30 Mai

Juan Manuel de Prada, autopsie « d’une imposture »

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©Lisa Melia

Anti-modernité, anti-Charlie, fervent catholique, intellectuel engagé… Juan Manuel de Prada cultive son image de polémiste réac’. Il présente son dernier livre Une imposture à Montpellier. Ce matin, il s’est plié à l’exercice du petit-déjeuner littéraire. Café, thé, croissants et une dizaine de lecteurs pour discuter littérature et politique.

Juan Manuel de Prada est né dans le pays basque espagnol il y a 45 ans. Cinq ans avant la mort de Franco.Ce qui explique peut-être sa fascination pour les années noires de l’histoire espagnole, la guerre civile et la dictature. Dans Les masques du héros, paru en 1997, il raconte l’Espagne du début du XXe siècle, juste avant la fracture de la guerre civile. La même année sort La Tempête, qui reçoit le prestigieux Prix Planeta et propulse Juan Manuel de Prada dans l’arène des grands auteurs, célébré par la critique européenne.

Dans son dernier roman Une imposture, il s’intéresse à la División Azul, la « division bleue ». Entre 1941 et 1943, près de 18 000 volontaires espagnols se sont battus sur le front soviétique, aux côtés des Allemands. « Antonio, mon personnage principal, s’engage pour échapper à son passé. Quand il revient, il endosse l’identité d’un autre, un camarade mort au front. Commence alors une quête pour faire disparaître toutes les traces de son passé, nous explique de Prada. D’où le titre Une imposture. Je voulais montrer l’impact du mal sur la vie d’un homme. » Continuer la lecture