Il est remonté comme une pendule, Philippe Saint-André, et ce n’est pas la soirée que certains joueurs du XV de France ont passé dans un restaurant chic de la capitale à l’issue de la défaite contre le Pays de Galles (13-20) qui a calmé son courroux. Après avoir recadré ses Bleus, dimanche matin, le manager tricolore les a chargés en conférence de presse. Valéry Lefort, qui suit l’équipe de France de rugby pour le quotidien La Montagne, a assisté au spectacle. Lundi après-midi, dans le Club des Clubs, il a raconté que PSA « après le banquet, était furax« . Saint-André a alors lâché une petite phrase qui a fait mal aux joueurs : « entre dix et quinze des mecs qui sont là ne verront pas la coupe du Monde« , enchaîne le journaliste.
Annick Hayraud, entraîneure de l’AS Romagnat rugby et ancien membre du staff de l’équipe de France féminine, estime quant à elle que « si proche de la coupe du Monde, les joueurs ont besoin d’être sereins et d’avoir une certaine confiance« . Quand on se pose trop de questions, « à un moment donné, c’est chacun pour soi » poursuit-elle. PSA fait-il confiance à ses joueurs ? Pas sûr. « Cette semaine, Philippe nous a dit que chaque joueur joue sa tête à chaque match de l’équipe de France« , complète Valéry Lefort. Depuis sa nomination, Saint-André a utilisé 81 joueurs, ce qui ne favorise pas forcément la sérénité au sein du groupe.
Ancien joueur de l’ASM, dix-huit fois sélectionné en équipe de France dans les années 2000, David Bory rappelle que « juste avant la coupe du Monde en Australie, ils avaient une équipe stable, d’ailleurs on remporte le grand chelem avec trente bonhommes« . Pour préparer une coupe du Monde, « il faut un groupe stable », dit-il, « il peut arriver qu’un bonhomme passe au travers, ce ne sont pas des machines, mais sur les postes clés que sont talonneur, numéro 8, demis de mêlée et d’ouverture, voire arrière, il faut une épine dorsale qui a la confiance du sélectionneur et construire autour de cette épine dorsale« .