24 Mar

Zinzin Reporter : Fantastique marathon sur mon balcon !

Zinzin reporter 1 – Coronavirus 0

Dimanche 22 mars 2020 : Jour 6 du confinement. 

Ce matin, c’est un grand jour. Je vais courir un marathon à domicile, sur ma grande terrasse de 58 mètres aller/retour. Ma résidence se situe à Castelnau-le-Lez, au 3ème étage. Je vais donc devoir effectuer 727 tours sur ce parcours dallé en forme de L.

C’est le comble pour un ultra Trailer amoureux de nature et de grands espaces.  L’idée n’est pas de battre un record mais il y a un double message derrière : 

J’ai pris la décision la veille au soir après avoir mis en ligne une cagnotte pour récolter des dons. Ma première idée est de récupérer de l’argent pour aider des structures locales à fabriquer des masques de protection. Tout le monde en manque cruellement.

Ensuite, je veux faire passer un message aux sportifs. On peut pratiquer de l’exercice, même à domicile. Il n’est pas nécessaire de sortir. Il faut respecter les règles du confinement pour lutter contre la propagation du coronavirus. 

Comme Robinson sur son île

Heureusement, même confiné, je ne suis pas comme Robinson sur son île. Trois autres doux-dingues s’associent à mon idée, des amis fantastiques et entre zinzins, on se comprend. 

À 20h00 la veille, ces trois coureurs d’ultra distance décident de s’élancer en même temps que moi dimanche matin, chacun dans son jardin respectif. Il y a les deux gardois, Fred Gil d’Orsan et Jean-Pierre Soler de Poulx, puis, plus au nord, le belge Mustapha El Idrissi.

Sur ma terrasse, à Castelnau-le-Lez (Hérault), je peux aussi compter sur ma compagne, Laetitia, enceinte de 7 mois. Elle va s’occuper de toute la logistique : compter les tours, faire l’animation, prévoir les ravitos, relayer les informations sur les réseaux sociaux, faire l’attachée de presse durant la course et … surveiller notre chat. C’est un matou de 4 ans, nommé Chatdo, assez imprévisible. Finalement, je n’avais qu’à courir.

727 tours sur ma terrasse de 58 mètres !

9h00. C’est parti pour 42km195 complètement plat. Comme la terrasse est en forme de L, mon parcours est facile à se rappeler. Il y a une ligne droite, un virage à l’équerre, une nouvelle ligne droite, un virage à épingle puis la même chose au retour pour une boucle de 58 mètres. Je vais devoir enchainer cette boucle 727 fois pour arriver à 42km195, la distance officielle des marathons.

De suite, je me mets dans ma bulle . Quand on part sur un défi aussi long et répétitif, il ne faut surtout pas visualiser l’ensemble du parcours. Il faut y aller étape par étape, 50 tours après 50 tours. On se moque des footballeurs qui disent « On va prendre les matchs après les matchs » mais c’est exactement ça.  

Je suis en très bonne forme physique et les tours s’enchaînent, 50, 100, 200. Je fais attention de ne pas dépasser les 80% de la fréquence cardiaque maximum. En période d’épidémie, il ne faut pas fatiguer son coeur. Le mien bat à ce moment là comme une vieille horloge, à 177 pulsations par minute.

Les voisins comme supporters

Les voisins, que je ne connaissais pas avant ce défi, se prennent au jeu de l’autre coté du balcon. Ils m’encouragent, me prennent en vidéo ou en photo comme Melody ou Willy. Certains mettent des drapeaux rouges. La distance sociale nous rapproche. C’est cela aussi la magie du sport. En restant positif, et en allant au bout d’un projet, on peut se rapprocher et partager. 

Ma compagne est partout à la fois. Je suis épaté par son activité. Son rôle le plus important est de compter les tours. Elle note tout. Il faut avouer qu’avec l’enchainement continuelle des boucles, mon esprit divague rapidement et n’est pas concentré sur le décompte fastidieux.

Semi-marathon en 2h40

Après 362 tours, j’atteins assez frais les 21 km premiers km aussi bien physiquement que mentalement. Je suis très heureux. La cagnotte est déjà à plus de 700 € , j’en espèrais 1000, donc c’est bien parti. 

Je viens de répondre à une interview en direct dans l’émission « les Grandes Gueules du Sport » chez mes confrères de RMC. C’était très sympa de répondre aux questions des journalistes et cela m’a fait passer le temps encore plus vite pendant 6 minutes d’antenne.

Fantastiques

Un peu plus tard, vers le 25ème km, On parvient à faire un triplex avec mes copains fantastiques sur l’application WhatsApp. Nous courons, certes à des centaines de km de distance, mais nous sommes finalement ensembles grâce à nos smartphones. Tout va bien pour eux. Jean-pierre, qui a le plus grand terrain finira en 4h11, Mustapha en 4h23 et Fred en 6h et des poussières ! 

Au 25ème, je change de chaussures car je n’ai pas l’habitude de courir sur un sol aussi dur. Pour me préserver les genoux et les chevilles, je change aussi souvent de sens dans mes boucles. Cette technique est primordiale.

Comme je me sens bien, malgré des jambes un peu lourdes, je passe à une vitesse légèrement supérieure.

Laetitia sonne la cloche aux distances importantes, 25km, 30, 35, 40… Elle a aussi confectionné des petits panneaux «Ne lâche rien !», « Attention au mur » sous-entendu, du marathon, « Zinzin 1- Coronavirus 0 ».

Je ne suis toujours pas lassé par la multiplication des boucles. Je parle avec les voisins, je regarde le paysage au loin, je discute avec … mon chat de plus en plus imprévisible. Plusieurs fois, j’ai failli trébucher sur lui.

Une cagnotte de 2300€

La cagnotte en est maintenant 1300 €. Elle va atteindre 3010€. Incroyable ! Finalement la somme sera virée au Fonds Guilhem destinée à aider et soutenir le personnel du CHU de Montpellier.

Lien vers la cagnotte pour le personnel soignant du CHU de Montpellier

Je termine le marathon tout sourire en 5h10 sous les applaudissements de mes voisins, soit un peu plus de 8 km/h. Sachant que mon record sur cette distance est de 2h59, ce n’est pas une grande performance mais quel bon moment à vivre ! 

L’espace d’un dimanche confiné, de 9H00 à 14h10, j’ai oublié le surréalisme de la situation. 

Ma compagne me fait une dernière surprise : une médaille en carton où l’on peut lire : 

« Finisher du marathon du balcon – 22 mars 2020 – Castelnau-le-lez – France ». 

Cela restera certainement comme mon plus beau souvenir de course à pied. Comme quoi, il y a toujours du positif à trouver même en étant confiné. 

27 Avr

Marathon des Sables 2018 : Les Zinzins dans le désert

 237 km dans le désert marocain

Le Marathon des Sables (MDS), c’est une épreuve mythique en course à pied. 237 kms à parcourir dans le Sahara marocain en 6 étapes.

Outre la chaleur et le sable, la difficulté du MDS vient surtout des conditions imposées par l’organisation. C’est une course en autosuffisance alimentaire, seule l’eau est fournie aux concurrents. Les coureurs doivent tout porter dans leur sac, nourriture, popote, vêtements, sac de couchage, etc.

Voici ma vidéo de l’intérieur avec, comme compagnons, de nombreux coureurs du Languedoc.

Un montpelliérain 3ème du Marathon des Sables

A noter la course héroïque de Mérile Robert, 46 an, un informaticien de Montpellier. Il a terminé 3ème de ce 33eme Marathon des Sables derrière 2 marocains. Ce résultat est une première  pour un coureur français depuis 16 ans.

Mérile Robert , 3ème du MDS

Tous les résultats du 33ème Marathon des Sables

Pour plus d’information, il faut aussi lire les articles de Ludovic Trabuchet, chef d’agence au Midi Libre de Montpellier. Le journaliste, spécialiste de l’ultra trail, a terminé 267ème sur plus de 900 finishers

Le Marathon des Sables en immersion, articles signés par Ludovic Trabuchet

Ludovic Trabuchet, chef d’agence au Midi Libre de Montpellier

 

 

22 Mar

Un Zinzin au Marathon de Montpellier

Sortir des sentiers battus

Quelques jours avant la 6ème édition marathon de Montpellier, je me suis décidé ! Pourquoi ne pas recourir un 42 km195m, pour le plaisir, comme lors de mes débuts en course à pied voici 10 ans!

Le parcours étant complètement nouveau, tout plat en direction de la mer ( seulement 129 d+), je voulais aussi gambader dans de jolis paysages avec les étangs et les roseaux en perspective.

Mon idée : partager la souffrance, les doutes et la bonne humeur des marathoniens du milieu de peloton, ceux qui rêvent de passer sous la barre mythique des 4 heures soit 10,55 km/h ou encore 5:41 au km !

Esprit trail

Avec les marathoniens croisés, j’ai retrouvé l’esprit trail. L’échange, l’entraide et de bonnes parties de rigolade. Faire le truc à fond sans prendre au sérieux. Merci à tous, des organisateurs aux bénévoles en passant par les compagnons d’infortune.

Crédit photos : A360 degrés photographies

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