16 Juil

« Le président ne sait pas ce qu’est un FJT! »

Les oreilles de Jean Doillon ont dû siffler mercredi soir. Le président du conseil d’administration du Foyer Aubry, le foyer des jeunes travailleurs de Vesoul, avait été invité par Frédéric Bernabé au débat public organisé par le conseiller municipal communiste. Le banquier a préféré ne pas venir. Il aurait pourtant eu l’occasion de répondre aux nombreuses accusations dont il est la cible, en particulier de la part de quelques-uns des 13 salariés du FJT, présents au milieu d’une quarantaine de personnes dans la salle de musique à l’arrière de l’hôtel de ville.

Des proches du dossier ont expliqué que les difficultés financières du foyer (un déficit annuel qui avoisine les 80.000 euros et une dette d’environ 450.000 euros) prenaient leurs sources dans des « choix de gestion » . « On nous a demandé de prendre moins de personnes qui ne peuvent pas payer. Du coup le taux d’occupation a baissé, et les subventions avec », relate un salarié, qui reproche à son président de n’avoir rien tenté pour améliorer la situation. « C’est tellement facile de dire « j’arrête ». Il refuse même de demander les subventions auxquelles nous avons droit. Il nous dit qu’il ne veux pas gaspiller l’argent public! »

« Est-ce que ça fait tâche d’avoir des pauvres en centre-ville? » s’interroge un participant. « Ce conseil d’administration est cloisonné et semble pressé de liquider l’affaire », s’insurge un autre.

Frédéric Bernabé assure pour sa part que « le déficit est loin d’être abyssal, c’est beaucoup moins que le déficit de Ludolac par exemple ». L’élu communiste entend écrire à ses collègues du conseil municipal et aux représentants de la communauté de communes de l’agglomération de Vesoul pour réunir une table ronde et trouver des solutions pour pérenniser le Foyer Aubry: renégocier la dette, s’adapter aux attentes du public, mutualiser les moyens avec d’autres associations et pourquoi pas, solliciter le fonds régional d’aide aux entreprises en difficulté initié par le maire de Vesoul Alain Joyandet.

En Haute-Saône, quatre des cinq foyers de jeunes travailleurs ont des difficultés financières. A terme, c’est toute la politique d’accueil des jeunes qui pose question.