Grâce à l’exposition Le corps des femmes yézidies comme champ de bataille du photographe iranien Alfred Yaghobzadeh, le public découvre ces combattantes kurdes qui ont pris les armes pour défendre leur village, encerclé par les forces de l’état islamique.
Novembre 2014 et mai 2015. Le photographe iranien Alfred Yaghobzadeh et la journaliste française Flore Olive se rendent au Kurdistan irakien où la résistance contre Daech s’organise dans les villages Yézidis (une minorité religieuse monothéiste) de Dihuk et Zakho. Des femmes combattantes, âgées de 16 à 30 ans, se préparent à se battre contre les jihadistes qui ont exécuté, violé ou réduit en esclavage des membres de leur famille, depuis l’offensive menée contre leur village sur le mont Sinjar, en août 2014. Elles constituent la première brigade de combattantes yézidies : l’YPS.
Elles n’ont pas d’autres choix que de prendre les armes. « Au sol, il n’y a pas grand monde. Les forces internationales agissent par les airs », rappelle Flore Olive. « Le courage de ces jeunes femmes, de celles qui se battent sur le terrain comme de celles qui tentent de se reconstruire pour continuer à vivre, a été une source d’énergie et d’inspiration », explique Alfred Yaghobzadeh. « Elles ont été faciles à photographier, ce qui n’était pas le cas des femmes ayant été captives et violées. C’est une question d’honneur. » Selon Flore Olive, près de 3 500 femmes et enfants yézidis sont encore détenus par Daech.