Le film pour filles nées dans les années 1980 adapté en comédie musicale sera présenté au Zenith d’Auvergne du 19 au 21 juin 2015. Si des milliers de personnes vont trouver une bonne idée d’y aller, moi, je cherche une bonne raison de ne pas y mettre les pieds, je m’explique.
A sa sortie, le film de Emile Ardolino a été descendu par les critiques et pourtant, tout le monde est allé le voir. Enfin, pas tout le monde, uniquement les gonzesses entre douze et quinze ans et ça, pendant les dix années qui suivirent. Certaines, qui ont une trentaine d’années aujourd’hui, connaissent les paroles des chansons par cœur (ce qui n’est pas le plus grave puisque la BO contient quelques standards des années 1960 comme Love is Strange de Mickey & Sylvia, Be my Baby des Ronettes ou encore Hey Baby de Bruce Channel) et surtout, et c’est là qu’on est en droit de trembler, disent les répliques avant qu’elles ne soient prononcées par leurs héros quand le film est rediffusé pour la quatre-vingtième fois sur une chaîne de la TNT. Pire encore, certaines ont pleuré à la mort de Patrick Swayze et ça, c’est très, très, flippant. Enfin et c’est le plus désespérant sans doute, la plupart d’entre elles partagent nos vies ou sont les mères de nos enfants.
Qu’est devenue Jennifer Grey, hein?
Quant à moi, quand le film est sorti, je n’ai pas bien compris son succès : Jennifer Grey a sûrement autant de sex-appeal qu’une paire de charentaises et j’avais bien du mal à m’identifier à ce taxi-boy de thés dansants qu’incarne avec brio Patrick Swayze. Sans parler de cette situation grotesque et peu crédible : un club med niché au milieu des montagnes où les mecs dansent comme des dieux… Comme quoi, la recette du succès m’est totalement étrangère. Résultat, je n’avais jamais eu la moindre envie de voir ce film et je pensais être épargné jusqu’à la fin de mes jours, jusqu’à ce que je rencontre la mère de mes enfants qui voue un culte à ce film et m’oblige, un jour, à le regarder du début à la fin dans une version entrecoupée de publicités pour serviettes hygiéniques. Je rassure tout le monde, malgré les efforts du metteur en scène (qui a commis Sister Act quelques années plus tard) mon poil ne s’est pas dressé et mon œil est resté sec quand la jeune « Bébé » a lourdement bondi sur les bras de « Johnny » pour effectuer la moins gracieuse des figures.
Aujourd’hui, une bande de danseurs et chanteurs français ont été choisis pour jouer sur scène cet accident de l’histoire du cinéma américain et on nous promet des « chorégraphies sensuelles », des « tubes de légende », un spectacle « dans la plus pure tradition du music-hall », bref, de quoi me faire vomir et toutes les bonnes raisons pour lesquelles j’espère que personne, ni même la femme de ma vie, ne me traînera au Zénith d’Auvergne entre le 19 et le 21 juin 2015.
Reportage de mes collègues de France 2, M-J.Jouan / N.Lemarignier / D.Levy / A.Rousseau / N.Lacaud
Dirty Dancing, du Vendredi 19 juin au Dimanche 21 juin 2015, quatre représentations au Zenith d’Auvergne.