Le mois de décembre a fait gonfler bien des cœurs d’écologistes sur la planète : une ère nouvelle s’annonçait, de nouveaux modèles de société allaient éclore, il y aurait un après Cop21 qui changerait la donne. Oui, eh bien pas dans l’immédiat pour les habitués du Salon de l’agriculture !
Cette grande foire de l’agro-business n’a pas franchi le pas vers cette nouvelle ère et je me demande comment la prise de conscience peut naître dans ce monde-là.
Les quelques stands de promotion du bio font illusion seulement, le but ici, c’est faire du chiffre. Les discours sont issus des écoles de commerce, on méprise même le bio en prétextant que des produits chimiques y sont autorisés. Lesquels ? Le camelot de monpotager.com n’a pas su me le dire…
La Ville de Paris expose pour la première fois au Salon, et d’élégants citadins sont là pour y promouvoir le nouveau plan bio-diversité d’Anne Hidalgo. Des initiatives fleurissent (facile !) pour inciter à la culture tous azimut. Vivement que tous les citadins prennent la main verte !
Pour entendre des paroles de paysans écolo-compatibles il faut se tourner vers les bancs de la Confédération paysanne. Un espace de conférence ouvert sur les allées accueille les visiteurs autour des thématiques du moment, Notre-Dame des Landes et TAFTA entre autres sujets. Des humains nature contrairement aux visiteurs endimanchés de la FNSEA où des réunions VIP se tiennent sur la mezzanine. Chez eux, pas moyen de trouver un élu pour répondre à mes questions sur la Cop 21. Mon look et mon outil de travail (un smartphone équipé d’un micro) ne leur inspiraient aucun respect de toute évidence.
Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne s’étonne de ne pas entendre parler de la Cop21 dans les allées du Salon. Le stand a vu de nombreux passages de citoyens et d’agriculteurs qui se posent beaucoup de questions, et de la venue de politiques qui souhaitaient discuter.