Les outils actuels permettent tous les excès. Aux photojournalistes de se limiter aux réglages essentiels, histoire de ne pas se décrédibiliser.
Les petits arrangements avec la réalité peuvent coûter cher : en 2009, Klavs Bo Christensen avait été exclu du concours de la Photo de l’année, au Danemark, pour avoir saturé les couleurs et les contrastes d’images qu’il avait prises à Haïti. Le curseur avait été poussé trop loin. Car « tous les photographes retouchent », assure Marie-Pierre Subtil, rédactrice en chef du magazine de photojournalisme 6 Mois. Les professionnels, sans tabou, assument utiliser les logiciels comme Photoshop ou Lightroom. Mohamed Abdiwahab, 28 ans, qui a travaillé en Somalie pour l’AFP, modère : « Parfois, j’ajuste la luminosité ou le contraste, mais c’est tout. De toute façon, on ne peut pas tout changer : le ciel bleu ne peut pas devenir rouge ! » Continuer la lecture