Chaque jour, les festivaliers découvrent des centaines de clichés et tentent de comprendre le message du photojournaliste. Sans la légende, la mission est plus compliquée. Certains visiteurs se sont essayés à l’exercice avec une image de Pascal Maître, un reportage sur le fleuve Congo.
« Au premier plan, il y a un alligator ligoté, qui vient sans doute d’être chassé, avec des animaux de la ferme ! On ne sait pas trop ce que va devenir l’alligator. » Martin Grimaldi est un Nimois de 20 ans venu faire les vendanges. « Il y a ces deux jeunes qui rament. Ils essaient peut-être de gagner leur vie. On se trouve sans doute dans un pays africain. » Juste au moins sur la région.
Gérard Chaumeron, originaire de Loupian (Hérault), hésite, et se lance : « Pour une fois à Visa, ça n’a pas l’air d’être un conflit. C’est peut-être une opération de sauvetage d’animaux.» Il est vite repris par son épouse, Marthe. « C’est étonnant que tu penses ça, toi, qui est si pragmatique. Je crois plutôt que les deux hommes transportent les animaux jusqu’à un marché. La scène pourrait peut-être se dérouler en Guyane. »
En découvrant la photo, Bernadette, Parisienne, a l’air un peu dégoûtée. « C’est inhabituel de voir un coq sur un crocodile. Ça me fait penser à un oiseau charognard. » Un coq ?
Enouar Nesri, Montpelliérain de 40 ans, a presque trouvé. « Ce sont des pêcheurs ou des chasseurs qui tentent de trouver à manger. »
La photo de Pascal Maître représente la vie à bord d’un bateau sur une rive du fleuve Congo, qui a un rôle économique majeur. Le crocodile, par exemple, sera vendu 25 dollars par les villageois.
L’exposition « Fleuve Congo, reportage au coeur d’une légende » est à découvrir au Couvent des Minimes.
LUDOVIC GALTIER