« La différence entre un pro et un amateur, c’est que le pro vit de son travail, mais ça ne veut pas dire qu’il fait de meilleures photos« , Franck Burkhalter a le sens de la formule, un franc-parler sans doute lié au personnage mais aussi à son parcours. Spécialiste de la photo de mode, il n’est passé professionnel qu’au milieu des années 2000 après avoir cotisé quelques trimestres dans…la grande distribution.
La différence entre un pro et un amateur, c’est que le pro vit de son travail, mais ça ne veut pas dire qu’il fait de meilleures photos. – Franck Burkhalter
C’est presque par hasard que cet ancien 1er prix d’art appliqué de Paris est revenu dans le monde de l’image. « Mon amie voulait des photos de moi, j’ai fait des photos avec un retardateur, elle a mis les photos en ligne et puis, un jour, un modèle m’a contacté« , raconte-t-il. Celui qui avait autrefois quitté le monde artistique car « ce n’était pas une passion » est finalement revenu à ses premières amours.
Courant septembre, un petit groupe de photographes clermontois, tous amateurs mais avec une certaine maîtrise de l’art, a eu droit à un cours magistral sur le travail en studio donné par Franck Burkhalter en personne. C’est Jean-Michel Gueugnot qui a ouvert les portes de son Studio 144, à Clermont-Ferrand, avec cette idée « de faire découvrir ce que c’est que la photo par un professionnel, dans un studio professionnel, à des gens qui n’ont pas l’habitude de travailler dans ce contexte« .
Les amateurs Anthony, Hervé, et Gérald ont passé un peu plus de huit heures avec Franck le pro. Huit heures à capter le moindre conseil relatif à l’éclairage, au cadrage et à la gestion du modèle. Franck Burkhalter n’est pas avare en la matière même s’il ne dit pas tout. « Il faut transmettre son savoir mais ne pas en dire trop sinon la personne essaie de reproduire ce que vous faites et ce n’est pas le but« , rappelle-t-il. Son objectif en participant à cette journée est d’aider ses stagiaires à trouver leur patte, leur propre touche artistique, « le plus dur dans ce métier » car « tout a été photographié, de toutes les manières« .
Attaché au détail, au soucis de la mise en scène, Franck Burkhalter a expliqué comment diriger un modèle, Louana en l’occurrence. « Il faut reproduire l’image qu’on a dans la tête » dit le professeur qui insiste sur l’importance d’être méticuleux dans la préparation d’un shooting. « Il faut rencontrer son modèle avant, la cerner, regarder les images déjà faites d’elle auparavant, savoir quel maquillage lui correspond« , poursuit-il. L’étude du modèle est primordiale pour une séance photo réussi, savoir s’imposer l’est tout autant. « C’est le photographe qui commande, à lui d’imposer sa vision » sans jamais oublier de respecter celui ou celle qui est face à l’objectif.
La plus belle robe d’une femme, c’est sa peau. – Franck Burkhalter
Hervé, plutôt timide de nature, habitué à photographier en mode macro des insectes et des fleurs, s’est soudain vu confier la mission de réaliser le portrait d’une grande blonde de 1m66. Il a dû gérer à la fois l’éclairage (multiple), les détails vestimentaires de son modèle, sa pose, ses expressions de visage, etc. Un exercice qu’il a réussi sans avoir à rougir, bien guidé par Franck Burkhalter qui « relaxe pas mal les gens, ça permet de se sentir à l’aise« . Assistant à la scène, Jean-Michel Gueugnot, l’hôte du lieu, explique: « Franck est un personnage atypique, avec un langage un peu fleuri (il sourit), mais c’est quelqu’un qui a beaucoup d’expérience, notamment dans la façon de travailler avec les modèles« . Des modèles qu’il ne se lasse pas de photographier sous toutes les coutures (quand il y en a…) même si, selon lui, « la plus belle robe d’une femme, c’est sa peau« .
Les liens utiles
- Le Facebook du Studio 144
- Le Tumblr de Franck Burkhalter