Vendredi 20 mars, on va parler sexe à La Jetée, à Clermont-Ferrand. Un séminaire organisé par le CRIAVS Auvergne ( Centre Ressource pour les Intervenants auprès des Auteurs de Violences Sexuelles) et qui pose la question de la représentation du sexe dans l’Art.
Sexes et images font bon ménage. Il paraît d’ailleurs que plus de 40% des utilisateurs d’internet y viennent visionner des images pornographiques. Certaines statistiques très intéressantes nous apprennent d’ailleurs que les internautes font une trêve du sexe en ligne à Noël. Le sexe est aussi l’une des sources d’inspiration privilégiées des artistes. En remontant d’un siècle seulement, la question taraudait sans doute Gustave Courbet quand il peignit L’Origine du Monde à l’âge de 47 ans. Crise de la quarantaine ou envie de faire bouger les limites de la censure? Un siècle plus tard en tout cas, c’est encore la censure que la luxembourgeoise Deborah De Robertis défie quand elle se pose devant la toile de Courbet au musée d’Orsay et expose sa petite fleur au regard des visiteurs avant qu’une gardienne ne vienne lui demander de se cacher.
En Art, le sexe permet aux artistes de contester, de s’exprimer et d’élargier les normes d’une société un peu étriquée. En novembre 2013, l’artiste Russe Piotr Pavlenski n’a pas hésité à se clouer les testicules sur la Place Rouge pour protester contre « l’Etat policier« . Clouer ses valseuses sur des pavés, ça doit faire mal mais ça n’enverra finalement pas l’artiste en prison puisque la justice russe a finalement abandonné les poursuites. En revanche, l’image et la vidéo de la performance ont fait le tour du monde.
L’Art et le sexe ont ça de commun qu’ils peuvent prétendre à être des espaces de liberté. Ce sont ces questions et bien d’autres auxquelles les intervenants, artistes, écrivains, psychologues et philosophes vont répondre lors de cette journée de conférences. Ainsi, Thomas Sotinel, journaliste cinéma pour Le Monde, nous expliquera Comment fait-on l’amour au Cinéma et Michka Assayas, écrivain, nous parlera de la représentation de la sexualité dans l’imagerie musicale. Il intitule sa conférence Sex, drugs & Rock’n’roll, expression inventée par le musicien Ian Dury en 1977.
Il semble que La Jetée soit trop petite pour contenir un thème aussi large car la journée affiche déjà complet. Peut-être y aura-t-il des désistements de dernière minute, sait-on jamais. En tout cas, voici le programme complet.