Dans le cadastre de Marseille, une partie du grand Parc balnéaire du Prado ne figure pas sur les plans. Nous avons mené notre enquête pour tenter de résoudre cette énigme.
Gaston Defferre rêvait de faire une croisette Marseillaise dans les quartiers sud de la ville.
Grâce aux déblais des grands chantiers des années 70 à 80 notamment ceux du métro de Marseille, le rêve du maire a pu s’accomplir. Son nom : le parc balnéaire du Prado.
Un parc de 70 hectares
Le parc balnéaire du Prado comprend :
– 7 plages
– près de 3 kms de littoral
– 70 hectares (sur lesquels se trouvent entre autre des espaces verts)
– le centre municipal de voile
– des aires de jeux
– des parkings
– un complexe regroupant des boutiques, des restaurants
– un skatepark (l’un des meilleurs d’Europe).
En 1976 et 1984, ce site artificiel gagné sur la mer, a été concédé par l’Etat à la ville de Marseille. Le Domaine Public Maritime est inaliénable et imprescriptible, cette règle est en vigueur depuis 1566. C’est l’Edit de Moulins signé par le roi Charles IX.
Des images différentes
Sur les images satellite on voit deux avancées sur la mer.
La première tranche au nord, s’étend du bas du quartier du Roucas Blanc jusqu’à l’Huveaune. La seconde tranche au sud, part du fleuve jusqu’à la vieille chapelle.
Sur le plan cadastral, cette deuxième partie a disparu !
Les 50 hectares du parc balnéaire Prado sud n’existent pas sur le cadastre de Marseille.
Une énigme urbanistico-administrative
L’énigme urbanistico-administrative commence quelques centaines de mètres après avoir dépassé la statue de David qui trône au bout de l’avenue l’avenue du Prado.
La route enjambe l’Huveaune qui se jette dans la méditerranée. Juste après l’embouchure, on voit la mer, une plage. Les véliplanchistes friands de ce lieu l’appellent « épluchure beach ».
Sur cette surface gagnée sur la mer, se trouvent notamment des espaces verts. Au milieu, le bowl un lieu mythique pour les skateurs. Et l’Escale Borely : près de 25 000 m² dédiés au commerce de loisirs avec des restaurants, des bars, des boutiques, et des plages privées. La gestion de cet espace commercial balnéaire a été confiée par la ville de Marseille à la Sogima .
Dans ses comptes de l’exercice 2013, la Société de Gestion Immobilière de la ville de Marseille, provisionne prudemment un million d’euros en raison de l’incertitude sur la reconduction de la concession en 2014.
L’absence du parc balnéaire du prado sud sur le plan cadastral de la ville pose la question de la fiscalité appliquée notamment auprès des commerces de l’escale Borely. Didier Réault, conseiller municipal délégué à la mer et aux plages, explique que la Sogima exploite la concession directement avec les restaurateurs (les baux commerciaux et les redevances) et les plages privées. En ce qui concerne le vide sur le plan cadastral, l’élu indique :
«On n’est pas dans une logique de non droit. On est juste dans une retranscription qui n’a pas été faite sur des plans.
En tout cas nous, maintenant, à la ville on souhaite depuis plusieurs années faire en sorte que sur nos plages nous ayons la capacité de les gérer. Nous ville de Marseille avec l’Etat qui est propriétaire, nous sommes dans une logique de régularisation… » Plus loin le conseiller municipal précise : « qu’un plan littoral a été voté fin 2010 par le Conseil Municipal qui comprend entre autre un alignement de l’ensemble des concessions (du Roucas Blanc à la Vieille Chapelle). Dans la délibération du 6 décembre 2010, il est indiqué qu’il a été convenu avec la Direction Départementale des Territoires et de la Mer, que le renouvellement des concessions et la modification interviendront au 1er janvier 2015″.
Au Conseil Municipal de Marseille du 25 mars 2013 une nouvelle délibération est prise. Elle précise qu’il est demandé à l’Etat le renouvellement au bénéfice de la ville de Marseille au 1er janvier 2015 des concessions du Parc Balnéaire du Prado en y incluant la plage de la Pointe Rouge.
Au cours de notre entrevue, Didier Réault indique que le renouvellement des concessions ne se fera pas avant 2017 ou 2018. Le Conseiller Municipal explique que d’autres priorités ont été traitées notamment la réhabilitation de la plage des catalans « la plage du centre-ville, mondialement connue ! »
32 ans après la concession du Parc Balnéaire du Prado Sud, par l’Etat, l’administration fiscale ne l’a toujours pas répertoriée.
27 000 places cédées à prix réduit
Avant d’aborder l’aspect South Winners, le capitaine de police s’interroge, dans sa synthèse datée d’octobre 2014, sur l’organisation générale des clubs de supporters, qui est une source de déficit pour l’OM. A l’époque de la rédaction du rapport (2014), l’Olympique de Marseille « fait un cadeau annuel unique en France » en ne vendant pas ses billets directement aux abonnés, comme c’est le cas pour les tribunes latérales du stade vélodrome. Un usage mis en place en 1987 pendant la période Tapie. Les 27 000 places sont cédées à prix réduit aux neuf groupes de supporters organisés en associations.
Un manque à gagner de 900 000 euros
Le manque à gagner financier pour l’OM est évalué à environ 900 000 euros. Le club a mis fin à cette pratique le 4 février dernier en passant un accord historique avec les associations de supporters. Dans leur enquête, les policiers ont constaté une connivence entre certains dirigeants du club et ceux des associations de supporters pour faire pression sur l’entraineur et les joueurs.