Visa pour l’image salue, par une rétrospective, le travail d’Eli Reed, géant américain de la photographie et premier membre afro-américain de l’agence Magnum photos.
L’allure décontractée, une amulette en corne et un appareil photo autour du cou, Eli Reed déambule devant les photos de son exposition A Long Walk Home. Il impressionne non seulement par sa carrure, mais aussi par ses multiples prix, parmi lesquels une deuxième place au prix Pullitzer en 1981 puis le World Press en 1988. Et malgré sa collaboration avec les plus prestigieux des titres de presse depuis ses débuts en 1977, le photojournaliste a gardé sa simplicité.
L’homme est loquace. A peine une anecdote racontée qu’il enchaîne sur une autre. « Regardez, votre objectif est sale, vous devriez le nettoyer », conseille-t-il avec bienveillance. D’un geste, il sort un mouchoir de sa poche et nettoie le zoom. Un réflexe, sans doute, pour ce professeur d’université qui enseigne à Austin (Texas) depuis dix ans. « J’apprends à mes étudiants à se faire confiance, à avoir leur personnalité. » Mieux se connaître pour avoir sa propre compréhension du monde.