A 15 jours du Final Four de la FIBA Europe Cup (les demi-finales, puis la finale sur 3 jours, au Colisée de Chalon-sur-Saône du 29 avril au 1er mai 2016), il faut commencer à faire monter la sauce. Après tout, l’Elan Chalon n’a peut-être jamais été aussi proche d’un premier titre européen, fusse-t-il dans la 3e (et donc la moins relevée) compétition continentale. Avant de viser le titre, à domicile, il y aura une demi-finale à gagner face au club italien de Varèse. Matthias Zollner (coach du club autrichien de Güssing, battu 2 fois par Chalon puis 2 fois par Varèse cette saison) livre son analyse avant cette confrontation. D’après lui, la clé du match se situera au rebond.
Le site officiel de la coupe d’Europe FIBA a demandé à l’entraîneur Matthias Zollner, qui a pu observer de près à la fois l’équipe de Varèse et celle de Chalon, de livrer son analyse de la première demi-finale.
Coach, vous avez joué Chalon en Novembre, mais l’effectif n’a pas changé depuis, et vous avez dit que vous n’étiez pas surpris de retrouver l’Elan qualifié pour le Final Four. Quelle impression cette équipe vous a-t-elle laissée ?
Chalon est une équipe très bien organisée qui joue à un rythme élevé en attaque, et a également de très bons scoreurs. Je pense que cette équipe a des joueurs très complémentaires, c’est sa force principale. Il est très difficile de défendre face à eux, parce qu’ils ont beaucoup d’armes. Ce n’est pas comme s’ils avaient seulement un « go-to guy » sur lequel vous pourriez vous focaliser, pour les contrôler. Ils ont certes John Roberson à la mène, mais aussi Jeremy Hazell, Ilian Evtimov et Justin Brownlee qui sont d’excellents tireurs, ils ont vraiment beaucoup d’options.
Varèse démarre ses matchs en s’appuyant sur Brandon Davies à l’intérieur
Chalon tente en moyenne 27,5 tirs à trois points par match. Même à l’époque des Golden State Warriors, nous avons tendance à considérer ces équipes d’artilleurs comme moins cohérentes. Peut-on dire cela de Chalon, malgré le fait que l’équipe ait la meilleure attaque de la compétition (90,7 points par match) ?
Même si Chalon est une équipe de shooteurs, ils ont aussi un plan B. Quand l’adresse les fuit, ils peuvent compter sur Devin Booker à l’intérieur. Et ils ont des joueurs capables d’attaquer le cercle sur pick’n’roll, comme Hazell ou Tyler Kalinoski. Chalon prend un grand nombre de tirs à trois points, c’est vrai, mais ils ont plusieurs options et c’est ce qui les rend très dangereux.
Votre équipe a également affronté Varèse en janvier et février, et depuis, Mouhammad Faye a quitté l’équipe, et Christopher Wright a remplacé Ramon Galloway. Même si Varèse joue en ce moment le meilleur basket de sa saison, leur philosophie de jeu reste inchangée, alors comment définiriez-vous cette équipe ?
Varèse démarre les matchs en s’appuyant sur Brandon Davies à l’intérieur, il crée des opportunités pour les autres joueurs et il a été un atout majeur dans toutes les rencontres importantes. Dans le match 3 contre Anvers, les arrières Wright et Maalik Wayns ont aussi pesé, mais ils n’ont pas seulement ces trois joueurs. Ils ont Rihards Kuksiks qui est un excellent tireur, ils ont Kristjan Kangur qui peut jouer à la fois «3» et «4» et qui est un excellent défenseur. Ils font aussi un excellent travail dans le contrôle du tempo, même si ils ne jouent pas aussi vite que Chalon. Mais ils sont capables de belles séries, et de bien les gérer.
Matthias Zollner, coach de Güssing. (Photo : GEPA pictures/Christian Walgram)
Comment expliquez-vous que, malgré le fait que Davies n’ait pas été très bon lors du match 3 des quarts de finale, Varèse a toujours eu l’air de contrôler le jeu ? Quelles sont leurs options alternatives ?
Davies a été rapidement pénalisé par les fautes au début, mais même si il n’a pas eu autant de ballons que d’habitude, il était toujours une menace. Il est allé au poste bas, et Anvers a fait un excellent travail en lui refusant le ballon, mais cela a créé des espaces pour les autres joueurs. Varèse avait un avantage au poste de meneur de jeu, donc ils n’étaient pas obligés de passer la balle à l’intérieur. Parfois, on avait l’impression qu’ils marquaient même très facilement. Contre nous aussi, ils avaient fait un excellent travail pour trouver les failles et les exploiter. Je pense que la clé pour jouer contre Varèse est de contrôler Wayns et Wright, pour les empêcher de pénétrer. Les deux sont excellents dans la pénétration et la création pour leurs coéquipiers.
La victoire se jouera au rebond !
Si les deux équipes restent fidèles à leur style de jeu, on peut s’attendre à une belle bataille en demi-finale ? Nous associons généralement ces matchs à enjeu à de longues possessions jouées avec prudence, mais pensez-vous que ces équipes, en particulier Chalon qui joue encore plus vite, dégaineront les tirs comme à leur habitude ?
Je pense que ce sera un match offensif, avec un score élevé, et je pense qu’il est très important de se tenir au style de jeu que vous avez. Dans les différents Final Four ces dernières années, nous avons vu que les équipes qui sont en mesure de contrôler le tempo, les équipes qui jouent au rythme qui leur convient le mieux, sortent généralement gagnantes. Mon sentiment est que Chalon parvient presque toujours à dicter le rythme de ses matchs.
Alors quelle équipe va gagner dans cette demi-finale ?
Je pense que ça se décidera dans la bataille du rebond. L’équipe qui récupérera les rebonds offensifs se qualifiera probablement en finale. C’est parce que je pense que les shoots extérieurs de Chalon feront face aux pénétrations de Varèse et tout se jouera sur l’équipe qui s’offrira des secondes chances, et qui marquera après les rebonds offensifs.
LE PROGRAMME DU FINAL FOUR :
Vendredi 29/04 : demi-finales
18h30 : Openjobmetis Varèse vs Elan Chalon
21h : Fraport Skyliners vs BC Enisey Krasnoyarsk
Dimanche 01/05 :
– 17h30 : match pour la 3e place
– 20h30 : finale de la FIBA Europe Cup
Toutes les informations concernant la billetterie sont à retrouver sur le site de l’Elan Chalon !