Depuis 2002, les régions organisent les transports d’intérêt régional sur leur territoire. Les TER, trains express régionaux, en sont la partie la plus visible et la plus coûteuse. C’est encore plus vrai en Bourgogne et en Franche-Comté qu’ailleurs : les services aux voyageurs représentent près de 20% du budget bourguignon, c’est sensiblement plus qu’ailleurs en France. SNCF va devoir s’adapter à la nouvelle donne créée par la fusion des deux régions.
Une signalétique à refaire
Les TER portent tous les couleurs de la région qui les finance. Il va donc falloir refaire les logos. Mais pour cela, il faudra attendre que le nouveau conseil régional décide du nom de la région. Du coté de la SNCF, on explique qu’il n’y aura pas un « grand soir » du changement d’image. Les logos seront changés au fur et à mesure du passage des rames en maintenance : « à moins que le futur exécutif n’en fasse une priorité absolue« . Il faudra aussi changer tous les messages d’accueil diffusés dans les trains, et revoir les sites internet, pour l’instant séparés.
Une politique à unifier
Les relations entre la région et la SNCF sont régies par des conventions. Celle de la Franche-Comté, par exemple, couvre la période 2013-2017. La fréquentation des TER a fortement chuté, mais la région verse plus de 80 millions d’euros chaque année à la SNCF pour assurer le service régional. Il faut y ajouter plus de 35 millions pour la modernisation du matériel et plus d’un million d’euros pour la politique tarifaire. Sur ce dernier point, ( pour aller vite il s’agit des abonnements et des différents tarifs réduits ) il va falloir aligner les politiques des deux régions, puisque les abonnements devront évidemment coûter le même prix et offrir les mêmes services aux habitants de Bourgogne et Franche-Comté.
Les sommes en jeu sont considérables, et ce sont bien les régions qui les financent.. En Bourgogne, les recettes des TER ne représentent que 28 % du coût total du service. La proportion est équivalente dans la région voisine.
Un mariage plus simple que dans d’autres régions fusionnées
Les régions Bourgogne et Franche-Comté ne partent pas d’une copie blanche. D’abord parce que les deux directions régionales de la SNCF ont déjà fusionnées. Il existe des accords de réciprocité entre les deux régions : quand la Bourgogne manque de TER, il arrive que la Franche-Comté lui prête du matériel, contre compensations…et vice-versa. La ligne centrale de la future grande-région (Dijon-Besançon) est déjà exploitée par des TER Francs-comtois et Bourguignons.
Le conseil régional de Bourgogne a pris les devants il y a déjà un an : il a inscrit au budget un million d’euros pour bâtir le cahier des charges de la future convention avec la SNCF, en précisant que : « dans un premier temps, ce travail sera mené à l’échelle de la Bourgogne. Mais, la Franche-Comté sera invitée aux réunions pour pouvoir prendre le train en marche. »
Il faut dire qu’en matière ferroviaire, la Franche-Comté fait figure de petit poucet : la ligne la plus fréquentée est, de très loin, la ligne classique Paris-Bercy/Dijon/Lyon. La Bourgogne peut compter sur 265 engins transportant des passagers contre 95 seulement pour la Franche-Comté.