Après leurs camarades francs-comtois, c’était au tour du CESER de Bourgogne de rendre un avis sur la question : quelles conditions de réussite du projet de fusion des régions Bourgogne et Franche-Comté ? On trouve dans cet avis les mêmes réserves qu’en Franche-Comté mais aussi un ton volontariste…et une autre vision des rapports entre Besançon et Dijon.
Les réserves préalables du Conseil Economique Social et Environnemental sont les mêmes en Bourgogne et en Franche-Comté : consultation précipitée, réforme gouvernementale pas assez claire, question fermée puisqu’il ne s’agit pas de se prononcer pour ou contre le rapprochement des deux régions, mais de se demander comment cette fusion peut se faire. Mais les Bourguignons sont plus radicaux que les Francs-Comtois
La métropole ? Dijon…par défaut
Certes, le CESER de Bourgogne ne parle jamais de capitale du futur ensemble. Mais il note que le Grand Dijon est le seul ensemble urbain qui peut aujourd’hui se rapprocher de l’idée de métropole : « Cette possibilité donnée à l’agglomération dijonnaise peut lui offrir des perspectives et des moyens nouveaux« .
Par ailleurs, les Bourguignons sont clairs : cette réforme doit aboutir à un conseil régional unique, un seul exécutif, une seule administration et un seul CESER.
Une grande région pour réaffirmer une vocation industrielle
C’est l’enjeu majeur de cette réforme pour le CESER de Bourgogne. Le diagnostic est sans appel : Bourgogne et Franche-Comté sont en situation de « décrochage économique« . Il faut donc se lancer dans » un effort sans précédent de formation en direction de tous les publics, condition d’un élargissement des compétences et d’une meilleure « employabilité » des salariés mais aussi une des conditions essentielles du développement de « la recherche et développement » et de l’innovation. Nous savons que les deux régions ne sont pas bien classées dans le tableau des performances éducatives et qu’elles peuvent faire beaucoup mieux. »
Le rôle central des élus
Le cahier des charge qu’a établi le CESER pour les élus est plutôt costaud. « Nous savons que le seul rapprochement administratif des deux régions ne changera pas la vie du territoire : ce qui comptera essentiellement, c’est la volonté politique d’impulser des actions pertinentes suivies d’effets. » Bref, cette union il va falloir la construire. Les sages proposent donc que l’exécutif soit élu au suffrage universel direct.
L’Assemblée de Bourgogne note une faiblesse, bien connue de ce CESER : C’est à « un manque historiquement plus profond auquel nous devons faire face : la faiblesse globale d’une culture de la solidarité en Bourgogne ». Il n’y a pas de « destin commun » bourguignon tangible et partagé aujourd’hui. C’est une question politique mais aussi sociologique qui doit être bien mesurée. Dans quelle mesure cette question se pose-t-elle en Franche-Comté ? « .
En 2007, un historien qui travaillait (déjà !) sur la question avait eu cette formule : « La Franche-Comté est une région sans capitale. La Bourgogne, une capitale sans région ».
François Patriat : « nous continuerons »
A la fin de cette assemblée plénière, le président du Conseil Régional de Bourgogne a été très clair : « Quoiqu’il arrive, loi ou pas loi, nous allons continuer à travailler sur la fusion de la Bourgogne et de la Franche-Comté. »
Pour lire l’intégralité de l’avis :
Avis FusionBourgogne – 16 octobre.pdf by France 3 Franche-Comté