31 Mai

« L’art de tuer » avec Antonio Altarriba et Keko

Une planche de l'exposition sur Moi, Assassin. ©dessin: Keko/Antonio Altarriba • ©Photo:Lisa Melia

Une planche de l’exposition sur Moi, Assassin. ©dessin: Keko/Antonio Altarriba • ©Photo:Lisa Melia

Dans Moi, Assassin, l’auteur basque Antonio Altarriba et le dessinateur madrilène Keko donnent vie à un sinistre personnage, professeur d’université le jour, assassin implacable la nuit. Objectif : déranger, secouer, ébranler le lecteur. Mais comment un homme en arrive-t-il à tuer pour la beauté du geste ?

Lorsqu’Antonio Altarriba s’assoit à côté de la couverture de Moi, Assassin, il y a comme un flottement chez son interlocuteur. Ses yeux passent de l’auteur au dessin. Altarriba ressemble étrangement au héros de son roman. « C’est parti d’une blague, s’amuse Keko, le dessinateur. Quand j’ai reçu le résumé de l’histoire, j’ai dessiné inconsciemment, pour m’imprégner du scénario. Le visage d’Antonio est apparu tout seul. » Keko envoie les dessins, persuadé qu’Antonio Altarriba n’acceptera jamais de prêter son visage à un tueur. Réponse de l’intéressé : « J’adore ! » Continuer la lecture

30 Mai

Le stand en carton de Viané sur la Comédie

Deux tabourets, un carton, et une nappe, ça peut suffir pour vendre quelques livres.

Deux tabourets, un carton, et une nappe, ça peut suffire pour vendre quelques livres.

Ce week-end, vous l’apercevrez peut-être à côté des chapiteaux de la Comédie du Livre. Un carton posé sur un tabouret lui sert de stand. Il n’a pas réussi à se faire inviter sur le salon mais entend bien profiter de l’évènement. Viané est un chômeur montpelliérain de 37 ans passionné d’histoire africaine. Après avoir passé trois ans au Burkina Faso, il est revenu à Montpellier avec la ferme intention de raconter l’histoire de l’ancien président Thomas Sankara. En 2014, il sort sa première bande-dessinée, éditée à compte d’auteur.

Viané, de quoi parle votre bande-dessinée Sankara et Blaise ?

« C’est une oeuvre de quarante-huit pages qui raconte les quatre années de pouvoir de Thomas Sankara. De son coup d’état en 1983 à son assassinat en 1987. Un récit à travers l’amitié qui liait Sankara à Blaise Compaoré, celui qui a pris le pouvoir en 1987 et l’a gardé jusqu’en 2014. Cela ressemble à une tragédie grecque. Blaise Compaoré et Thomas Sankara sont comme deux frères mais l’un va assassiner l’autre pour le pouvoir. C’est ce côté très shakespearien qui m’intéressait. Et aussi le fait que Thomas Sankara soit un mythe au Burkina Faso. J’ai vécu trois ans là-bas, les gens le considèrent comme un héros. Lors de l’insurrection qu’a connue le pays il y a six mois, tout le monde portait des T-shirts à son effigie. La foule criait des slogans comme « La patrie ou la mort ! » qui était la devise du Burkina au temps de Sankara. Il est toujours très présent dans les esprits. Et puis il y a à peine trois jours, mardi dernier, les autorités ont exhumé le corps de Thomas Sankara pour faire des analyses ADN. Est-ce vraiment lui dans la tombe ? Depuis 27 ans, un mystère plane sur cet assassinat, ses commanditaires, et sur la façon dont il a été tué et enterré. Aujourd’hui ce mystère ressurgit. » Continuer la lecture