26 Juin

2007 : quand la Franche-Comté s’imaginait coopérant avec la Bourgogne et rejetait l’idée de fusion

Le mariage des tuiles vernissées et du clocher comtois.

Le mariage des tuiles vernissées et du clocher comtois.

En 2007, sous l’impulsion de l’historien Daniel Antony , le Conseil Economique et Social de Franche-Comté s’autosaisit d’une bien ancienne question : le rapprochement de la Bourgogne et de la Franche-Comté. Il faudra 3 ans pour rédiger cette vingtaine de pages. Et pourtant, il ne s’agit pas de fusion, elle est même franchement écartée, mais de dessiner les pistes d’un rapprochement entre les deux régions.

Le texte est original dans sa forme, il commence par créer un personnage fictif qui bénéficie de la coopération entre les deux régions. Une coopération, mais certainement pas une fusion : l’hypothèse est évacuée avec force dès le préambule : « Deux territoires conjuguant les mêmes fragilités et sans complémentarité naturelle ne peuvent à priori chercher leur avenir dans la réunion, et encore moins dans la fusion. »

Pour les auteurs du rapport, c’est par la voix de la coopération, d’une spécialisation des deux régions, d’un « long travail de décloisonnement » que la Bourgogne et la Franche-Comté pourraient tirer profit de ce rapprochement. Bref, a peu près la démarche inverse de ce qui s’observe en ce moment !

Daniel Antony, le membre du CES qui a lancé l’idée du rapport explique aujourd’hui :  » Il n’y avait pas alors de contexte particulier. Mais il ne fallait pas attendre de réfléchir à une question qui pouvait se poser. »  Alors qu’aujourd’hui l’évolution des compétences des grandes régions est justifiée par l’aide à apporter aux entreprises, il en est fort peu question en 2007. « On a rien trouvé de convaincant à l’époque, rien qui nous permette de dire que le rapprochement des régions intéressait les entreprises. Mais on en était au tout début des pôles de compétitivité. »

Il a fallu 3 ans pour écrire ce court rapport qui, révèle aujourd’hui Daniel Antony, a été extrêmement laborieux à construire. « Comme l’étude de l’INSEE disait qu’il y avait finalement peu de déplacements  entre la Bourgogne et la Franche-Comté, certains ont été tenté de dire qu’il n’y avait pas de question. » Et puis « c‘est très compliqué de construire quelque chose sur ce thème, il y a un sentiment d’appartenance à l’entité Franc-Comtois très fort et très ancien » ajoute l’historien.

D’autant qu’à l’époque, les représentants du Territoire de Belfort, déjà peu Bisontin friendly, ne voulait guère entendre parler de la Bourgogne et de Dijon. Une position qui a manifestement peu évolué.

Le texte n’a guère suscité de réactions. A Besançon, la formule de Daniel Antony « la Bourgogne est une capitale sans région. La Franche-Comté une région sans capitale » n’a pas beaucoup plu.  Il n’y a pas eu de dialogue entre le conseil économique et social de Franche-Comté et celui de Bourgogne. « C’est un peu triste, il y avait à l’époque une fenêtre qui s’est ouverte, et s’est fermée très vite » dit Daniel Antony.

Surtout, 7 ans après, certains des outils qui donnaient du corps à ce rapprochement ont, soit; disparu : comme la métropole Rhin-Rhône, soit n’ont jamais vu le jour, comme la branche sud du TGV.

Pour lire l’intégralité Le rapport du Conseil Economique et Social de Franche-Comté en 2007