11 Fév

Juste pour rire… – l’édito de Jean-Paul Vincent

Jean-Paul VincentAprès un an de tractations en tous genres, ça y est c’est fait. La droite clermontoise est en désordre de bataille. Merci, Messieurs ! Ce fut un beau spectacle. Un peu long peut-être, mais plein de rebondissements. Des rires des uns aux larmes des autres, de Shakespeare à Courteline, il y en a eu pour tous les goûts. Encore une fois, merci.

Olivier Bianchi, votre adversaire socialiste, aussi, vous dit merci. Vos longs mois de chamailleries et votre désunion affichée lui ouvrent une voie royale vers la victoire. Il faut dire que vous avez fait fort. Un an pour revenir au point de départ. En passant et repassant par les mêmes propositions, abandonnées puis reprises, puis écartées, puis remises sur la table.

Vous avec fait fort en promettant à longueur de déclarations très médiatiques une union que par ailleurs vous donniez l’impression de vouloir torpiller  à tout prix. Aujourd’hui chacun rend l’autre responsable de l’échec. On ne saura jamais le fin mot de l’histoire et les responsabilités de chacun.

Ou c’est stupide, ou c’est voulu. Mais alors par qui et pourquoi ?

Mais l’UMP les voulait-elle vraiment cette union et cette victoire ? Au dernier moment, alors que les négociations étaient déjà très tendues, aller mettre une liste concurrente « dans les pattes » du maire sortant de Chamalières (UDI) ne pouvait que déclencher la colère des centristes et faire définitivement capoter l’idée d’une liste unique. Ou c’est stupide. Ou c’est voulu. Mais alors par qui et pourquoi? Une idée ?

Battu de 800 voix en 95 par Roger Quilliot, Valéry Giscard d’Estaing s’était dit, que ne pouvant pas être maire de Clermont, personne à droite ne le serait à sa place. Il a tout fait aux scrutins suivants pour la faire échouer. Depuis la malédiction continue, mais VGE n’est plus là. Alors qui?

Et maintenant, la campagne, la vraie

En juin dernier Jean-Pierre Brenas était démocratiquement élu chef de file de l’UMP par les adhérents. A défaut de victoire en mars prochain, cette légitimité lui permettait de construire une opposition de droite crédible  à Clermont. C’était sûrement son projet. Ce qui vient de se passer pourrait bien l’avoir définitivement torpillé. « La gauche règne sans partage sur cette ville depuis 70 ans » se lamente la droite. Elle fait tout pour que ça continue.

Et maintenant la campagne. La vraie. Celles des programmes. On va enfin savoir ce qui vous sépare. On va enfin savoir si ce triste spectacle était une querelle d’idées et de projets ou une simple empoignade d’egos surdimensionnés. Mais quelle énergie reste-t-il aujourd’hui à vos militants ? A entendre certains d’entre eux, l’amertume est grande  et la motivation en berne.

 Et puis reste l’épilogue, l’entre deux tours. Allez-vous oser reparler d’union ? Chiche ! Un dernier coup. Juste pour rire.

Jean-Paul Vincent (@JPVincentF3Auv)

23 Jan

Tout ça pour ça ! – l’édito de Jean-Paul Vincent

Jean-Paul VincentAlors, là ! On reste sans voix ! On croyait avoir tout vu, tout entendu, y compris le plus inouï, le plus inattendu, le plus inimaginable, le plus abracadabrantesque… et voilà qu’il en restait encore ! Nous n’étions donc pas au bout de nos surprises. Après avoir pendant près d’un an tenté, par tous les moyens, de mener la liste clermontoise de droite aux municipales, Gilles-Jean Portejoie rejoint la liste centre droit de Michel Fanget à la 9ème place. Tout ça pour ça.

Personne n’est dupe…c’est du « off » mais « in ».

Résumé de l’épisode précédent. Besse, Saint-Cochon. Notre fête à tous puisqu’il paraît qu’un cochon sommeille en chacun de nous. Rendez-vous festif et convivial. Populaire et politique. Depuis 20 ans, tous les ténors de la politique puydômoise, tous bords confondus, s’y retrouvent, invités par André Gay, président de la communauté de communes du Sancy. Et à deux mois des municipales, aucun n’aurait voulu manquer le rendez-vous 2014. Absents remarqués, Olivier Bianchi et Jean-Pierre Brenas, les candidats PS et UMP de Clermont-Ferrand. Pas invités, pour ne pas gâcher la fête.

A l’heure de l’apéritif, les conversations, informelles, vont leur train. Les politiques échangent quelques considérations sur le scrutin à venir. En aparté, mais pas trop, afin que les journalistes présents n’en perdent pas une miette. Personne n’est dupe…c’est du « off » mais « in ».

 Et M.C. ne peut s’empêcher de « l’ouvrir ». On ne se refait pas.

Parmi eux Brice Hortefeux, on ne présente plus, et un ex sénateur-maire du département, aujourd’hui conseiller constitutionnel. Tenu au devoir de réserve, il doit donc « la fermer », ce sont ses propres mots. Nous l’appellerons donc M.C. Et M.C. ne peut s’empêcher de « l’ouvrir ». On ne se refait pas.

  • M.C.- Alors Gilles-Jean Portejoie, c’est fini. (Le ton est à peine interrogatif)
  • B. Hortefeux : …silence et demi sourire en coin. (On pense : « qui ne dit mot consent »)
  • M.C.- Ça doit l’arranger, car son problème c’est le suffrage universel.
  • B.H. – Nous partageons la même analyse.
  • M.C.- Vous l’avez bien aidé.

Fermez le ban. Les journalises se regardent. A-t-on bien compris ce qui vient de n’être pas dit ? Gilles-Jean Portejoie serait donc hors jeu ? Un tour de cochon ? Question à l’ancien ministre: mais alors vous l’annoncez officiellement quand votre tête de liste? Brice Hortefeux : « Mais elle est connue depuis un an, c’est Jean-Pierre Brenas, c’est même la première fois depuis 1956 que la tête de liste d’opposition à Clermont est désignée si tôt« . Ah, bon !

Le pathétique psychodrame que la droite nous adonné en spectacle pendant plus d’une année n’était donc qu’une illusion ? Sûrement des histoires de journalistes qui, une fois de plus, n’ont rien compris. Voilà comment on transforme un immense cafouillage en atout électoral.

La modestie de l’avocat clermontois ne saurait, seule, expliquer ce choix.

Trois jours plus tard, confirmation et coup de tonnerre, Gilles-Jean Portejoie est bien « out »…de l’UMP. Mais pas du jeu. Le voici qui réapparaît sur la liste centre droit de Michel Fanget. Finies les prétentions à la tête de liste. On lui propose la 3ème, 5ème ou 7ème place. Il choisit la…9ème. Une place probablement inéligible.

La modestie de l’avocat clermontois, qui n’assiste même pas à la présentation de la liste, ne saurait, seule, expliquer ce choix. Sentant que, pour lui, le mauvais tour était joué, qu’il ne serait donc pas le prochain maire de Clermont, il aurait décidé de se saborder. Mais de ne pas couler seul. Il emmène avec lui ses électeurs et leurs voix, qui feront forcément défaut à JP Brenas, mettant un peu plus l’UMP en difficulté.

Il n’y a pas de petite vengeance !

Jean-Paul Vincent (@JPVincentF3Auv)

02 Jan

Municipales à Clermont-Ferrand: « le tout à l’ego » – l’édito de Jean-Paul Vincent

Jean-Paul VincentD’abord élaborer un programme conforme à ses idées, puis rassembler les hommes et les femmes susceptibles et désireux de l’incarner le temps d’un  mandat et enfin partir en campagne… C’était, pensiez-vous, la chronologie rationnelle d’une élection municipale ? Naïfs que vous êtes !

Susceptibles les candidats le sont toujours, ô combien ! Et désireux, oui, d’arriver au pouvoir à n’importe quel prix… Sauf le leur qu’ils font monter. Résultat: les individus ont pris le pas sur les idées. D’abord les listes, les programmes, on verra plus tard ! A Clermont-Ferrand comme dans d’autres grandes villes.

L’échange d’idées a laissé la place au troc ! Mes électeurs contre des sièges !

Cette pré-campagne, celle de la désignation des têtes de liste et de la constitution de ces listes, aura donné lieu à un curieux spectacle, un vrai mercato, un marché persan du « tout à l’ego ». Bataille d’egos qui a fait capoter le tandem PS Bianchi-Martinet que tout le monde donnait gagnant haut la main il y a seulement quelques mois. Bataille d’egos qui fait qu’aujourd’hui encore la droite n’a toujours pas de tête de liste désignée. Bataille d’egos, peut-être aussi, qui a fait exploser le Front de Gauche.

Et les idées dans tout ça ? Les idées ? Quelles idées ? Oubliées les idées… L’échange d’idées a laissé la place au troc ! Mes électeurs contre des sièges ! A toi l’agglo, à moi la ville ! A moi le canton, à toi la circonscription ! J’exagère à peine. Cette distribution des prix se joue en coulisse des prochaines municipales. Et ceux qui sont jusqu’ici restés fermes sur leurs idées et leurs positions ont encore le temps d’ici le 6 mars, date limite de dépôt des listes, d’entrer dans ce jeu de chaises musicales.

L’électeur pourrait bien alors se tourner vers ceux qui, eux, campent toujours sur leurs idéologies, utopiques ou nauséabondes, c’est selon.

Dans ces conditions, comment ces équipes vont-elles pouvoir faire campagne ? On peut craindre le pire, que dans le débat électoral proprement dit, les idées et les programmes soient là encore mis de côté au profit d’une campagne d’insultes et de règlements de compte, chacun faisant payer à l’autre ses trahisons. Ça vole déjà très bas sur Twitter !

Et le citoyen dans tout ça ? Quels repères lui restent-ils ? Plus d’idées, seulement des individus presque tous inconnus de la plupart du grand public. Alors, comment choisir ? On voudrait le dégoûter de la politique et l’envoyer à la pêche les 23 et 30 mars qu’on ne s’y prendrait pas autrement. L’électeur pourrait bien alors se tourner vers ceux qui, eux, campent toujours sur leurs idéologies, utopiques ou nauséabondes, c’est selon. Et, au soir du second tour, les candidats, élus ou battus, nous rediront, une fois de plus : « Ce soir les électeurs nous ont adressé un message. A nous d’en tenir compte et de faire de la politique autrement ».

Pour la politique autrement, c’est quand vous voudrez !

Jean-Paul Vincent (@JPVincentF3Auv)

12 Nov

Egocentrés ? – l’édito de Jean-Paul Vincent

Jean-Paul VincentLa campagne officielle pour les prochaines Municipales est encore loin mais déjà Clermont-Ferrand est le théâtre d’une guerre fratricide et sans merci. Pour la première fois depuis la Libération le maire sortant ne se représente pas, ce qui ouvre des perspectives et aiguise des appétits, à gauche comme à droite.

A gauche la bataille de l’investiture est terminée. Des quatre prétendants en lice les militants ont choisi, non sans drame, Olivier Bianchi, 43 ans, adjoint à la culture du maire sortant. On la pensait terminée aussi à droite après la désignation par l’UMP de Jean-Pierre Brenas, 53 ans. Il n’en est rien. Voilà qu’une liste s’annonce au « centre droit ». Une coalition hétéroclite qui laisse perplexe.

On sait aussi que l’estime réciproque n’est pas le trait dominant de cet attelage.

Sur quel programme vont, effet, se retrouver ces hommes et ces femmes pas toujours d’accord. Au centre de la photo de groupe, Gilles-Jean Portejoie… autrefois à droite, passé par le PS, qu’il a quitté depuis, longtemps premier adjoint socialiste de Serge Godard. Autour de lui, ses adversaires dans le conseil municipal sortant : Anne Courtillé (ex-UMP), Claudine Lafaye (Centre), Michel Fanget (Modem?) et quelques autres. On sait aussi que l’estime réciproque n’est pas le trait dominant de cet attelage.

Leur point commun ne serait-il pas l’amertume voire la rancune ?

-Dans la guerre de succession à Roger Quilliot, Gilles-Jean Portejoie a pris le parti, l’histoire est connue, de Serge Godard.  En échange, ce dernier s’était engagé à lui céder le fauteuil de maire en cours de mandat. Promesse non tenue. D’où une probable rancœur.

-Anne Courtillé, longtemps chef de file UMP de l’opposition municipale s’est vue préférer à ce poste Jean-Pierre Brenas. Perdant la place, elle perd du coup son fauteuil au bureau politique départemental de l’UMP. C’est mal passé, c’est peu de le dire.

-Quant à Michel Fanget, conseiller municipal d’opposition (MODEM), il a souvent voté socialiste. Surfant sur une vague bleue il fut élu député en 1993, et après un seul mandat, est revenu aux batailles électorales locales qu’il a toutes perdues. Il ne s’en est jamais remis.

Une ancienne génération qui a du mal à lâcher la barre et à quitter la scène.

Une dernière donnée semble marquer cette précampagne clermontoise. Voilà des décennies que les vieux caciques de la politique hexagonale verrouillent le système pour empêcher les jeunes loups d’accéder aux manettes. Depuis quelques années, les verrous sautent. Y compris au plan national. On a vu nommer des ministres trentenaires et quadras aussi bien sous Sarkozy que sous Hollande. Ce vent de « jeunisme » arrive, avec un peu de retard, à Clermont-Ferrand et avive les tensions. On s’en est déjà rendu compte lors de la désignation des têtes de liste, aussi bien à l’UMP qu’au PS. Cette nouvelle liste pourrait bien être aussi celle de l’ancienne génération qui a du mal à lâcher la barre et à quitter la scène.

Une question encore. Qui prendra la tête de cette liste ? Comme à l’UMP et au PS, la désignation du chef pourrait donner lieu à un triste spectacle. Les têtes de listes désignées, les listes constituées, la vraie campagne pourra commencer. Au vu de l’agitation actuelle, on risque de s’y ennuyer.

Jean-Paul Vincent (@JPVincentF3Auv)