Les organisateurs de la Comédie du Livre lui ont donné carte blanche. Lydie Salvayre, Prix Goncourt 2014 avec « Pas pleurer« , est l’invitée phare de cette édition 2015.
« J’ai lu toutes vos oeuvres, je vous adore », glisse Emma, une étudiante montpelliéraine. Les déclarations et les sourires s’enchaînent sur le stand de Lydie Salvayre. Pour Alberto, c’est un simple « Merci » la main sur le coeur.
« C’est comme cela depuis l’ouverture de la Comédie du Livre. Le stand ne désemplit pas, c’est incroyable. Je suis sidérée par l’affection que me porte les gens », s’émeut Lydie Salvayre.
La grande dame de 67 ans sait de quoi elle parle. Depuis 2014 et l’obtention du Goncourt, sa vie a été bouleversée. « En terme de public, tout a changé. Clairement, il y a un avant Goncourt et un après ». Et il n’y a pas que l’interminable file d’attente devant son stand qui s’est allongée, il y a aussi son agenda. Plateaux télés, radios, conférence : Lydie Salvayre doit se démultiplier pour répondre à toutes les sollicitations.
« Evidemment c’est fatiguant… mais c’est surtout euphorisant ! C’est fantastique de pouvoir toucher autant de monde ».
Ne croyez pas que le succès l’a changée. Lydie Salvayre porte toujours ce regard bienveillant sur ses lecteurs pendant les séances de dédicaces. Parmi ses fans, énormément d’enfants de réfugiés espagnols ayant fui le franquisme pour rejoindre Montpellier, comme elle.
« Les gens tiennent absolument à me raconter leur histoire. Des choses parfois très personnelles. Je pense que mon livre « Pas pleurer » (dont l’histoire évoque la guerre civile espagnole de 1936, ndlr) y est pour beaucoup. Je vois même des gens pleurer, c’est très émouvant ».
Maria, par exemple, a fait le déplacement tout exprès de Bordeaux pour voir Lydie Salvayre. Pas question de passer à côté de son auteure favorite : « Je suis émue. Je suis née en Galice. Mes parents ont fui Franco comme elle… C’est la première fois que je la vois. »
AURELIEN TIERCIN