11 Oct

Trois ans avec Mélanie Laurent

Mélanie Laurent interviewée à la Comédie de Clermont-Ferrand @Jean-Louis Fernandez

Mélanie Laurent interviewée à la Comédie de Clermont-Ferrand Photo: Jean-Louis Fernandez

 

L’actrice-réalisatrice Mélanie Laurent devient metteur en scène et c’est à Clermont-Ferrand qu’elle présentera mercredi soir et pendant trois jours sa première création, « Le dernier Testament. » L’artiste est d’ailleurs associée à la Comédie de Clermont-Ferrand pour trois ans, ce qui devrait l’amener à monter un spectacle par an. Elle prévoit même de réaliser un documentaire dans la région.

Mélanie Laurent avoue avoir gardé le livre de James Frey plusieurs mois avant de se plonger dedans. Aujourd’hui « Le dernier testament » est une pièce de théâtre qu’elle présente à la Comédie de Clermont-Ferrand: l’histoire d’un messie au coeur de Brooklyn qui va métamorphoser tous ceux qu’il rencontre.

« En tout cas, quand j’ai ouvert la première page, j’ai eu un vrai choc et je me suis posé plein de questions: il y a eu comme un avant-après même personnel en lisant cette histoire, je me suis vraiment posé la question de la foi… Si ce messie existait aujourd’hui, est-ce que j’y croirais? (…) Et puis j’ai rencontré James Frey, il a accepté que j’ai les droits du livre et surtout accepté que j’en fasse l’adaptation comme je voulais. »

La pièce, nous ne l’avons pas encore vue. En revanche, le livre on l’a lu. Mélanie s’en assure et nous raconte que tout le monde lui a dit que ce bouquin était inadaptable.

« Ce sont des personnages très forts, très seuls, très détruits, parfois drôles, enfin ce sont des âmes esseulées… Et puis il y a ce personnage qui n’est pas du tout moralisateur, qui n’est pas du tout le messie comme on peut se l’imaginer, qui ne fait aucun grand discours, qui n’est pas dans la parole, qui est dans le corps et qui vient comme ça faire l’amour à tout le monde… Donc il y a quelque chose de très sensuel, voire sexuel dans le texte. (…) On s’est beaucoup amusé avec ça!« 

Peut-être qu’aujourd’hui, un bon messie, ce serait juste un bon leader, quelqu’un qui nous donnerait envie de nous bouger et de faire des choses… »

Un messie qui vient prêcher la bonne parole: une bonne parole qui ne nous dicte pas dix commendements mais une parole qui nous demande de vivre ensemble. La question qu’on se pose dès lors, c’est celle-ci: C’était avant ou après « Demain » (Documentaire co-réalisé avec Cyril Dion)?

« C’était avant… Et puis Demain, c’est presque le prolongement et puis finalement, faire la pièce après « Demain », c’est assez logique en fait…« 

Mais alors, quel est est le lien entre « Le Dernier testament » et « Demain » ?

« Cette société consumériste… cette absurdité à vouloir être le meilleur partout et écraser les autres… C’est aussi un personnage qui vient dire qu’on a tous quelque chose d’intéressant (…) Peut-être qu’aujourd’hui, un bon messie, ce serait juste un bon leader, quelqu’un qui nous donnerait envie de nous bouger et de faire des choses…« 

Alors là, Mélanie laurent, vous partez pour trois ans de collaboration avec la Comédie de Clermont! Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter?

(D’abord elle acquiesce en riant…) « J’ai l’impression qu’on ne m’avait jamais donné quelque chose d’aussi libre et la confiance que me donne Jean-Marc, je la trouve tellement belle et risquée à la fois. Dire à quelqu’un: « Tu peux créer un spectacle par an et tu fais ce que tu veux » c’est merveilleux, c’est la liberté absolue pour un artiste! (..) Je crois que je fais ce métier pour prolonger l’enfance et là, pour le coup, c’est un grand terrain de jeux. »

Interview de Mélanie Laurent

Le Dernier testament, Mercredi 12, Jeudi 13, Vendredi 14 Octobre 2016 à la Comédie de Clemont-Ferrand – Maison de la Culture – Salle Jean Cocteau – 20h30.

09 Juin

Une saison feu d’artifice pour les vingt ans de la Comédie de Clermont

Visuel antoineetmanuel Photo Jean-Louis Fernandez

Visuel antoineetmanuel
Photo Jean-Louis Fernandez

Le directeur de la Comédie de Clermont est un homme heureux : que de bonnes nouvelles pour la saison 2016/2017! Plus de spectacles (34 au lieu de 27 cette année) et la pose de la première pierre de son théâtre à l’automne 2017. Alors pour fêter tout ça, Jean-Marc Grangier promet à son public de beaux événements :

Pas un seul moment festif mais une saison anniversaire de plaisir : je l’ai voulue, spectacle après spectacle, comme un feu d’artifice

Cette année, trois jeunes artistes seront associés à la Comédie de Clermont :

L’actrice et réalisatrice Mélanie Laurent se lance dans la mise en scène de théâtre. Après une résidence d’écriture à la Comédie en février 2015, elle a adapté « Le dernier testament de Ben Zion Avrohom » de James Frey pour la scène et viendra présenter son spectacle en octobre prochain.

Fabrice Lambert, danseur et chorégraphe : « Jamais assez » sa dernière création a plu à la fois au public et à la critique du dernier festival d’Avignon et il viendra la présenter en novembre.

Enfin, Johanny Bert, l’enfant de la Comédie selon Jean-Marc Grangier. Ce metteur en scène et marionnettiste anime des masques, des post-it, du carton, c’est un magicien des formes et de la lumière capables « d’insuffler de la vie à une boulette de mie de pain. » Il travaille avec la Comédie depuis le festival A Suivre en 2003 et revient avec « De passage » en octobre et « Waste » en mars.

Cette saison promet bien sûr de la danse avec pour la première fois (grande région oblige!) une collaboration avec la Biennale de la danse de Lyon et la venue d’Akram Kahn. Sans oublier l’événement « In spite of wishing and wanting » de Wim Vandekeybus, spectacle qui a révolutionné le monde de la danse en 1999 et que le chorégraphe reprend cette année « onze danseurs lâchés sur le plateau comme une horde d’étalons fougueux », que de promesses… Et en fin de saison, Philippe Découflé, chouchou du public, présentera avec sa nouvelle création dont le titre est à venir.

En théâtre quatorze spectacles avec le retour de Thomas Ostermeier qui présente « La Mouette » d’Anton Tchekov et « Richard III » de Shakespeare, le marathon « Karamazov » de Jean Bellorini, cinq heures de plongée dans l’oeuvre de Dostoïevski ou encore le fidèle Pippo Delbono et son message d’amour sur fond d’évangile « Vangelo ». Et bien sûr, le retour sur scène du phénomène James Thierrée dans « La grenouille avait raison ».

En musique un rendez-vous de coeur, pour retrouver sur scène Jane Birkin accompagnée, le soir même de son anniversaire, par l’orchestre d’Auvergne pour interpréter les plus belles chansons de Serge Gainsbourg.

Une saison qui verra enfin la pose de la première pierre d’un théâtre attendu lui aussi depuis vingt ans, une nouvelle maison que le public et les artistes méritent bien!

La saison des vingt ans de la Comédie de Clermont