09 Juin

Une saison feu d’artifice pour les vingt ans de la Comédie de Clermont

Visuel antoineetmanuel Photo Jean-Louis Fernandez

Visuel antoineetmanuel
Photo Jean-Louis Fernandez

Le directeur de la Comédie de Clermont est un homme heureux : que de bonnes nouvelles pour la saison 2016/2017! Plus de spectacles (34 au lieu de 27 cette année) et la pose de la première pierre de son théâtre à l’automne 2017. Alors pour fêter tout ça, Jean-Marc Grangier promet à son public de beaux événements :

Pas un seul moment festif mais une saison anniversaire de plaisir : je l’ai voulue, spectacle après spectacle, comme un feu d’artifice

Cette année, trois jeunes artistes seront associés à la Comédie de Clermont :

L’actrice et réalisatrice Mélanie Laurent se lance dans la mise en scène de théâtre. Après une résidence d’écriture à la Comédie en février 2015, elle a adapté « Le dernier testament de Ben Zion Avrohom » de James Frey pour la scène et viendra présenter son spectacle en octobre prochain.

Fabrice Lambert, danseur et chorégraphe : « Jamais assez » sa dernière création a plu à la fois au public et à la critique du dernier festival d’Avignon et il viendra la présenter en novembre.

Enfin, Johanny Bert, l’enfant de la Comédie selon Jean-Marc Grangier. Ce metteur en scène et marionnettiste anime des masques, des post-it, du carton, c’est un magicien des formes et de la lumière capables « d’insuffler de la vie à une boulette de mie de pain. » Il travaille avec la Comédie depuis le festival A Suivre en 2003 et revient avec « De passage » en octobre et « Waste » en mars.

Cette saison promet bien sûr de la danse avec pour la première fois (grande région oblige!) une collaboration avec la Biennale de la danse de Lyon et la venue d’Akram Kahn. Sans oublier l’événement « In spite of wishing and wanting » de Wim Vandekeybus, spectacle qui a révolutionné le monde de la danse en 1999 et que le chorégraphe reprend cette année « onze danseurs lâchés sur le plateau comme une horde d’étalons fougueux », que de promesses… Et en fin de saison, Philippe Découflé, chouchou du public, présentera avec sa nouvelle création dont le titre est à venir.

En théâtre quatorze spectacles avec le retour de Thomas Ostermeier qui présente « La Mouette » d’Anton Tchekov et « Richard III » de Shakespeare, le marathon « Karamazov » de Jean Bellorini, cinq heures de plongée dans l’oeuvre de Dostoïevski ou encore le fidèle Pippo Delbono et son message d’amour sur fond d’évangile « Vangelo ». Et bien sûr, le retour sur scène du phénomène James Thierrée dans « La grenouille avait raison ».

En musique un rendez-vous de coeur, pour retrouver sur scène Jane Birkin accompagnée, le soir même de son anniversaire, par l’orchestre d’Auvergne pour interpréter les plus belles chansons de Serge Gainsbourg.

Une saison qui verra enfin la pose de la première pierre d’un théâtre attendu lui aussi depuis vingt ans, une nouvelle maison que le public et les artistes méritent bien!

La saison des vingt ans de la Comédie de Clermont

21 Juin

La Comédie de Clermont vient de dévoiler sa nouvelle saison et ça en jette

comedie

Le graphisme de l’affiche et du catalogue de cette nouvelle saison a une fois de plus été confié à Antoine + Manuel.

Toujours aussi exigeant, Jean-Marc Grangier et son équipe viennent de dévoiler le contenu de ce que sera la prochaine saison de la Comédie de Clermont-Ferrand. Toujours soucieux d’attirer le public tout en lui proposant des spectacles exigeants et artistiquement engagés, Jean-Marc Grangier fait de la Comédie l’un des lieux de création et de diffusion les plus intéressants de France.

Et puis surtout, Jean-Marc Grangier a l’art d’expliquer ses choix et c’est sûrement pour cette raison que les deux soirées de présentation attirent chacune près de 2500 spectateurs, sans doute le taux de remplissage le plus important de la saison. La dernière a sans doute été bien faîte et bien vendue par le directeur artistique de la Comédie puisqu’elle a réuni 49 119 spectateurs dont 26,60% d’abonnés en plus. Comme quoi le public est aussi exigeant que Jean-Marc Grangier. D’ailleurs les partenaires financiers lui font confiance, qu’ils soient publics ou privés, chacun paye le prix fort pour que l’exigence du maître de cérémonie demeure à la hauteur des années précédentes.

Cette année pourtant, Jean-marc Grangier semble s’être surpassé pour attirer certains des metteurs en scènes les plus enthousiasmants du moment. Et les plus grands: je dis ça parce qu’il a quand même calé Peter Brook entre Pascal Rambert et Richard Brunel. Peter Brook: 90 ans cette année, environ 70 ans de carrière et un nouveau spectacle mis en scène en compagnie de Marie-Hélène Estienne qui nous promet un voyage réjouissant dans les méandres du cerveau. Pascal Rambert déboule de son côté avec un spectacle dont on a beaucoup parlé dans la presse spécialisée ou pas et qui met en scène la Répétition (c’est le titre) d’une pièce de théâtre. Sur scène, quatre comédiens dont deux, Emmanuelle Béart et Stanislas Nordey, presque chez eux à Clermont-Ferrand, sont réunis dans une salle de répétition pour écouter celui d’entre eux, Denis (interprété par Denis Podalydès) qui a écrit une biographie de Staline. Troublante Répétition où les acteurs jouent des personnages qui portent leur prénom et qui plaident pour un théâtre engagé.

Quant à Richard Brunel, il met en scène Vanessa Van Durme dans un texte dont elle est l’auteure et qui conte la relation d’une mère et de sa fille (qui est née garçon), leurs souvenirs communs qui s’effacent peu à peu quand la mémoire se fait la belle. Avant que j’oublie risque d’être l’un des spectacles les plus poignants de cette nouvelle saison. Richard Brunel reviendra trois mois plus tard à Clermont-Ferrand. pour mettre en scène Roberto Zucco de Koltès avec Pio Marmaï dans le rôle de l’un des tueurs les plus romanesques des années 1980.

Enfin un autre grand nom du théâtre contemporain vient s’ajouter à la liste des metteurs en scène qui semblent apprécier l’accueil du public clermontois, c’est Krystof Warlikowski. Le metteur en scène polonais était déjà venu à Clermont-Ferrand créer La Fin en 2011 et s’il revient cette année, c’est pour montrer sa Recherche du temps perdu et ses Phèdre(s). La pièce intitulée Les Français s’inspirent donc du chef d’oeuvre de Marcel Proust et si Phèdre est écrit au pluriel, c’est parce que la pièce réunit plusieurs textes classiques et contemporains autour de la figure du personnage mythologique. Pour cette deuxième pièce, Krystof Warlikowski travaillera avec Isabelle Huppert.

La saison accueillera aussi le Cirque Plume, Jean-Claude Galotta, Carolyn Carlson, la nouvelle collaboration de Prejlocaj et Laurent Mauvignier ou encore la saison 1 de la série théâtrale de Robert Cantarella Notre Faust.

Présentation de la saison 2015-2016 de la Comédie de Clermont-Ferrand – Un reportage de Richard Beaune, Bruno Lebret, Cédric Munro et Brice Ordas – Intervenants: Jean-Marc Grangier – Parties dansées réalisée par Josette Baïz et la Compagnie Grenade