22 Nov

Léopold Devismes. Chint ans. Incomparable mémoire de la langue picarde

Léopold Devismes attendait cette date avec impatience. Il a confié à une jeune femme -« c’est le deuxième plus beau jour de ma vie, avec mon mariage. Ma mère, ce jour là, m’avait bichonné…. »


Léopold, le jour de ses cent ans, à la maison de retraite de Saint-Valery-sur-Somme

Léopold Devsimes est né à Bouillancourt-sous-Miannay, en Picardie maritime. Il y a passé toute sa vie. Petit garçon, il a connu la guerre de 14. Il a mené une vie de paysan. « C’était un beau métier, a-t-il l’habitude de dire. Dur, mais un beau métier ».


Bouillancourt-sous-Miannay, octobre 2012

Léopold Devismes est une mémoire vivante de la langue picarde. Il l’a parlée avant d’apprendre le français. Un vocabulaire précis, riche. Un talent de conteur et aussi d’écrivain. Il a publié des textes, récits de sa ruralité ou romancés. Pour dignement fêter ses cent ans, les Picardisants du Ponthieu et du Vimeu ont lui ont offert un livre, SON livre, un recueil de ses plus beaux texte. Dans l’un d’eux, Léopold écrit « Quante oz est viu, o rbot ses notons »… quand on est vieux, on retrouve ses souvenirs… « Erbatte ses hotons », nous dit-il, est une expression née des vieux métiers : autrefois, quand la récolte de blé était engrangée, on battait le blé, les grains volaient en l’air « conme inne volèe d’moucrons » des épis tombaient au sol, cassés, mais pas décortiqués, « ch’étoait o, des vrais hotons », ces épis perdus qu’on récupérait pour les rebattre…. »

Reportage France 3 Picardie, Sabine et Bernard Godard, montage Jérôme Houbron.

Cent ans et encore tant de mots à nous apprendre, tant d’histoires à nous raconter. Léopold, c’est une bibliothèque à lui tout seul !

30 Mar

Manifestations pour défendre les langues régionales

Les défenseurs des langues régionales ont manifesté ce samedi 31 mars contre la « frilosité » de l’Etat à l’encontre de ces patrimoines menacés, profitant de la campagne présidentielle pour réclamer une nouvelle fois la ratification de la Charte pour la sauvegarde des langues régionales.

La France a signé en 1999 la Charte du Conseil de l’Europe (1992), mais ne l’a jamais ratifiée. En février dernier, Nicolas Sarkozy a déclaré, en réponse à son rival François Hollande, favorable à la ratification : « Quand on aime la France, on ne propose pas de ratifier la Charte des langues régionales et minoritaires. »

En Picardie, les éminents membres de l’Académie d’Chés Lafleur ont posé symboliquement un panneau d’entrée de ville en picard « Bieuvé » en complément du panneau « Beauvais »en français.

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