Depuis le 22 juin, trois hommes sont jugés par la cour d’assises d’Aix en Provence pour trois braquages de casinos. Les faits datent de février à juin 2011. Une fois le casino de Cassis et deux fois celui d’Aix en Provence
©France 3 Provence-Alpes
Ghalem Zougani, né à Marseille, le 17 décembre 1973, âgé de 43 ans, ne connaît pas l’histoire de ses parents. Issu d’une famille de six enfants, il a été placé dans un foyer de la DDASS dès l’âge de deux mois, puis dans différents foyers de la région, jusqu’à l’âge de 20 ans. Au cours de son adolescence, Ghalem Zougani, a fréquenté un centre de délinquants marseillais. Déscolarisé dès la 5ème, à cause de son comportement, il aurait passé un CAP coiffure avant un service volontaire long à La Réunion dans la Marine Nationale, qu’il a tenté d’intégrer. Sa candidature n’a pas été retenue selon lui :« je n’avais pas le profil ». « J’ai pratiqué la boxe et football. »
« je n’avais pas le profil ».
Toujours selon Ghalen Zougani, jusqu’en 2005, il n’a pas rencontré de problèmes avec la police ni la justice. De 1997 à 2002 après différents emplois en cdd, il obtient un cdi en tant que chauffeur de poids lourds : « au bout de quatre mois, l’employeur m’a viré, car je ne faisais pas partie du moule…Depuis 2002, j’ai arrêté le travail…après, je me suis dit qu‘il y avait d’autres façons pour gagner sa vie…en 2005, j’ai été mis en examen pour un vol à main armée pour une attaque de fourgon blindé…j’ai toujours crié mon innocence…j’ai été condamné à trois de prison… à la maison d’arrêt de Luynes, j’ai connu Giorgi, Distanti et Anigo, avec qui je n’avais aucune relation… Je ne connais pas Palmisano. A ma sortie de prison, il a été difficile de trouver du travail, je me suis inscrit au chômage, j’ai fais des gâches, je me suis inscrit à des formations, c’est tout. » « on voit qu’il n’y a que des échecs dans vie…une succession d’échecs! » Au cours d’un entretien avec un expert psychologue, en juillet 2012, Ghalem Zougani dit « je suis anéanti, fini; ma vie s’arrête là; je vais sortir à 45 ans; les flics me tueront la prochaine fois… »
les flics me tueront la prochaine fois…
Le casier judiciaire de Ghalem Zougani porte la trace d’une seule condamnation prononcée par la cour d’assises d’appel de Nice le 6 janvier 2011. trois ans d’emprisonnement pour des faits de complicité de vol en bande organisée avec arme.
Paul Giorgi, né à Marseille, le 12 février 1979, âgé de 40 ans, marié, père d’un enfant, a grandi dans le quartier Consolat au nord de la ville. Il a vécu principalement chez sa grand-mère maternelle. D’après ses déclarations, recueillies au cours d’un interrogatoire de personnalité, sa mère n’a pas pu s’occuper de lui, parce qu’elle avait été victime d’un accident et qu’elle se droguait; elle s‘est suicidée alors qu’il avait avait 18 ans. Paul Giorgi, dit avoir arrêté l’école à la fin de la 4ème et avoir « commencé à traîner dans le quartier .. » Plusieurs fois condamné alors qu’il était mineur, notamment pour vol de voiture « c’était pour faire les beaux devant l’école… » il a été suivi par les services de la Protection Judiciaire de la Jeunesse jusqu’à ses 18 ans. Paul Giorgi dit devant la psychologue, en juillet 2012, qu’après 18 ans « ça a été la prison, encore la prison; mais ce n’est pas une excuse… »
après 18 ans « ça a été la prison, encore la prison; mais ce n’est pas une excuse… »
Le Casier judiciaire de Paul Giorgi porte neuf condamnations entre 1997 et 2006. Il a été condamné en 2006 à sept ans de prison par le tribunal correctionnel d’Aix en Provence pour le braquage d’un supermarché à Ensues la Redonne.
Sylvain Palmisano, né à Marseille le 22 octobre 1976, âgé de 40 ans, père d’un enfant de 16 ans.
La mère de Sylvain Palmisano ne parvenant pas à assurer matériellement l’éducation de son fils, à cause de son alcoolisme, il a été placé très jeune dans des foyers de la DDASS, puis a vécu alternativement, chez son père, chez ses grands-parents et en famille d’accueil. Il dit avoir grandi au parc Kalliste dans les quartiers nord de la ville. Sa scolarité s’arrête en 4ème, ensuite il passe un CAP en pâtisserie, avant d’être obligé d’arrêter le métier, en raison d’une allergie à la farine. Le jeune homme souffrait de crises d’asthme. A l’âge de 16 ans, il vit en couple avec la mère de son fils Frédérick né en 2001. Ensuite, il occupe des emplois de gardien et réceptionniste dans un centre médical, le poste a été supprimé, dans un magasin de pneumatiques, jusqu’à ce que le commerce ferme
.Je suis parti par la fenêtre, sans aide, sans préméditation
Le casier judiciaire de Sylvain Palmisano porte 11 mentions. Les premières condamnations sont prononcées vers l’age de 15 ans. Entre 2000 et 2010, il est incarcéré pour différents délits, notamment des faits de vols de véhicules. En septembre 2001, il s’évade : « j’étais à l’hôpital pour des opérations dentaires que j’avais payé, j’ai vu une barre avec laquelle, j’ai brisé mes entraves aux pieds. Je suis parti par la fenêtre, sans aide, sans préméditation…je suis resté 5-6 mois en cavale… » En avril 2003, Sylvain Palmisano est condamné à sept ans de prison pour plusieurs vols avec armes.
Il dit ne pas connaître ses coaccusés. Il comparaît libre à ce procès, les deux sont détenus.
Les trois quadragénaires contestent les faits de vols avec armes en bande organisée et de violences volontaires reprochés.
Paul Giorgi encourt au maximum vingt ans de réclusion criminelle.
Ghalem Zougani et Sylvain Palmisano encourent la réclusion criminelle à perpétuité parce qu’ils son en situation de récidive légale.
L’avocat général Pierre Cortes, devrait prononcer son réquisitoire jeudi 29 juin.
Le verdict est attendu le 30 juin.