28 Juil

Hommage à Henri Bresson, le « roi de la mouche »

Il était surnommé le « Sorcier de Vesoul » et était connu et admiré par de nombreux pêcheurs de la région. Henri Bresson est décédé en 2010. Hier matin, j’ai appris en lisant l’Est Républicain qu’un hommage allait lui être rendu ce dimanche à 16 heures au bord de l’Ognon au pont de Melisey en Haute-Saône. Une sculpture en pierre, réalisée par Jean-Pierre Péguesse, sera dévoilée à l’occasion. Cet hommage à un pêcheur hors du commun et inventeur de mouches est une initiative de Pierre Caillau. Je vous propose de relire le témoignage de ma consoeur Catherine Eme-Ziri, écrit lors du décès d’Henri Bresson.

26 Juil

Pêche électrique à Cléron : « Nos pires craintes sont confirmées »…

La Loue est bel et bien entrain de devenir une « rivière-atelier », un cours d’eau dont l’évolution pourrait servir de référence pour le suivi d’autres rivières en France ou même en Europe. Depuis le début de la semaine, les pêcheurs des quatre fédérations de pêche de Franche-Comté épaulées par celle de l’Yonne, de Côte d’Or, de Saône-et-Loire et de l’Ain participent à une étude d’envergure pilotée par l’Université de Franche-Comté. Actuellement, la dernière étude de référence est celle du professeur Verneaux, elle date des années 70. Une autre a été réalisée entre 1998 et 2000. Bref, il est temps d’avoir des informations à jour et complètes ! Le recensement effectué ce jeudi à Cléron attriste Christian Rossignon, selon cet hydrobiologiste de la fédération de pêche du Doubs, les poissons comptés aujourd’hui « c’est un millième de ce que nous aurions du trouver aujourd’hui »…
L’étude du laboratoire de Chrono-environnement de l’Université de Besançon va se servir de ces comptages pour évaluer la faune de la Loue. Comme je l’expliquais dans l’article précédent, tout les facettes de la vie du bassin versant doivent être étudiées pendant trois ans sur le terrain puis analysées pendant deux autres années.
Voici le reportage réalisé par Stéphanie Bourgeot et Florence Petit.

18 Juil

L’Université de Franche-Comté et la fédération de pêche du Doubs au chevet de la Loue

La Loue va être auscultée sous toutes les coutures. Les chercheurs du laboratoire de chrono-environnement viennent de commencer leurs travaux. Annoncée depuis au moins un an, cette vaste étude prévue sur cinq ans a enfin commencé ces jours derniers.« Il s’agit,  m’a expliqué François Degiorgi, l’un des coordinateurs de cette étude, d’un travail pluridisciplinaire qui porte aussi bien sur le bassin versant que sur la rivière. L’objectif est de localiser les causes du mauvais état de la Loue puis de chercher à les relier à une spacialisation des effets dans la rivière« .

Programme Loue Université 02122011
Pendant une première phase de trois ans, une quinzaine de chercheurs va travailler sur le terrain pour cette étude. Ils sont chimistes, biologistes, géologues, pédologues; la plupart d’entre eux sont rattachés au laboratoire de chrono-environnement mais le laboratoire de géographie Théma, le museum d’histoire naturelle de Besançon, l’Université de Neuchâtel, le laboratoire d’analyse de Poligny prêteront également main-forte à l’équipe. Déjà des universitaires ont  prélevé des larves et des insectes adultes au bord de la Loue pour pouvoir évaluer la qualité du milieu de façon beaucoup plus précise que les indicateurs utilisés habituellement pour classer les rivières.

Autre partenaire de taille, la fédération de pêche du Doubs. Dès lundi, une soixantaine de pêcheurs est mobilisée chaque jour de la  semaine pour réaliser des pêches électriques afin d’effectuer de nouveaux inventaires piscicoles sur au moins huit stations de la Loue. Toutes les associations de pêche de la vallée, les fédérations de pêche des départements de Bourgogne et de Franche-Comté, le département de l’Ain ainsi que des bénévoles sont mobilisés la semaine prochaine.

Tout les amoureux de la Loue ont encore en tête les images des relevés piscicoles effectués, eux aussi à grand renfort de moyens et de médias par l’Onema en 2010. Alors, pourquoi recommencer et ne vaudrait-il pas commencer à agir concrètement pour diminuer les sources de pollution ?

« Pour que les politiques se bougent encore plus, il faut des preuves sur les origines de la pollution, m’explique Alexandre Cheval, garde pêche de la fédération du Doubs, cette étude va permettre d’affiner le tir, il nous faut des connaissances les plus fines possibles pour réajuster le tir. En 2010, l’Onema n’avait travaillé que sur quatre stations ».

Les « politiques » se sont déjà bougés en finançant cette étude qui coûte 360 000 euros pour la première phase. Environ 80% de  cette somme est prise en charge par l’Agence de l’Eau, le conseil général du Doubs et le conseil régional de Franche-Comté; le reste étant financé par l’Université de Franche-Comté.

De nombreuses études ont été réalisées ces vingt dernières années, pas forcément coordonnées. Tout l’enjeu de ce travail va être de savoir capitaliser les résultats déjà publiés et surtout d’identifier beaucoup plus précisément l’impact des activités humaines sur le bassin versant de la Loue. En 2015, la directive européenne sur l’eau devra être renouvelée. Les premiers résultats  de cette étude sur la Loue pourraient bien être examinés de près.  De ses malheurs, la Loue pourrait ainsi en tirer un petit bénéfice. La rivière, connue dans toute l’Europe par les pêcheurs à la mouche, pourrait se faire aussi une réputation auprès des milieux scientifiques en étant devenue un véritable laboratoire à ciel ouvert.

Isabelle Brunnarius

07 Juil

La Loue vue du web

Une des photos du blog de Rachel : canoës sur la Loue à Vuillafans

Les alertes Google ont du bon ! Régulièrement, je suis informée des publications sur le net mentionnant la Loue. Cette semaine, j’ai ainsi découvert le blog de Rachel, une Lorraine installée à Belfort. Un de ses «petits bonheurs» a été de se balader au bord de la Loue. J’apprécie toujours de percevoir comme la vallée est perçue de l’extérieur.
Rachel nous raconte sa randonnée en voiture, un grand classique : la source de la Loue, Mouthier, Lods, Vuillafans puis Ornans. Des falaises et des ponts de pierre, les pêcheurs à la mouche, le canoë-kayak, une eau limpide… Chaque jour 5000 personnes vont picorer sur le blog de Rachel m’a-t-elle assuré et il y a environ 500 habitués. Pour les néophytes, cet article devrait faire très envie.
Autre découverte, la page tenue par Charles Myber. Cette fois-ci il s’agit de randonnée à pied. Ce blogueur évoque le passage de la via Francigena dans la vallée de la Loue.
C’est une route médiévale qui va de Canterbury en Angleterre jusqu’à Rome. L’auteur de ce  blog reprend les grands classiques et précise également les spécialités culinaires  le kirsch artisanal de Mouthier Haute-Pierre. Poursuivons notre webrando d’un soir avec des adresses moins fournies en info mais toutes tombées sous le charme de la Loue :
«Grand besoin de repos la semaine dernière et de fraicheur. Quoi de mieux que la Loue pour ça!!» v Tout est dit en une phrase sur le blog «Ici et là» tenu par un photographe. Les sportifs mentionnent également leurs escapades à moto, à vélo. J’ai repéré sur le site d’organisation de sortie Onvasortir, la proposition de Lolotte «sortie petite cylindrée vallée de la Loue». Pour ceux que cela intéresse, c’est prévu le 28 juillet, rendez-vous à Ornans à 9 heures !
Dernière trouvaille : le tour cyclotouriste international a beaucoup apprécié l’étape Vesoul-Pontarlier en juin dernier. Passage incontournable : Lods «classé plus beau village de France», un label souvent repris par les internautes. Voilà pour les moteurs de recherche mais ma mémoire avait elle aussi un bon lien à vous proposer. Il s’agit du blog d’Eustache. J’ai déjà tourné plusieurs reportages dans la région avec cette randonneuse-conteuse. Sur son site, vous trouverez des promenades hors des sentiers battus…

Isabelle Brunnarius

06 Juil

La fête de la pêche à Ornans

Pour la seconde année, l’AAPPMA d’Ornans a décidé de ne pas remettre de truites arc-en-ciel dans la Loue à l’occasion de sa fête annuelle. Un bassin va donc être installé sur la place Courbet demain samedi à partir de 10h30. Plus de 100 truites seront à pêcher pour être ensuite dégustées chez soi. Une buvette est aussi prévue. L’occasion pour l’association de pêche de remplir un peu ses caisses, les ventes de cartes de pêche diminuant ces dernières années.

En mars dernier, le groupe d’experts mandaté par le comité des sages recommandait de ne pas avoir recours au repeuplement en raison des risques sanitaires et génétiques. Cette question fait d’ailleurs débat chez les pêcheurs. L’introduction de truites arc-en-ciel peut poser des problèmes, ces poissons d’élevage peuvent introduire des bactéries dans les rivières et si ils ont le temps de devenir adultes , ils peuvent manger les petites truites Fario…

Les gammares : utiles, oui… mais !

Les gammares sont très utiles pour mesurer la qualité des eaux.

Connaissez-vous les gammares ? Ce sont des invertébrés qui vivent tout le temps dans l’eau, ils sont donc de bons indicateurs pour la qualité de l’eau. Ils se nourrissent d’algues d’où leur rôle important pour l’équilibre des rivières. Deux agents de l’Onema, Michaël Prochazka (en retraite) et André Rousselet (bientôt en retraite) ont eu l’idée de faire une étude comparative pour montrer les dégâts des insecticides sur cette microfaune.

En avril dernier, à la demande du collectif Loue et rivières comtoises,  ils ont publié sur Youtube cette video qu’ils avaient réalisée en mars 2011. La démonstration est implacable : en une heure, une simple sciure récupérée dans une scierie puis jetée dans une bassine d’eau suffit pour tuer tous les gammares. Les scieries sont de nouveau pointées du doigt. Pour conserver leur résineux, elles les plongent dans des bacs qui contiennent des insecticides et des fongicides en forte concentration.

Comme pour les autres activités humaines dans la vallée, des actions de prévention et des contrôles sont effectués mais il y a toujours un mais… L’Adib (Association régionale pour le développement de la forêt et des industries du bois en Franche-Comté ) a effectivement utilisé une première version de cette video sur ce thème  pour alerter ses adhérents sur la toxicité des produits employés mais…toutes les scieries ne sont pas adhérentes à l’Adib et seules les installations soumises à autorisation sont soumises à contrôle. En 2009, cette opération de sensibilisation a concerné une quarantaine de scieries de résineux dans le Doubs et le Jura. La plupart de ces professionnels ne savaient que le traitement du bois pouvaient avoir un tel impact.  Il y a un autre «mais» :  Si des précautions sont bien prises par les grosses scieries,  le traitement directement en forêt n’est absolument pas contrôlé… sans parler de tous les particuliers qui traitent leurs volets ou même leurs rosiers ( ce sont les mêmes matières actives m’a-t-on expliqué).

Dans son rapport, le groupe d’expert du comité des sages s’appuie sur l’étude de l’hydrobiologiste Olivier Adam (2008). Cette «étude  démontre que les communautés aquatiques sont susceptibles d’être exposées de façon chronique aux produits de préservation du bois, y compris les organismes vivant plusieurs kilomètres en aval de l’aire de traitement.» et dans leurs recommandations, les experts concluent : «les données disponibles sur les polluants toxiques susceptibles d’être présents dans l’écosystème sont incomplètes. Notamment, aucune information n’est disponible concernant, par exemple, les herbicides ou les micropolluants résultant des activités de traitement du bois.»

Olivier Adam a justement mis au point un indicateur pour alerter de la présence de micropolluants dans l’eau des rivières. Cet outil qu’il a développé pour sa thèse utilise les gammares, il ne «permet pas de quantifier les micropolluants mais les détecte à des concentrations que l’on ne peut pas mesurer chimiquement» et d’après Olivier Adam, il a l’avantage d’être «simple et peu coûteux». Un outil existe mais…il n’est pas encore utilisé.

Enfin, un de mes nombreux interlocuteurs (j’ai mis un temps fou pour écrire cet article !) m’explique qu’il existe un projet de recensement de toutes les activités industrielles sur le bassin versant de la Loue. Un travail qui pourrait être réalisé par les Chambres de Commerce et d’Industrie du Doubs et du Jura. Mais…renseignement pris, cette action n’est pas du tout financée donc pas du tout à l’ordre du jour dans le Doubs. Dommage, c’était un bon début mais…

Isabelle Brunnarius

26 Juin

Gustave Courbet au fil de la Loue

Rarement un peintre n’a autant peint sa terre natale. Falaises, pans de calcaires sont souvent en arrière-fond des toiles. Et ce ne sont pas des paysages inventés, ils sont bien réels ! Le ruisseau du Puits noir, la grotte Sarrazine, la roche Bottine sont aisément reconnaissables pour celui qui sait observer la Vallée. C’est le cas de Pascal Reilé. Natif d’Ornans ( sa famille y vit depuis au moins trois générations, c’est dire…) , cet hydrogéologue connaît  aussi bien les sous-sols de ce bassin versant que ses paysages. Il a grandi à deux pas du musée et a appris tout naturellement à décrypter l’œuvre du Maître d’Ornans.

Trait d’union

Avec un tel bagage, c’est plutôt facile pour lui d’écrire le trait d’union entre l’œuvre, la vie de Courbet et la vallée d’aujourd’hui. Il y a tout juste un an,  à l’occasion de la réouverture du musée Courbet, le département du Doubs a demandé à Pascal Reilé de réaliser des « Sentiers de Courbet » . Quatre parcours sont désormais disponibles. Vous pouvez les consulter sur le site internet du musée Courbet ou les trouver directement à Ornans. Pour le tournage de notre page été diffusée prochainement sur France 3 Franche-Comté nous lui avons demandé de nous guider sur les pas de Courbet. Un parcours quasi-initiatique.

Isabelle Brunnarius

18 Juin

La Loue, héroïne du roman « Du domaine des murmures ».

«Vers le sud, point n’était besoin de mur de bois ni de pierre : la tour seigneuriale déploie ses ailes dépareillées au sommet d’une falaise abrupte au pied de laquelle coule la Loue. La tranquille rivière continue de lécher l’escarpement rocheux, s’appliquant à dessiner depuis toujours les mêmes boucles vertes sur la terre.»

Avec "Du domaine des murmures", Carole Martinez a remporté le Goncourt des lycéens 2011.

A peine quelques pages tournées, et le lecteur s’engouffre dans cette fable romanesque. Que nous aimions la Loue ou pas, «Du domaine des murmures» est à lire. Son auteur, Carole Martinez, nous emmène dans une histoire à peine croyable de demoiselle emmurée à vie. Esclarmonde vit au XII ième siècle dans le comté de Bourgogne à Hautepierre, là où se faufile encore aujourd’hui la Loue. Au fil des pages, la rivière endosse son rôle de cours d’eau mystérieux où les hommes vont se perdre.
Pourquoi avoir choisi la vallée de la Loue ? Pour ces falaises et sa rivière en contrebas. Carole Martinez n’a jamais mis les pieds dans la vallée ! Tout est imaginaire et pourtant si proche du réel.
J’ai passé un moment délicieux à écouter cette auteur me raconter comment elle était tombée sur la vallée de la Loue. Pour ancrer son château sorti de ses rêveries, Carole Martinez cherchait une forêt escarpée avec rivière en contrebas. Après des heures sur Google Earth, elle finit par chercher dans des guides de varappe… Bingo ! Le charme de la Loue a vite opéré. «Déjà, rien que le nom de la Loue est splendide, m’explique-t-elle. Et puis cette idée de la source de la Loue peinte par Courbet en lien avec l’Origine du monde.. Comme je parle du féminin, cette Loue si féminine me convenait bien, il fallait que je pose mon château là !»

Mouthier Hautepierre, photographié par Jean-Claude Gagnepain.

De fil en aiguille, ce qui au départ ne devait être qu’un chapitre du roman, prend de l’ampleur, embarque Carole Martinez. «Je me laisse surprendre, c’est un peu comme un voyage. Je sais où je veux aller mais ce n’est pas organisé. Je me laisse happer par ce que je rencontre en cours de route». La personnalité d’Esclarmonde, les légendes franc-comtoises de la Dame Verte, du cheval Gauvin, de la jument d’Amaury, de Berthe de Joux, nourrissent l’imaginaire de Carole Martinez. «J’ai inventé comment la fable de la Dame Verte était née, j’aime montrer la force de l’imaginaire populaire. Les histoires qui tiennent ont été inventées par cette force là.» L’écrivain préfère imaginer plutôt que d’être déçue par le réel alors viendra-t-elle arpenter les abords de la Loue ? Des lecteurs lui ont déjà envoyé des photos de Mouthier Hautepierre et elle ne semble pas déçue ! Ses trois prochains romans devraient toujours se passer autour de son château imaginaire de Hautepierre mais cette fois-ci aux XIV ième, XVI ième et XXI ième siècles… C’est promis, si d’ici là, Carole Martinez ose s’aventurer dans le réel, je l’emmènerais flâner au bord de la Loue.

Isabelle Brunnarius

08 Juin

SOS Loue et rivières comtoises réagit à l’étude suisse

Comme nous vous l’annoncions il y a quelques jours sur le site internet de France 3 Franche-Comté, le collectif SOS Loue et rivières comtoises a réagi à l’étude du laboratoire de Neuchâtel annonçant la découverte d’un champignon qui pourrait expliquer les mortalités de poissons dans le Doubs et la Loue. Voici le communiqué intégral.

Le communiqué de presse de SOS Loue Rivières Comtoises sur la Saprolégnia

30 Mai

Un champignon introduit par l’homme pourrait être à l’origine des mortalités de poissons dans le Doubs et la Loue

Les mycoses des truites, ombres et loches auraient été provoquées par un agent pathogène introduit par l’homme selon les conclusions de l’étude de l’université de Neuchâtel, dévoilées aujourd’hui par les autorités fédérales suisses.

Les surmortalités de poissons ne seraient donc pas uniquement dues à un mauvais fonctionnement de la Loue comme l’avait annoncé le groupe d’experts mandaté par le comité des sages. Les chercheurs suisses ont gagné du temps dans leurs recherches grâce au travail des équipes françaises qui, elles, avaient réussi à écarter la piste des cyano-bactéries.

Le laboratoire de biologie du sol de l’université de Neuchâtel a isolé un agent pathogène appartenant au groupe Saprolegnia parasitica, souche hautement virulente. «Dans les trois rivières étudiées, tous les poissons malades étaient infectés par la même souche de Saprolegnia parasitica. On peut donc considérer que le pathogène constitue une population clonale, c’est-à-dire issue d’un seul et même clone. Un tel résultat plaide fortement en faveur de l’hypothèse d’une introduction récente de cette souche dans le milieu naturel.» explique les autorités fédérales dans leur communiqué. En clair,  c’est l’homme qui aurait introduit ce champignon dans le Doubs, la Loue et la Sorne en Suisse.  Des bottes de pêcheurs, de promeneurs, un canoë mais aussi l’introduction d’espèces exotiques, l’activité agricole… pourraient expliquer l’apparition de cet agent dans les rivières. C’est pourquoi les autorités piscicoles recommandent de désinfecter avec de l’eau de Javel ou de l’alcool, le matériel de pêche ou d’autres objets comme les canoës ayant été en contact avec les eaux de ces rivières.
Ce type d’agent n’est pas habituellement virulent mais «Le Saprolegnia qui se développe dans le Doubs, la Loue et la Sorne aurait également pu se transformer en une forme agressive suite à des modifications de l’environnement ou pour d’autres raisons inconnues.» Il touche des poissons déjà affaiblis par le mauvais état de la rivière.
Pour que les ombres, fortement touchés par ces mortalités depuis 2009, puissent se reproduire tranquillement, l’interdiction de pêcher cet espèce est désormais étendue au secteur jurassien du Doubs.

L’OFEV, l’office fédéral de l’environnement, a l’intention de surveiller la propagation de la maladie en cherchant cet agent dans d’autres rivières suisses. Il est important d’identifier les zones infectées pour tenter d’éradiquer cette épidémie.

Isabelle Brunnarius