machines étaient installées dans une vingtaine de bars marseillais. Selon les policiers, chaque machine rapporte entre 9000 €uros et 11 000 €uros par mois. La répartition des gains serait de 70 % pour le réseau et 30 % pour les cafetiers. Aucun gérant de bar n’a été retenu dans cette procédure. Les faits datent de 2005 à 2007.Le 30 septembre 2005 la sous-direction des courses et des jeux est informée de l’existence d’un réseau de machines à sous clandestines à Marseille et dans sa région. Rapidement l’enquête s’oriente vers 8 personnes susceptibles d’être les auteurs des infractions. Au cours de leurs surveillances les enquêteurs constatent que les protagonistes se retrouvaient régulièrement dans une brasserie installée dans le quartier des Catalans (7ème arrondissement de Marseille) non loin du bord de mer.

De nombreuses écoutes téléphoniques sont réalisées où il est question de « comtées » et de « petits paquets ».

Les prévenus contestent et disent avoir parlé de contrée (partie de cartes) et de pieds paquets, un plat provençal bien connu.

Une villa à Cassis avec piscine

André Cermolacce au tribunal le lundi 26 septembre 2016. © Jean-François Giorgetti / France 3 Provence-Alpes

© Jean-François Giorgetti / France 3 Provence-Alpes André Cermolacce au tribunal le lundi 26 septembre 2016.

André Cermolacce vit avec sa compagne, au chômage, à Cassis dans une luxueuse villa avec piscine pour un loyer mensuel de 2400 €uros. Se déplaçant uniquement en voiture de location en raison d’une tentative d’assassinat dont il avait été victime, « Gros Dédé » avait offert à sa compagne une Audi au prix de
25.000 €uros. Elle expliquera aux enquêteurs que son conjoint, sans connaître son activité, « gagnait bien sa vie ».

Une Mercedes au prix de 100 000 €uros

Richard Laaban au tribunal le lundi 26 septembre 2016. © Jean-François Giorgetti / France 3 Provence-Alpes

© Jean-François Giorgetti / France 3 Provence-Alpes Richard Laaban au tribunal le lundi 26 septembre 2016.

Richard Laaban et son épouse ont acheté entre 2003 et 2006, 21 voitures dont une Mercedes au prix de 100.000 €uros. La plupart de ces véhicules ont été en partie achetés en espèces et les crédits soldés en numéraires. Dans le même laps de temps 123.100 €uros en liquide ont été versés sur son compte bancaire. Madame Laaban sans revenus déclarés percevait un salaire de 1000 €uros par mois pour un emploi  dans une société d’intérim. Sa maîtresse bénéficiait d’un emploi fictif, pour un salaire de 500 €uros par mois dans la même entreprise.

Le procès doit se terminer ce mercredi.

Autre affaire en cours

Les deux amis ont été mis en examen en 2015 dans une affaire de tentative d’extorsion de fonds en compagnie d’un administrateur judiciaire qui souhaitait rapidement recouvrir 15 millions d’€uros auprès de Jean-Pierre Bernès. Cette somme correspond à des dommages et intérêts que l’agent de joueurs doit verser suite à une condamnation qui date de 1998, pour abus de bien sociaux au préjudice de l’Olympique de Marseille.