Chaque jour, les festivaliers de Visa pour l’image se prêtent au jeu de commenter une photo dont ils ne connaissent ni l’auteur, ni le contexte. Il s’agit aujourd’hui d’un cliché issu de l’exposition Hommage de Anja Neidringhaus, photojournaliste allemande tuée en Afghanistan en avril dernier.
« Cet homme pousse un cri de joie. » En découvrant la photo, William, 19 ans, est sûr de lui. « Il vient de libérer quelqu’un, c’est certain. » L’étudiant scrute le visage de l’homme. « Il exulte. Comme un soldat après une victoire, c’est pour ça qu’il est à genoux sur le toit d’une Jeep. » À ses côtés, Anthony est du même avis. « Il célèbre quelque chose, ça se voit à la façon dont il tend les bras. » « Comme un joueur de foot à la fin d’un match que son équipe aurait gagné », ajoute en souriant William. Loin de la réalité.
Angélique, 33 ans, est plus prudente que les deux étudiants. « Je ne pense pas que ce soit un cri de joie mais plutôt d’encouragement, comme quelqu’un qui va au combat. » La jeune femme est sur la bonne voie. À côté d’elle, Sterenn ne dit rien. Elle a déjà vu l’exposition d’Anja Niedringhaus et connaît donc le contexte de la photo. Continuer la lecture