Charles Beauquier en 1913. Photo Domaine Public.
Dans la longue histoire de la création des régions, un Bisontin tient une place à part : Charles Beauquier, député du Doubs entre 1880 et 1914. Cet incroyable personnage dépose un projet de loi qui divisait la France en 22, puis 25 régions au début du siècle. Alors même que les régions n’existaient pas encore. Son texte sur les avantages de la décentralisation en 1902 prend aujourd’hui une résonance savoureuse.
Si les Francs-Comtois s’intéressent tant à la Franche-Comté, c’est, peut être, que la notion de région doit beaucoup à quelques illustres personnages régionaux. Charles Beauquier n’est pas le moindre d’entre eux. Il est de ces figures politiques à l’incroyable inventivité. Surtout connu dans la région pour avoir réussi à protéger la source de la Lison, et par là même inventeur de l’idée de la protection de l’environnement, Charles Beauquier déposa en 1902 une proposition de loi pour remplacer les départements par les ….régions !
Il est alors membre de la Fédération Régionaliste Française, créée à l’initiative d’un homme du sud : Jean-Charles Brun.
Dans un article de 1902, Charles Beauquier détaille l’intérêt de la création des Régions. Il s’agit bien, à l’époque de supprimer les départements pour les remplacer par des circonscriptions plus importantes…et de donner du souffle aux initiatives du terrain : un terrain que Paris ne peut plus comprendre.
Dans son texte, Charles Beauquier dénonce avec vigueur « l’extension indéfinie des attributions de l’Etat » et le grossissement permanent des effectifs des fonctionnaires : un coût que la République ne peut plus supporter….car la dette est bien trop importante.
Les résolutions viriles du député Charles Beauquier sont radicales. Il ne parle pas de mille-feuille administratif, mais de « rouages compliqués » qui nous conduisent à nous enliser :
La France de 1902 n’est pas celle de 2014. Mais il est intéressant de noter les compétences que le rédacteur du texte attribue aux régions. La voirie, l’assistance publique, l’agriculture et l’industrie, mais aussi l’enseignement et les beaux arts. Pas si loin, finalement, des propositions actuelles
Pour découvrir l’intégrale de ce texte : actionrégionaliste
A lire : Région, régionalismes et aménagement de Bernard Barraque
