07 Oct

La fusion Auvergne/Rhône-Alpes au coeur d’une Voix est Libre Spéciale le 11 octobre à 10h50 #FusionRAA

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Le compte à rebours a commencé. En décembre 2015, les électeurs d’Auvergne et de Rhône-Alpes devront élire leurs conseillers régionaux. Ce scrutin marquera la fusion entre les deux entités comme le prévoit le premier volet de la réforme territoriale adoptée le 23 juillet dernier par les députés.

La fusion aura-t-elle vraiment lieu ou se traduira-t-elle en absorption de la plus petite par la plus grosse? Quels seront les atouts et les faiblesses de cette nouvelle région? Quel sera son poids économique? Comment intégrera-t-elle le Grand Lyon? Toutes ces questions, et bien d’autres, seront posées aux quatre invités d’une Voix Est Libre exceptionnelle préparée par les rédactions de France 3 Auvergne, Rhône-Alpes et Alpes, le samedi 11 octobre à 10h50.

Les invités seront:

  • Jean-Jack Queyranne (pdt PS de la région Rhône-Alpes)
  • René Souchon (pdt PS de la région Auvergne)
  • Brice Hortefeux (eurodéputé et conseiller régional UMP de la région Auvergne)
  • Hervé Gaymard (député et pdt UMP du Conseil Général de la Savoie)

Un peu d’histoire

En 2009, le comité Balladur proposait de ramener à quinze le nombre de régions en provoquant des fusions. Celle de Rhône-Alpes et Auvergne est alors évoquée. Si René Souchon parle aujourd’hui de « mariage » entre les deux voisines, il n’a pas toujours défendu cette idée. A l’époque de la publication du rapport de l’ancien premier ministre, le président du Conseil Régional d’Auvergne disait: « Elle est stupide parce que l’Auvergne a une forte identité historique, géographique, économique. Et la supprimer ne résout rien et n’apporte pas plus d’efficacité« . Et de poursuivre: « je vois mal comment l’Auvergne pourrait être absorbée purement et simplement dans Rhône-Alpes avec des départements, comme le Cantal, qui sont entièrement tournés vers Toulouse, voire Montpellier, grâce à l’A75« .

Son homologue Rhône-Alpins n’était pas plus tendre avec cette idée de fusion. « Il n’y a aucune justification » réagissait alors Jean-Jack Queyranne en rappelant que sa région avait « la taille de la Suisse, avec le nombre d’habitants du Danemark » et il ne voyait pas « l’intérêt de s’étendre« . Pourtant, en 2014, le discours n’est plus le même. Le 3 juin, M. Queyranne « accueille favorablement le projet de fusion entre Rhône-Alpes et l’Auvergne annoncé par le Président de la République« , il évoque même une « chance historique« .

Droite, l’UMP Brice Hortefeux estimait récemment que cette fusion était une « cohérence économique et, dans plusieurs cas, administrative« . En 2009, le conseiller régional d’Auvergne était plus modéré: « Je pense que là-dessus il faut pas se précipiter, certainement faire de la pédagogie, consulter la population, et donc, engager une réflexion de manière sereine, et pas brutale« , disait-il alors. Brutal, il l’est davantage quand il attaque le président de la Région Auvergne après l’annonce du projet de Manuel Valls: « cette fusion Rhône-Alpes-Auvergne sonne comme un désaveu pour René Souchon qui souhaitait une fusion entre l’Auvergne et le Limousin. Encore une fois, il se voit désavoué par son propre parti« .

09 Déc

La Voix Est Libre Spéciale Municipales : « Où sont les femmes ? »

La loi du 16 décembre 2010 prévoit que « la dotation publique prend en compte le respect de la parité aux élections territoriales». L’Assemblée Nationale a ensuite adopté, le 17 avril 2013, le projet de loi relatif à l’élection des conseillers départementaux, municipaux et communautaires, qui étend l’application des lois sur la parité aux différents échelons locaux. En clair, la parité devient enfin incontournable et sera appliquée aux prochaines élections municipales. On revient de si loin…

Un peu d’histoire

Sous l’ancien régime, du temps de Philippe IV, déjà, les femmes étaient officiellement cantonnées à un rôle non-politique. Au Moyen-âge, quelques avancées ont permis aux femmes d’hériter d’un fief et de le gouverner. Puis, à l’instar de la loi salique, invoquée au XIVème siècle, les rois n’ont pas hésité à inventer des lois pour écarter les femmes du trône.

Bien plus tard, c’est au moment du Front Populaire, en 1936, que Léon Blum fera entrer trois femmes au gouvernement. Mais, sous le régime de Vichy, elles seront à nouveau assignées à un rôle de femmes au foyer, et mères exemplaires.

Le droit de vote sera finalement accordé aux femmes le 21 avril 1944, et elles participeront à un premier suffrage en 1945 lors d’élections…municipales.

La parité ou la monnaie

La parité n’est pas un concept neuf. Dès 1957, le Traité de Rome impose aux six états membres d’assurer l’égalité des salaires. Mais en France, c’est le Conseil Constitutionnel qui, le 18 novembre 1982, va rejeter l’idée d’imposer un quota de 25% de femmes sur les listes municipales au nom du principe d’égalité républicaine.

Il faudra une première loi accompagnée de promesse de sanctions financière, en 2000, pour que la parité soit enfin respectée ou presque.

En 2007, une nouvelle loi oblige les partis à alterner des candidats des deux sexes sur leurs listes pour les élections municipales dans les communes de plus de 3 500 habitants, au risque de s’exposer à des sanctions financières aggravées. Avant que cette règle de parité totale ne concerne, donc, toutes les communes de plus de 1 000 habitants (237 en Auvergne), et ce, dès les prochaines échéances.

Où sont les femmes ?

En 2010, en France, la part des femmes élues à l’Assemblée Nationale est de 18,9%. Au même moment la moyenne européenne est 24,15%. On est loin de l’exemple suédois qui atteint 47% de femmes élues. Les choses ont légèrement progressé en 2012. On compte alors 26,9% de femmes députées. A ce rythme, on estime que la parité serait atteinte à l’Assemblée dans 15 ans.

En 2006, la France pointe au 84ème rang des nations en termes de proportion de femmes élues dans ces assemblées. En 2008, on comptait seulement 35% de femmes dans les conseils municipaux.

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Doit-on croire en l’efficacité de ces lois imposant la parité ?

Oui, selon l’Observatoire des inégalités : «Aux élections municipales de 2008, le pourcentage de conseillères municipales était de 35 %. On peut noter cependant une différence importante entre les communes de moins de 3 500 habitants, non soumises aux contraintes de la loi sur la parité, qui comptent 32,2 % de conseillères municipales, et les autres communes qui en comptent 48,5 %. Malgré ces chiffres encourageants, seuls 13,8 % des maires sont des femmes, et celles-ci ne dirigent que 6 des 38 communes de plus de 100 000 habitants. »

Emission spéciale «  Où sont les femmes », samedi 14 décembre à 11h

Le samedi 14 décembre, Jean-Paul Vincent et Yannick Kusy recevront, au cœur de Clermont-Ferrand, de 11h à 12h30, plusieurs femmes, pour tenter de comprendre pourquoi cette parité a bien du mal à s’imposer.

  • Mireille Lacombe, candidate à la Mairie de Clermont-ferrand, et également vice-présidente du Conseil Général du Puy-de-Dôme. Une femme en campagne dans une grande commune.
  • Geneviève Fustier, ancienne maire de Saint-Arcons-d’Allier. Dans les années 70, elle avait mobilisé jusqu’à l’armée pour rénover sa commune en ruine.
  • Annie Tallard, maire de Lastic (63) qui ne se représente pas. Lors de la dernière réunion des maires du Puy-de-Dôme, cette dernière avait apostrophé le préfet sur la difficulté à se trouver un candidat à sa propre succession.

De nombreux reportages, réalisés par les équipes de la rédaction de France 3 Auvergne ponctueront cette émission réalisée en public. Une de nos équipes est notamment allée à la rencontre des citoyens pour les interroger sur les « idées reçues » concernant les femmes en politique.

Votre avis compte !

Vous pouvez d’ores et déjà envoyer vos questions, commentaires et réflexions sur Twitter via le mot-dièse #OSLF ou en utilisant le formulaire ci-dessous. Nous les afficherons à l’antenne. A vos claviers !

Pour aller plus loin :

http://www.ellesaussi.org,site d’un réseau militant pour la parité dans les instances élues

www.inegalites.fr, site de l’Observatoire des inégalités

http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/parite/, les travaux du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, et tous les textes de loi concernés