06 Jan

Un premier Pils de l’année rempli de valeurs sûres

 D’une grande épopée hindoue à la naissance d’une laitue, le premier Pils de l’année fait le grand écart.

Le dernier spectacle de Peter Brook, Battlefield, est à la maison de la Culture de Clermont, Arie van Beek revient pour deux soirées à l’orchestre d’Auvergne, le Centre Lyrique Clermont Auvergne reprend Don Giovanni et une salade pousse vaille que vaille au centre Camille Claudel…


Pils du 6 janvier 2017

Un spectacle de Peter Brook est toujours un événement.

Il y a trente ans, il avait bouleversé le festival d’Avignon avec sa version légendaire de neuf heures du Mahabharata, un poème épique indien écrit entre le cinquième et le deuxième siècle avant notre ère. Aujourd’hui il nous présente Battlefield, un épisode de ce texte sacré.

Le Mahabharata décrit la guerre qui déchire une famille et Battlefield se déroule après la bataille. Comment reconstruire un pays après une guerre? Comment régner dans un pays meurtri? Le lien est évident avec le contexte mondial actuel et après avoir vu le spectacle, les mots du roi Yudhishtira résonnent longtemps dans nos mémoires.


Battlefield

Battlefield : les 5,6 et 7 janvier à la maison de la Culture de Clermont-Ferrand

En ce début d’année, le Centre Lyrique Clermont Auvergne reprend le Don Giovanni de Mozart. Créée en 2012, la mise en scène de Pierre Thirion-Vallet nous offre trois heures de beau spectacle. L’opéra se déroule comme un roman policier. Don Juan sème derrière lui les victimes, il séduit les femmes et tue les hommes sans aucun repentir jusqu’à brûler dans les flammes de l’enfer.

Il y a l’histoire mais surtout la musique divine de Mozart pour cet  » Opéra des opéras » selon Wagner… A la baguette, le chef Amaury du Closel dirigera l’orchestre de Timisoara.

Dans ce court extrait, nous vous présentons quelques images de la création à Clermont-Ferrand en 2012, à l’époque la direction musicale était assurée par Arie van Beek.


Extrait du Don Giovanni de Mozart

Don Giovanni : du 11 au 14 janvier à l’Opéra-Théâtre de Clermont

Et pour finir, une courte épopée pour une salade : Lighthouse est une installation scènographique de Violette Graveline et Clément Debras au centre Camille Claudel à Clermont-Ferrand.

Ces deux anciens élèves de la Haute Ecole des Arts du Rhin ont imaginé un univers de science fiction drapé de plastique où la vie surgit d’un environnement défavorable.

Vaille que vaille, une petite laitue pousse jusqu’au 21 janvier sous un soleil artificiel…


Lighthouse

Jusqu’au 21 janvier au centre Camille Claudel à Clermont-Ferrand

11 Déc

Peter Brook nous étonne avec The Valley of Astonishment

British theatre director Peter Brook (R) and his collaborator Marie-Helene Estienne pose at the Bouffes du Nord theater in Paris on August 31, 2015. AFP PHOTO / BERTRAND GUAY / AFP / BERTRAND GUAY

Le metteur en scène britannique Peter Brook et sa collaboratrice Marie-Hélène Estienne ont écrits et monté ensemble The Valley Of Astonishment AFP PHOTO / BERTRAND GUAY

Ce vendredi soir à la Comédie de Clermont-Ferrand, c’est votre dernière chance de voir l’étonnant spectacle de Peter Brook qui a décidé de nous emmener dans un endroit où l’on va rarement: le cerveau.

Voyager dans les circonvolutions du cerveau peut nous emmener très loin. Dans la tête de Sammy par exemple, le personnage très attachant qu’interprète Kathryn Hunter avec une force incroyable. Ce petit bout de femme a la capacité d’enregistrer tout ce qu’on raconte et tout ce qu’on fait dans différents coins de sa mémoire. Des coins qu’elle a réussi jusqu’à présent, à aménager et à ranger pour que ça ne soit pas trop le souk. Sauf que dès lors que le reste du monde découvre ses phénoménales capacités et les exploite, le cerveau de Sammy a du mal à suivre. Peter Brook et Marie-Hélène Estienne nous raconte les formidables capacités du cerveau et dans le même temps dresse le portrait d’une foule de personnages tous aussi attachants les uns que les autres. La mise en scène du maître nous fait passer du rire aux larmes en quelques secondes (le rire demeure quand même le meilleur moyen qu’a trouvé le metteur en scène britannique pour nous faire comprendre son propos) et intègre même le spectateur dans son théâtre documentaire.

21 Juin

La Comédie de Clermont vient de dévoiler sa nouvelle saison et ça en jette

comedie

Le graphisme de l’affiche et du catalogue de cette nouvelle saison a une fois de plus été confié à Antoine + Manuel.

Toujours aussi exigeant, Jean-Marc Grangier et son équipe viennent de dévoiler le contenu de ce que sera la prochaine saison de la Comédie de Clermont-Ferrand. Toujours soucieux d’attirer le public tout en lui proposant des spectacles exigeants et artistiquement engagés, Jean-Marc Grangier fait de la Comédie l’un des lieux de création et de diffusion les plus intéressants de France.

Et puis surtout, Jean-Marc Grangier a l’art d’expliquer ses choix et c’est sûrement pour cette raison que les deux soirées de présentation attirent chacune près de 2500 spectateurs, sans doute le taux de remplissage le plus important de la saison. La dernière a sans doute été bien faîte et bien vendue par le directeur artistique de la Comédie puisqu’elle a réuni 49 119 spectateurs dont 26,60% d’abonnés en plus. Comme quoi le public est aussi exigeant que Jean-Marc Grangier. D’ailleurs les partenaires financiers lui font confiance, qu’ils soient publics ou privés, chacun paye le prix fort pour que l’exigence du maître de cérémonie demeure à la hauteur des années précédentes.

Cette année pourtant, Jean-marc Grangier semble s’être surpassé pour attirer certains des metteurs en scènes les plus enthousiasmants du moment. Et les plus grands: je dis ça parce qu’il a quand même calé Peter Brook entre Pascal Rambert et Richard Brunel. Peter Brook: 90 ans cette année, environ 70 ans de carrière et un nouveau spectacle mis en scène en compagnie de Marie-Hélène Estienne qui nous promet un voyage réjouissant dans les méandres du cerveau. Pascal Rambert déboule de son côté avec un spectacle dont on a beaucoup parlé dans la presse spécialisée ou pas et qui met en scène la Répétition (c’est le titre) d’une pièce de théâtre. Sur scène, quatre comédiens dont deux, Emmanuelle Béart et Stanislas Nordey, presque chez eux à Clermont-Ferrand, sont réunis dans une salle de répétition pour écouter celui d’entre eux, Denis (interprété par Denis Podalydès) qui a écrit une biographie de Staline. Troublante Répétition où les acteurs jouent des personnages qui portent leur prénom et qui plaident pour un théâtre engagé.

Quant à Richard Brunel, il met en scène Vanessa Van Durme dans un texte dont elle est l’auteure et qui conte la relation d’une mère et de sa fille (qui est née garçon), leurs souvenirs communs qui s’effacent peu à peu quand la mémoire se fait la belle. Avant que j’oublie risque d’être l’un des spectacles les plus poignants de cette nouvelle saison. Richard Brunel reviendra trois mois plus tard à Clermont-Ferrand. pour mettre en scène Roberto Zucco de Koltès avec Pio Marmaï dans le rôle de l’un des tueurs les plus romanesques des années 1980.

Enfin un autre grand nom du théâtre contemporain vient s’ajouter à la liste des metteurs en scène qui semblent apprécier l’accueil du public clermontois, c’est Krystof Warlikowski. Le metteur en scène polonais était déjà venu à Clermont-Ferrand créer La Fin en 2011 et s’il revient cette année, c’est pour montrer sa Recherche du temps perdu et ses Phèdre(s). La pièce intitulée Les Français s’inspirent donc du chef d’oeuvre de Marcel Proust et si Phèdre est écrit au pluriel, c’est parce que la pièce réunit plusieurs textes classiques et contemporains autour de la figure du personnage mythologique. Pour cette deuxième pièce, Krystof Warlikowski travaillera avec Isabelle Huppert.

La saison accueillera aussi le Cirque Plume, Jean-Claude Galotta, Carolyn Carlson, la nouvelle collaboration de Prejlocaj et Laurent Mauvignier ou encore la saison 1 de la série théâtrale de Robert Cantarella Notre Faust.

Présentation de la saison 2015-2016 de la Comédie de Clermont-Ferrand – Un reportage de Richard Beaune, Bruno Lebret, Cédric Munro et Brice Ordas – Intervenants: Jean-Marc Grangier – Parties dansées réalisée par Josette Baïz et la Compagnie Grenade