05 Sep

Nicolas Jimenez : « Il n’y a pas assez de réflexion collective sur le métier »

Nicolas Jiménez fait partie du jury de Visa pour l'image. © A. G.

Nicolas Jiménez fait partie du jury de Visa pour l’image. © A. G.

Nicolas Jimenez travaille depuis dix ans au quotidien Le Monde. Il en est aujourd’hui le directeur de la photo. Il fait partie pour la première fois du jury pour le Prix Visa d’or News. Sa semaine est un marathon : rendez-vous avec des photographes, des agences de presse, des membres du jury. Il nous en parle.

Quels sont les critères de sélection pour les Prix Visa d’or ?

Nous avons une réunion cet après-midi pour débattre du Visa d’or News. Je pense que les discussions vont être très centrées sur les clichés de Centrafrique. J’imagine que les travaux vont nous être présentés, suivi d’un tour de table. Les années précédentes, je faisais partie des présélections : nous déjeunions entre membres du jury avant de voter, souvent après de longues discussions.

Pourquoi avez-vous accepté d’être membre du jury ?

J’ai de l’affection pour ce festival. Jusqu’à la fin de mes études, j’ai travaillé chaque été pour Visa et quatre ans avec Jean-François Leroy (le directeur du festival). Ça me fait plaisir d’être de l’autre côté de la barrière. Le Prix Visa News est prestigieux et gratifiant pour moi et le journal. Continuer la lecture

[En images] Le coeur de Perpignan bat au rythme de Visa

La première semaine de septembre est sans doute l’une des plus animée de l’année. Du quartier Saint-Jacques au Castillet, visiteurs et photographes déambulent dans les rues ou prennent le soleil en terrasse. 

Pendant Visa, se promener dans le centre ville de Perpignan est un vrai bonheur. Ses hôtels particuliers aux balcons en fer forgé et ses ruelles étroites rappellent les villes de la Catalogne. Le quartier Saint-Jacques avec ses maisons colorées a l’atmosphère d’un sud comme on en voit rarement dans les centres d’autres villes françaises. Habité par une forte communauté de gitans catalans, il participe au folklore local. Continuer la lecture

La Mongolie d’Olivier Laban-Mattei

Olivier Laban-Mattei © Julie Philippe

Olivier Laban-Mattei © Julie Philippe

A l’été 2012, le photojournaliste Olivier Laban-Mattei s’éprend de la Mongolie. Il décide d’y retourner en octobre 2013 afin de documenter « Le pays du ciel bleu ». Son objectif : donner la parole aux Mongols et montrer les conditions environnementales et sanitaires de ce pays. 

Quel a été votre premier contact avec la Mongolie ?

J’ai décidé de partir avec mon fils Lisandru, alors âgé de 11 ans en Mongolie en juillet 2012, pendant un mois. Nous avons réalisé un livre à quatre mains. Nous avions tous les deux nos carnets de voyage. Tous les soirs, on s’imposait des moments d’écriture. Je n’ai pas touché son texte pour ne pas le dénaturer. J’ai peaufiné le tout à notre retour.

Comme vous, votre fils a pris des photos…

Lisandru prend des photos depuis qu’il est tout petit. En Mongolie, il a photographié avec un Leica de 1960. Grâce à ça, il a pu créer des liens avec la population, et en particulier avec les plus jeunes. Les enfants ont un regard assez précis et percutant sur les choses. Ils décèlent des émotions que les adultes ne perçoivent pas forcément. Il s’est créé un vrai échange. J’ai beaucoup appris de lui. Quand on est reporter, on prend des automatismes. Le voir évoluer sur le terrain m’a permis d’apprendre à regarder les choses différemment. Continuer la lecture

Photographes 4.0

Un photographe espagnol pendant la semaine professionnelle de Visa pour l'Image. © Olivia Comte

Un photographe espagnol pendant la semaine professionnelle de Visa pour l’Image. © Olivia Comte

À Visa, les professionnels de l’image conseillent aux photographes de devenir plus visibles sur la toile.

« En ce moment, je passe des mois sans parvenir à publier quoi que ce soit », se désole Lizzie Sadin, photographe chevronnée. « Alors que j’ai déjà travaillé avec plusieurs grands journaux et eu de nombreux titres. » Elle a reçu le Visa d’or en 2007 et le prix Pierre et Alexandra Boulat en 2010.

Elle participait jeudi à la table ronde « Vente et visibilité des photographies sur internet » pour écouter les conseils de Claudia Zels, présidente de l’Ani (Association nationale des iconographes) et chef du service photo de Management. L’iconographe estime que « le marché a beaucoup changé avec l’arrivée des amateurs sur internet. Ils ont pris une grande place dans la photo illustrative et touristique. » Continuer la lecture

Visa booste les envies d’appareils photo

    Pour beaucoup d'amateurs et de professionnels, le festival est l'occasion d'investir ou de renouveler son matériel.  © Samuel Hauraix

Pour beaucoup d’amateurs et de professionnels, le festival est l’occasion d’investir ou de renouveler son matériel. © Samuel Hauraix

Visa pour l’Image stimule les amateurs de belles images. Et leurs envies de matériel. Dans les rayons photo des magasins, les vendeurs s’activent et se frottent les mains.

Quelques gouttes de sueur perlent sur le front de Christophe alors que la file s’allonge devant la guérite de son rayon. « Durant cette semaine, les ventes d’appareils photo augmentent de 20% », lance le responsable photo du magasin la Fnac entre deux clients venus s’équiper pour plusieurs milliers d’euros de boîtiers, objectifs et autres sacoches. Fatigué, débordé, mais satisfait, il lance : « J’ai fini ma journée depuis vingt minutes. Je ne devrais déjà plus être là… mais je suis seul en rayon aujourd’hui ».  Continuer la lecture

Et les lauréats de Visa 2014 sont …

À l’occasion des soirées de projection des 3 et 4 septembre au Campo Santo, six prix ont été décernés.

4 septembre. Visa d’or humanitaire du Comité International de la Croix-Rouge

Jeudi, le prix du Visa d’or humanitaire du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a été remis au photographe français William Daniels pour son travail en République Centrafricaine. Ce prix est destiné à illustrer l’obligation de respecter la mission médicale dans les situations de conflit ou de violence armés. Créé en 2011, il est doté de 8 000 euros grâce à la Fondation Sanofi Espoir.

Le marathon d’un jeune photographe à Visa

Tim Robinson montre son travail à l'agence Polaris. © Marie Collinet

Tim Robinson montre son travail à l’agence Polaris. © Marie Collinet

Les jeunes photographes sont nombreux à Visa. Ils sont là pour se faire connaître. Mais dans la foule, certains semblent perdus. Tim Robinson, un photographe encore amateur de 24 ans, s’est préparé pour être le plus efficace possible.

8h45 : Le réveil est difficile pour Tim Robinson. Après neuf mois de voyage entre le Pakistan, l’Inde, Londres, il est à Perpignan pour le festival Visa pour l’image. Une grande première pour ce jeune Australien de 25 ans. Il sait qu’il doit être en forme pour présenter ses deux grands projets photos aux agences. Il quitte son hôtel du centre-ville sans petit-déjeuner. L’endroit est un peu miteux, mais c’était le moins cher de la ville. 40 euros la nuit, tout de même.

9h45 : Sacoche d’ordinateur à la main, sac en bandoulière, le photographe en herbe enfile son badge d’accréditation (60 euros). Un peu hésitant, il se glisse dans la file d’attente en bas du palais des Congrès. Il veut être l’un des premiers à gravir les deux étages pour arriver devant le stand de Getty. Il espère pouvoir obtenir un rendez-vous. Avec ses tongs et son jean troué, le grand rouquin se la joue cool. Mais le stress monte. Il commence à transpirer. Le temps qu’il se rafraîchisse, les premières personnes sont déjà rentrées.

10h03 : Dans la salle des agences, au deuxième étage, une bonne dizaine de personnes attendent devant Tim face au stand de Getty. Quand son tour arrive, il n’y a déjà plus aucun créneau pour la journée. Le planning étant fait au jour le jour, on lui conseille de revenir demain encore plus tôt. Mais le bureau n’ouvre qu’à 10 heures, Tim ne voit pas comment il pourrait arriver plus tôt. Il reste courtois malgré l’absurdité de la réponse et la fatigue. Continuer la lecture

04 Sep

Pas de visa pour la Syrie

Bombardement d'un baril de TNT sur des habitations civiles. De nombreux blessés et morts sont à déplorer en ce 10 juillet 2014. Les corps sont en lambeau. Cet homme a perdu sa femme déchiquetée à ses pieds. Il crie sa tristesse.

Bombardement d’un baril de TNT sur des habitations civiles. De nombreux blessés et morts sont à déplorer en ce 10 juillet 2014. Les corps sont en lambeau. Cet homme a perdu sa femme déchiquetée à ses pieds. Il crie sa tristesse. ©Laurence Geai/SIPA

L’édition 2013 de Visa pour l’image avait largement mis en avant la crise syrienne. Cette année, elle a disparu des salles d’expositions de Perpignan. 

Jérôme Sessini, Sebastiano Tomada, Goran Tomasevic, trois photographes et autant d’expositions consacrées à la Syrie lors de l’édition 2013 de Visa pour l’image. Le visa d’or avait été attribué à Laurent Van Der Stockt pour son reportage dans la banlieue de Damas au moment des attaques chimiques. Sans compter la venue d’Edith Bouvier pour son livre Chambre avec vue sur la guerre. Cette année, du couvent des Minimes à l’église des Dominicains en passant par la chapelle du Tiers-ordre, Alep est invisible. Que reste-t-il du conflit syrien qui a tant mobilisé ? Continuer la lecture

Le financement public-privé maintient Visa à flot

Les Soirées de Projection au Campo Santo - en arrière plan, la Cathédrale Saint-Jacques. © Mazen Saggar

Les Soirées de Projection au Campo Santo – en arrière plan, la Cathédrale Saint-Jacques. © Mazen Saggar

Visa pour l’Image, c’est 1,5 million d’euros de budget pour 4 millions de retombées. Si certains financements publics baissent, le soutien municipal et la part importante d’apports privés permettent au festival de voir l’avenir avec une relative sérénité.

Dimanche dernier, parmi les voix s’exprimant à l’ouverture de Visa, celle de Bernard Fourcade a ramené l’événement à sa cuisine interne. Le président de la CCI de Perpignan et des Pyrénées-Orientales a lancé un pavé dans la mare en laissant planer le doute sur le renouvellement de la subvention accordée au festival. « Je ne sais pas si on pourra être à vos côtés les prochaines années, a-t-il déploré, la crise économique entraîne la remise en cause d’un certain nombre de nos actions. » Continuer la lecture