les cartes affichées sur les murs des écoles pendant des décennies parlaient déjà de régions…bien avant leurs créations. ici une carte murale de Paul Kaeppelli
Quand on parle de « fusion des régions », il s’agit, évidemment des régions administratives. Il y en a 22 en France. Mais le terme est plus large…et plus vague aussi. Étymologiquement, il vient du latin « reg », qui veut dire dominer, régir, diriger etc…Il sous entend donc qu’une entité, quelle qu’elle soit, dirige un territoire.
Pour Roger Brunet, dans son ouvrage « Les mots de la Géographie » , « c’est l’un des mots les plus répandus, les plus vagues et les plus polysémiques de la géographie« . On parle de « région naturelle », de « région de production » de « régions polarisées » etc…
La région qui nous intéresse, est une entité administrative. Les régions que nous connaissons trouvent leur origine dans un décret de 1955 qui crée des « régions de programme« . L’objectif est essentiellement celui du développement économique et de l’aménagement du territoire. Elles ne correspondent pas toujours à des réalités historiques ou géographiques. Puis en 1960, sont créées les Circonscriptions d’Action Régionale : les administrations doivent calquer leur organisation sur ce découpage . En 1972, les établissements publics régionaux sont créés et dotés de conseils régionaux. Mais c’est avec les lois de décentralisation de Gaston Deferre, en 1982 que les Régions vont bénéficier de conseillers régionaux élus au suffrage universel direct. Elles deviennent des collectivités territoriales comme les départements ou les communes. La région est donc une création extrêmement récente.
En revenant à la géographie, avec Roger Brunet, les caractéristiques de cette « maille » peuvent être définies. Ce sont :
la centralité : il y a forcément un lieu de commandement
l’univalence : tous les points de la région dépendent au même degré de ce centre
la hiérarchie : il y a des mailles plus petites et des mailles plus importantes
l’ajustement : les mailles se juxtaposent mais ne doivent pas se chevaucher
la complétude : aucun espace ne peut échapper à une maille
la finalité : cette maille doit avoir un but
la substitualité : si le pouvoir au centre change, la maille elle ne change pas
l’équivalence : les mailles de même type doivent se valoir.
On le voit, cela fait déjà un très joli programme politique….et pas mal de chemin à parcourir.
Source : les mots de la géographie, dictionnaire critique. Roger Brunet. Edition La Documentation Française.
