A priori, un décret qui a pour titre « décret portant approbation d’un plan régional de développement et d’aménagement de la Franche-Comté », ce n’est pas très rigolo. C’est mésestimer la lecture des grands textes. Car ces 50 pages signées du premier Ministre de l’époque Michel Debré nous racontent pourquoi la Franche-Comté a fait l’objet d’un plan particulier.
En 1961, déjà, on se pose la question de marier Bourgogne et Franche-Comté :
Mais les législateurs estiment que ce mariage la n’aurait pas vraiment de sens…la région serait trop grande et trop disparate :
Surtout, les Bourguignons et les Franc-Comtois n’ont tout simplement rien à voir : d’un coté, des gens du sud, de l’autre : des gens de l’Est
Alors, c’est sur….le trait régional n’est pas très fun, et manque de « mysticisme » (ça, c’est bon pour les Bretons).
Le décret rend hommage à la devise régionale « Comtois, rends toi, nenni ma foi » :
Ce décret, par delà ses analyses anthropologiques que l’on imagine mal dans un texte législatif contemporain dresse une analyse très fine de la situation économique régionale, de ses faiblesses et de ses forces. il met en valeur l’esprit d’initiative et de coopération mais aussi la position centrale de la région en Europe. A l’époque, les auteurs estiment que « comparativement aux autres régions, la Franche-Comté paraît avoir une assez bonne situation ». Mais il note certaines fragilités : un secteur tertiaire jugé alors insuffisant, un développement touristique à améliorer. Il insiste sur les différences entre secteur géographique et un risque de désertification à court terme d’une partie de la Haute-Saone. Pour les auteurs, la région a une force…ses habitants.
Ce décret est disponible en intégralité, pour plonger dans une vision de la région en plein coeur des trente glorieuses. La Bourgogne devra elle attendre 1964 pour avoir son plan de développement régional…beaucoup moins fleuri !