Le gouvernement a choisi avec Eric Delzant un bon connaisseur de l’aménagement du territoire. Particularité de ce préfet, il a aussi travaillé dans des collectivités locales…mais a également connu les honneurs de la chronique politique nationale bien malgré lui
un « routard » de la préfectorale
Eric Delzant est depuis juin 2014, préfet de Bourgogne et de Côte d’or. Une étape supplémentaire dans une carrière préfectorale déjà bien remplie. L’ancien élève de l’ENA a été directeur de cabinet du préfet du Maine et Loire, sous-préfet de Saint-Girons et de Provins, secrétaire général de la préfecture du Tarn, préfet de Seine-Maritime, de l’Ariège et de Haute-Corse. La Bourgogne est son deuxième poste de préfet de région, une expérience qu’il avait eu auparavant en Auvergne. Autant dire que l’homme connait bien le territoire français ! Il a également fait un cours passage à la DATAR (direction de l’aménagement du territoire) juste avant d’arriver à Dijon.
Une expérience des collectivités locales
Eric Delzant est aussi passé de l’autre coté de la barrière. Entre 2004 et 2012, il quitte le service de l’Etat pour travailler dans plusieurs collectivités locales. Dans le département du Pas-de-Calais, le voila conseiller technique au cabinet du président puis directeur général des services. Il rejoint ensuite la Communauté Urbaine de Bordeaux aux cotés du président socialiste de l’agglomération Vincent Feltesse.
L’épisode corse
Cette expérience, Eric Delzant l’a t’il vraiment voulu ? En tout cas, il l’a doit pour beaucoup à… Nicolas Sarkozy !
En 2003, alors qu’il est préfet de Haute-Corse, le ministre de l’intérieur de l’époque vient faire campagne à Bastia en faveur du référendum. mais le voyage de Nicolas Sarkozy, accompagné du premier ministre jean-Pierre Raffarin se passe mal….très mal. Manifestations, huées, meeting déserté : le déplacement vire au fiasco. Selon un journaliste de Libération, Nicolas Sarkozy déclare quelques jours plus tard : « Il va falloir songer à changer de préfet. On a été dans la pagaille. Ce n’est pas un triomphe…».
Eric Delzant s’exprimera une fois sur cet épisode dans le livre Sarko m’a tuer : « Il faut exécuter quelqu’un en place publique. C’est la méthode du pilori, il s’agit de laver un affront. C’est extrêmement dur à vivre. Moi, j’avais assumé la décision de démission, mais c’est la mise en scène qui a été la plus pénible. Mettre quelqu’un plus bas que terre, c’est une forme de lâcheté. Elle a bon dos la culture du résultat, c’est surtout la culture de la peur et de la terreur ».
Il reviendra dans le corps préfectoral sous le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.