24 Fév

Départementales 2015 : les enjeux dans le Puy-de-Dôme

Quel visage aura le prochain conseil départemental du Puy-de-Dôme ? La Droite peut-elle faire tomber la Gauche dans un département qui ne lui a confié sa gestion qu’à une seule reprise, entre 1994 et 1998 ? Rien n’est moins sûr.

Le 22 mars, trente-neuf conseillers généraux sortants sur les soixante-et-un retourneront devant les électeurs. Toutefois, tous ne sont pas certains de retrouver un siège au sein du futur conseil départemental, comme il conviendra de l’appeler à l’issue du scrutin.

En effet, avec la réduction de près de moitié du nombre de cantons (61 avant la réforme territoriale, 31 après), de nombreux élus actuels sont opposés sur un même territoire. Ainsi, il est acquis que dix conseillers sortants, au moins, repartiront bredouilles à l’issue des deux tours de l’élection.

La gauche se déchire sur les Monts du Livradois

Sur le seul canton des « Monts du Livradois », ce sont trois conseillers généraux sortants qui sont en lice. Il s’agit de Jean-Luc Coupat, de Dominique Giron et d’Yves Fournet-Fayard. Les deux premiers forment un binôme Union de la Gauche quand le troisième porte l’étiquette Divers-Gauche. Ici, la Gauche est très représentée puisque le Front de Gauche cherchera aussi à tirer son épingle du jeu en présentant un duo composé de Ghislaine Dubien et d’Eric Dubourgnoux (conseiller régional d’Auvergne et suppléant du député communiste André Chassaigne).

Dans le canton du Sancy, ce sont deux figures importantes du paysage politique puydômois qui vont en découdre. Les deux conseillers généraux sortants Lionel Gay (PS) et Christophe Serre (président de l’UMP 63) se livreront un duel auquel le Front National assistera comme simple figurant. Vice-président de l’assemblée départementale, Lionel Gay semble tenir la corde dans un canton dont le redécoupage lui est plutôt favorable.

Du rouge et du vert, ensemble

Afin de présenter « une alternative crédible à gauche« , Europe Ecologie-Les Verts et le Front de Gauche (sans la Gauche Unitaire) ont décidé d’unir leur force sur certains cantons, de présenter des binômes d’un seul camps dans d’autres tout en respectant, dans ce cas-là, un pacte de non-agression. Cette union inédite, conséquence de l’appel des « chantiers d’espoir » lancé le 22 janvier, aboutit sur la présence d’au moins une des deux couleurs sur trente cantons. Ainsi, comme le rapporte La Montagne, les Verts seront présents sur douze cantons dont cinq de manière autonome. Cette alliance qui veut « faire émerger une alternative à gauche porteuse d’une politique, citoyenne, féministe, écologiste et solidaire » n’est pas du goût de tous les écologistes. Ainsi, dans un papier écrit le 9 février, Jean-Paul Besset, ancien eurodéputé EELV sur la circonscription Auvergne-Centre-Limousin, estime que « l’alliance du Parti écologiste (EELV) avec l’Extrême Gauche (Front de Gauche) est suicidaire…« 

La droite se rassemble (mieux qu’aux Municipales…)

Incapables de s’entendre pour soutenir un candidat commun lors des dernières élections municipales à Clermont-Ferrand, l’UMP et les forces du Centre ont, cette fois-ci, remisé leurs différences au placard et constitué de nombreux binômes bicolores. Est-ce pour mieux contrer la Gauche et lui ravir le département ? Ou alors pour amorcer une longue bataille en rangs serrés qui doit déboucher sur la prise de Clermont-Ferrand en 2020 ? L’avenir le dira. Si la Droite venait à prendre ce département, Brice Hortefeux a implicitement désigné Jean-Marc Boyer, chef de file de l’Union des Républicains au Conseil Général du Puy-de-Dôme, comme le futur président en cas de victoire le 29 mars.