02 Sep

Manoocher Deghati : « Comme des chats, les photographes retombent toujours sur leurs pattes »

ManoocherDeghati©LucGallais

Manoocher Deghati, après sa conférence au Palais des congrès de Perpignan, dans le cadre de Visa pour l’image, mercredi 2 septembre 2015. © Luc Gallais

Le photojournaliste croit au travail en amont et à l’immersion sur ses lieux de reportages. De la Révolution iranienne aux printemps arabes, trente-sept ans de métier qui en font l’un des incontournables de la profession.  

Manoocher Deghati, 61 ans, est une pointure du photojournalisme. Son CV impressionne autant que son humilité. Départ du Shah, soulèvement nord-irlandais, guerre civile au Salvador ou printemps arabes ont jalonné la carrière de ce Franco-iranien. Il est de ceux qui savent être au bon endroit, au bon moment. Le 1er juillet 1994, au retour de Yasser Arafat, une foule s’était rassemblée à la frontière de Gaza. Les organisateurs avaient prévu chaises, bancs et tapis rouge. « Je connaissais le peuple, il était impossible que les Palestiniens restent statiques. » Manoocher Deghati s’est levé, a grimpé sur sa chaise pour capturer la photo la plus emblématique du fondateur de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) sur sa terre natale.

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Sergey Ponomarev en Syrie : « Le ménage était fait avant notre arrivée »

Sergey Ponomarev, photographe russe du New-York Times explique le contexte de son reportage en Syrie.  © Lisa Sanchez

Sergey Ponomarev, photographe russe du New-York Times explique le contexte de son reportage en Syrie. © Lisa Sanchez

Avec l’exposition La Syrie d’Assad, le Russe Sergey Ponomarev montre un pays où la vie suit son cours malgré la guerre. Sa nationalité lui a ouvert beaucoup de portes à Damas. Sa profession de photojournaliste lui a permis de contourner au mieux la propagande.

Sergey Ponomarev a choisi de raconter le conflit depuis le « camp » de Bachar Al-Assad et de son armée. « Le fait que je sois russe a été un atout pour me faire accepter par le régime, quel que soit le journal pour lequel je travaille», explique-t-il lors de sa rencontre avec les festivaliers à Visa pour l’image, mardi 1er septembre, au Palais des congrès de Perpignan.

Le photographe du New-York Times s’est rendu à deux reprises en Syrie, à Damas et Homs, en août 2013 et mars 2014. Sur ses clichés, la capitale du pays semble « au premier abord, une ville comme les autres. J’ai trouvé intéressant de raconter le conflit du point de vue du régime. La version des rebelles a déjà été largement relayée dans les médias. Bien sûr, ça n’a pas été facile de côtoyer les partisans de Bachar Al-Assad, qui tue son propre peuple, mais on ne peut pas juger son régime qu’à travers les morts. Il faut voir comment cela se passe à l’intérieur ». Être Russe a aussi facilité les relations de Sergey Ponomarev avec les militaires qu’il a beaucoup photographiés. « La première chose qu’ils m’ont dite en me voyant, c’est « Félicitations pour la Crimée » », confie-t-il avec un rire nerveux.

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