Chaque jour, les festivaliers découvrent des centaines de clichés et tentent de comprendre le message du photojournaliste. Sans la légende, la mission est compliquée. L’exercice porte aujourd’hui sur une image de Goran Tomasevic, tirée de « Burundi : trois fois, non ! » prise lors d’une manifestation contre la candidature de Joseph Nkurunziza.
« Plus rien ne m’étonne. » Jean-Pierre Ygrié ne regarde la photo que quelques secondes. « Le monde est complètement fou. » Le retraité, passionné de photos, ne s’attarde pas sur le contexte du cliché. Norma Maurice, elle, comprend très vite. « J’ai été en Afrique du Sud. Ce que je vois me fait penser aux tensions sociales post-Apartheid. » L’étudiante décrit facilement les protagonistes : « On dirait les policiers ou quelqu’un de l’armée qui se fait attaquer ». Roxanne Bertrand voit surtout « un homme qui a une paume de main apaisante » dans un contexte de « tension palpable ». La professeure d’anglais s’interroge pourtant sur la scène à droite de la photo. « C’est pas une pierre ? » Elle aurait aimé que le photographe Goran Tomasevic élargisse le plan pour une meilleure lisibilité.