Christophe Cotte, conduisait la voiture de la Bac d’Aix en Provence qui a essuyé une rafale de Kalachnikov. Son coéquipier et passager Eric Lales a été mortellement atteint par les tirs.
Les faits se sont produits dans la nuit du 27 au 28 novembre 2011.
Une course poursuite s’engage entre les policiers et une équipe de malfaiteurs qui ont pillé 3 supermarchés.
Christophe Cotte ©France3 Provence Alpes
« Je n’ai rien oublié, je me souviens de chaque seconde, je me rappelle de tout ! »
Debout, face aux jurés, Christophe Cotte, essaie de contenir son émotion. Une boîte de mouchoir est posée sur la tablette, devant lui. Le policier raconte par le menu comment, avec son coéquipier il reçoit, un message radio, indiquant qu’un cambriolage était en cours dans un magasin de surgelés à Venelles, près d’Aix en Provence. Deux berlines allemandes dont un break noir sont signalés suite à une action identique dans un supermarché d’Aubagne. L’équipage BAC prend la direction de Venelles. En chemin, ils croisent une voiture correspondant au signalement . Pour en voir le cœur net Christophe Cotte décide de faire demi tour pour vérifier s’il s’agit ou non du véhicule signalé. Les deux voitures roulent à vitesse modérée, les deux policiers s’approchent pour vérifier l’immatriculation de l’Audi RS4. Le chef de bord, Eric Lales interroge le fichier. La plaque est fausse. Les deux policiers suivent à distance le break noir, qui subitement sort de la voie rapide reliant Aix en Provence à Vitrolles. La course poursuite commence. « ça roule très très fort! » indique le fonctionnaire de police.
ça roule très très fort!
D’autres effectifs de police sont mobilisés. Les deux voitures roulent très vite. Christophe Cotte regarde le compteur qui indique 220 km/h. Un équipage de la BAC de Vitrolles a mis en place une herse mobile. Quelques centaines de mètres plus loin, l’Audi s’immobilise.
Le véhicule de Police et les impacts de balles sur le pare brise
Eric Lales ©France3 Provence Alpes
Un déluge de feu
Devant la cour Christophe Cotte, se cramponne à la barre et raconte la scène : « Eric me dit ça sort à droite »
« Eric me dit ça sort à droite »
« Précisément, je ne vois une personne à l’arrière droit du break, un individu habillé en clair. Le souvenir que j’ai, ce sont les détonations. A ce moment là, je me baisse et j’accélère à fond. Mon cerveau ne fonctionnait pas. Je ne vois pas les impacts sur le pare brise.
Ça tirait de partout. J’avais l’impression que ça ne s’arrêterait jamais
Ça tirait de partout d’abord sur le devant, sur le côté puis après être passé les tirs ont continué sur l’arrière de notre véhicule. J’avais l’impression que ça ne s’arrêterait jamais. J’ai senti de l’acharnement. J’ai senti la voiture bouger, le moteur commençait à avoir des ratés. C’est quand j’ai pris la bretelle de sortie que j’ai compris. Je regarde Eric, je pense à ses filles, je suis choqué. Il continuait à respirer, on l’entendait râler. »
« je n’ai pas fait de conneries! »
Christophe Cotte estime avoir été prudent jusqu’au bout « je n’ai pas fait de conneries! »
La cour ©France3 Provence Alpes
« Vous n’avez pas fait de conneries » Le président de la cour d’assises
Le président de la cour d’assises s’adresse au policier, qui est aussi partie civile dans cette affaire « vous n’avez pas fait de conneries. Vous n’avez rien à vous reprocher. Vous avez agit en professionnel, que ce soit clair pour vous!«
Christophe Cotte en compagnie de maître Molina, son avocat ©France3 Provence Alpes
Vous êtes un miraculé
Maître Molina, l’avocat de Christophe Cotte demande à son client s’il n’est pas un miraculé ?
« j’ai toujours des éclats dans la tête et l’avant bras. Les éclats de balles qui m’ont touché sont celles qui ont touché Eric au moins on partage ça un peu… »
Réponse du Policier, « j’ai toujours des éclats dans la tête et l’avant bras. Les éclats de balles qui m’ont touché sont celles qui ont touché Eric au moins on partage ça un peu… » Vendredi, j’ai été opéré, j’ai passé le weekend avec des drains. Pour moi c’est important d’être là, tous les jours. »
Qu’attendez-vous du procès ?
« Les accusés se réfugient derrière les incertitudes du dossier. Je pense qu’ils n’ont pas beaucoup de valeurs humaines. Ils trouvent normal de ne pas déclarer les enfants pour toucher les allocs, de ne pas payer la TVA. Nous c’est l’inverse, on n’est pas fait comme ça »
©France3 Provence Alpes
Les deux principaux accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité. L’accusation reproche à Jean Bengler d’avoir tiré sur les policiers sur ordre de Jean-Baptiste Dominici. Les deux hommes contestent les faits reprochés.
Le vercit est attendu le 17 mars.