La conférence de presse de rentrée à été l’occasion de poser quelques questions à Marie-Guite Dufay sur le contexte très particulier de la réforme territoriale.
Elle a fait le choix de continuer à avancer. Le rapprochement entre sa région et la Bourgogne, elle y croit : « le pays a besoin d’air, de bouger » et « si on est dans une réforme, on est dans une réforme : il faut bouger ». Avec son homologue de Bourgogne, ils avaient été les premiers à décider de travailler ensemble pour construire une grande région Bourgogne-Franche-Comté. C’était au printemps 2014. Mais il semblerait que la façon de faire du gouvernement ne lui facilite pas tout à fait les choses.
Avec d’abord le calendrier électoral et l’hypothèse d’élections régionales avancées au mois de juin pour ne pas risquer une censure du conseil constitutionnel : « Je ne sens pas bien les choses, je ne vois pas comment on peut être prêt au mois de juin. Moi, décembre ça m’allait bien ». Marie-Guite Dufay est sur la même ligne que tous les présidents de région : ce calendrier est intenable.
L’idée a été avancée de découpler les élections territoriales. Pour les régionales, ce serait en décembre mais pour les cantonales ce pourrait être en juin. Seulement la déclaration de Stéphane Le Foll envisageant le maintien des conseils généraux en zone rurale soulève plus de question qu’elle n’en résout : « Moi, je ne sais pas ce qu’est une zone rurale« et effectivement la définition n’est pas bien claire. Marie-Guite Dufay n’a jamais été contre le maintien des départements. A une condition : qu’ils se recentrent sur leurs compétences sociales : « avoir une politique sociale, c’est possible et ça engage l’avenir. Si le département doit rester c’est sur cette seule compétence. Et alors, il faudra peut être qu’il y ait moins d’élus par assemblée. »
Régionalement, l’entourage de la présidente estime avoir remportée une victoire parlementaire en faisant passer un amendement sur le choix de sa capitale par le parlement régional lui même « Dans la loi, on parlait de chef-lieu ! Mais c’est une vision du XIX ème siècle, ça n’existe plus. Oui, je défends l’idée qu’il est possible de trouver un équilibre entre les fonctions métropolitaines. Je ne le cache pas, quand je dis ça on me regarde bizarrement, en se demandant ce que je veux dire mais il faut trouver une harmonie avec les Bourguignons. Tout ne peut pas aller à Dijon ou à Besançon ». Sur ce dernier point, le risque est cependant mesuré.
Bref Marie-Guite Dufay a choisi l’offensive. Certainement par convictions, mais elle n’a guère d’autre choix.