06 Oct

Bourgogne-Franche-Comté : l’avis mi-figue mi-raison du Conseil Economique et Social

Avis du CESER

Le 19 mai, le Conseil Economique et Social (CESE) de Franche-Comté était saisi par Marie-Guite Dufay. Sa mission : se prononcer sur les conditions de la réussite du rapprochement de la Bourgogne et de la Franche-Comté. Il vient de rendre public son avis, d’un enthousiasme modéré.  

 

Les Conseils Economiques et Sociaux représentent les « forces vives de la nation ». Ils donnent un avis sur les politiques régionales. L’urgence n’est donc pas leur rythme préféré, en Franche-Comté comme ailleurs. Alors la façon d’envisager ce projet de rapprochement, un peu à la hussarde,  ne plait pas beaucoup à l’assemblée. « Caractère hâtif de la réforme », « calendrier trop serré« ,  « flou dans la vision politique » :  le CESE se dit « conscient et lucide » des limites de l’exercice qui lui est demandé, rappelant au passage que la question du rapprochement entre la Bourgogne et la Franche-Comté ne date pas d’hier et que des textes et des avis sur la question…il y en a déjà beaucoup qui décrivent les « conditions de la réussite ».

Le CESE est aussi chiffonné par le contexte plus général de ce rapprochement entre régions : les futures compétences des collectivités territoriales ne sont pas claires, pas plus que la réforme des services de l’Etat, pas plus que les économies à attendre de ce rapprochement…

Mais l’institution a tout de même souhaité répondre à la commande, sans donner d’avis sur « la pertinence de la réforme » puisque ce n’est pas ce qui lui est demandé. C’est de savoir comment réussir à harmoniser des politiques dans un nouvel espace.

Le Conseil économique et social fait donc 10 propositions. Parmi celles-ci, il faudrait mener à bout un premier projet « ayant valeur d’exemple ». On a vu avec les FRAC que ce n’était pas si simple. Le CESE se souvient que le Conseil Régional est aussi un employeur...Et qu’il faut donc impliquer ses fonctionnaires. Il serait bon également….d’évaluer les bénéfices attendues d’un tel rapprochement et les conséquences de la désignation de la future capitale régionale.

L’assemblée rappelle que la région est une création récente et n’est pas une collectivité du quotidien. Elle propose donc de redéployer ses moyens vers les territoires les plus éloignées des centres de décision mais voit un atout dans « la qualité du dialogue social qui prévaut en Franche-Comté,terre de solidarité et d’innovation. » Et puis il faudrait rendre le projet « convivial et enthousiasmant« .

L’avis a été adopté par 56 voix pour, une abstention et 6 voix contre. La Bourgogne se livrera au même exercice lors de sa séance plénière du 16 octobre.  Mais on peut déjà imaginer que, comme partout en France lorsqu’on a demandé aux CESER de se prononcer, le préalable sera le même : le processus est trop rapide, pas très clair et manque diablement de la voix des citoyens.

Avis CESE FC (fusion)